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(écrit le 16 janvier 2002)
exécution-lapidation
Une jeune femme de 30 ans, Safya Husseini Tungar-Tudu a été condamnée selon la législation fondamentaliste islamique en vigueur au Nigéria à être ensevelie vivante jusqu’Ã la poitrine puis lapidée à mort, pour avoir eu un enfant sans être mariée.
Le père présumé a évidemment été absous pour insuffisance de preuves.
Il vous est demandé d’écrire un bref message personnel du type : « je demande, (ou nous demandons) que le président de la République du Nigéria accorde sa grâce à Saya Husseini Tungar-Tudu. Nous vous prions, Monsieur l’Ambassadeur, de bien vouloir faire le nécessaire pour que cette mise à mort barbare et indigne soit rapidement annulée conformément aux principes du Droit International et aux principes qui régissent la dignité humaine. Le droit à la vie et à la dignité doit être sauvegardé pour chacun, quels que soient sa nationalité, son sexe, son âge, son origine ethnique... quels que soient ses fautes ou même ses crimes »
et de l’envoyer par la poste à :
Ambassade du Nigéria,
173 av .Victor Hugo
75016 Paris
ou par Fax au : 01 47 04 47 54
ou par e-mail : à la présidence de la république fédérale du Nigéria,
courriel : public@nopa.net ; ou embassy@nigeriaparis.com
site internet http://www.nopa.net/
(écrit le 18 janvier 2002) :
La papiodation devait avoir lieu le 12 janvier. Les protestations mondiales l’ont fait différer.
Exprimant sa reconnaissance pour le soutien grandissant qui lui est apporté du monde entier, Safiya Husaini, a expliqué dans une interview à l’AFP vouloir obtenir justice en faisant appel de ce jugement.
« Ce que j’espère, maintenant, c’est la justice », ajoute-t-elle.
Safiya a été condamnée à mort en octobre dernier par un tribunal islamique de Sokoto (nord), qui, constatant qu’elle avait donné naissance à une petite fille en février 2001 alors qu’elle était divorcée, l’avait déclarée coupable d’adultère.
Selon la Charia (loi islamique), réintroduite en 2000 dans plusieurs Etats du nord du Nigeria, à majorité musulmane, une femme mariée une première fois, même si elle a ensuite divorcé, commet un adultère si elle a des relations sexuelles sans être remariée. La grossesse est la seule preuve requise.
Les avocats de Safiya Husaini plaideront en appel que leur cliente a été violée et n’est donc pas responsable devant la loi. Ils préciseront que l’infraction présumée étant survenue avant l’entrée en vigueur de la loi islamique dans l’Etat, le verdict rend la loi rétroactive.
Safiya Husaini a été mariée pour la première fois à 12 ans, comme nombre de femmes du nord du Nigeria. Ce mariage n’a pas duré, pas plus que les deux suivants. Après son dernier divorce, elle a repoussé les avances d’un vieil homme de son village, qui l’a alors, selon elle, violée.-
« Je suis innocente. Je n’ai jamais consenti à ces relations sexuelles. J’ai été forcée », clame-t-elle.
« Je n’ai pas pu le dire car il n’est pas permis à une femme (de l’ethnie) Fulani d’évoquer ces choses-là », ajoute-t-elle, la tête baissée.
L’affaire Safiya Husaini a provoqué un grand émoi dans le monde entier. Mercredi 9 janvier, des centaines de personnes ont manifesté devant l’ambassade du Nigeria à Rome pour protester contre le jugement. Vendredi11 janvier, des femmes grecques se sont mobilisées pour dénoncer une décision « inhumaine ».
Le gouvernement nigérian du président Olusegun Obasanjo, un chrétien, a promis de soutenir l’appel de Safiya Husaini.
Il importe de continuer à envoyer des messages pour que cessent ces pratiques barbares.
Avant de cliquer
(écrit le 20 mars 2002)
S’informer avant de cliquer : c’est ce que recommande l’association Amnesty International. En effet une pétition a largement circulé sur Internet et a généré des milliers de courriers électroniques à l’ambassade du Nigéria. Il s’agit du cas de Safiya Hussaini, cette jeune Nigériane condamnée à mort par lapidation pour avoir enfanté hors mariage. Or cette pétition lancée par un journaliste italien comporte des informations erronées et mentionne Amnesty International sans que l’association soit le moins du moins partie prenante de cette initiative . Amnesty International précise qu’elle suit le cas de cette personne depuis le début de 2001, que le secrétariat international est en lien quasi quotidien avec son avocat et que des précédents très malheureux prouvent que des interventions intempestives peuvent au contraire hâter les applications de peines par les juges de la charia ! Amnesty International rappelle donc qu’il faut se méfier des réactions trop émotionnelles. Tous ceux qui veulent agir sans risques de bévues peuvent toujours rejoindre le réseau d’Actions Urgentes d’Amnesty International (il n’est pas nécessaire d’être adhérent à l’association). Et des cas comme celui de Safiya, mais moins médiatisés, sont malheureusement fréquents. tél 02 40 55 20 84
(Aux dernières nouvelles le ministre de la justice du Nigéria a écrit le 18 mars 2002 aux gouverneurs des 19 Etats du Nord, à majorité musulmane, pour leur dire que « la charia s’applique aux seuls musulmans et qu’il est impératif que les droits de ces personnes soient préservés à l’instar de ceux des autres citoyens, comme le prévoit la Constitution ». « Toute loi appliquée à des personnes uniquement parce qu’elles sont musulmanes, ou selon leur sexe, est discriminatoire. Elle n’est pas seulement contraire à la Constitution, mais aussi à l’équité ». )
La cour d’appel a renvoyé l’étude du cas au 27 août 2003
(écrit le 1er octobre 2003)
Nigéria :
Amina acquittée !
Condamnée à mort par lapidation pour adultère, Amina Lawal a finalement été acquittée par la cour d’appel islamique du Katsina. Amina avait été condamnée en première instance pour avoir eu un enfant hors mariage. Lors du procès en appel qui se tenait le 27 août 2003, les avocats de la jeune femme ont démontré devant la cour que l’enfant avait été conçu avant l’entrée en vigueur de la charia dans l’Etat de Katsina, en 2000.
La mobilisation de la communauté internationale a sûrement joué en faveur de l’acquittement d’Amina mais d’autres Amina existent dans le monde et sont ignorées et oubliées.
Des responsables de l’Etat de Bauchi (nord du Nigéria) ont annoncé qu’un jeune homme de 20 ans avait été condamné, mardi 23 septembre, à la lapidation à mort pour « sodomie ».
La peine de mort, et les condamnations pour infraction à l’ordre « moral » n’ont donc été que provisoirement mises en échec. A Taïwan, au yémen, au Vietnam, au Japon, en Malaisie, en Iran, et bien sûraux USA, la peine de mort existe toujours.
« L’abolition de la peine de mort est nécessaire pour résoudre le problème des exécutions qui privent les personnes de la chance de se repentir de leur mauvaise conduite ».a dit le président de la plus haute instance judiciaire de l’Etat de Taïwan, le mardi 9 septembre 2003 .