Ecrit le 3 décembre 2008
Paris . Elle est l’une des neuf détenus qui comparaissent ce jour-là devant la Cour d’Appel. Prostrée, le regard vide et la bouche ouverte. Elle est beaucoup trop frêle, beaucoup trop jeune, beaucoup trop « absente » , beaucoup trop menottée, on se dit d’emblée qu’elle ne devrait pas être ici.
On s’aperçoit de suite que cette fille, qui serait jolie si une lumière quelconque mettait son visage en mouvement, n’est pas « normale » , comme on dit Mais, si c’est vrai, que fait-elle là ?
Photo prise ici : http://www.azurs.net/photoblog/a/2008/05/post_4.html
La présidente n’est pas réputée pour être tendre, mais quand cette jeune femme s’avance, minuscule entre ses deux gardes, son ciré jaune trop grand boutonné jusqu’en haut malgré la chaleur moite répandue par la salle pleine, un pantalon bleu dégueulasse et trop large lui pendant de la taille, elle fronce les sourcils Elle attrape son dossier tandis qu’on la démenotte, et ne peut s’empêcher de dire aux deux autres juges, pas assez bas pour que je ne l’entende pas : « Tiens, ce dossier tu vois, il faudrait que notre Ministre soit dans la salle » On va vite comprendre pourquoi, de plus en plus atterré.
Odile a tenté de voler une paire de chaussettes Puma dans un grand magasin, d’une valeur de 9,50 €. Comme à chaque fois, elle s’est fait prendre par les services de sécurité, à la sortie. Elle est passée en comparution immédiate, ce qui signifie qu’on l’a jugée tout de suite après sa garde à vue, non pas bien sûrqu’il y ait eu urgence ou que le délit soit grave, mais parce qu’elle a quatorze mentions, toutes similaires, vols et tentatives, sur son casier judiciaire, et qu’elle était en état de récidive légale, et comment. Elle n’a pas d’avocat.
Voici le « dialogue » , si l’on peut appeler ça comme ça, entre les membres de la Cour et cette gamine
- "Bon Alors, Madame, dites-nous pourquoi vous avez fait appel ? (pas de réponse) Hum Je suppose que c’est la peine ? Vous la trouvez trop lourde ? (1)
- Ben c’est surtout que depuis mes seize ans j’ai des problèmes
- Ah Bon, racontez-nous, quels problèmes ?
- Ben c’est ma tête Enfin je vole Depuis mes seize ans. c’est quand mon père il est mort
- Oui Mais quel rapport ? Ah, oui, je vais vous aider un peu il y a l’enquête sociale au dossier Bon, c’est vrai qu’apparemment vous n’avez pas eu une vie facile, il vous battait votre papa Vous avez été placée chez votre grand-mère Mais vous avez quel âge au fait ?
- Elle est morte aussi et j’ai été dans la rue et j’ai vingt-deux ans.
- [Aparté avec les assesseurs : « Ah oui elle est handicapée effectivement, on a ça au dossier...] En fait je vois là que vous avez effectivement des problèmes psychiatriques, vous avez été reconnue handicapée par la Cotorep Nous allons réfléchir à ce qu’on va faire de vous, la décision sera prise dans une semaine. »
Odile garde la bouche ouverte, les gendarmes lui remettent ses menottes, et le trio bâtard quitte la salle dans un silence de mort
Lire la suite, avec tous les commentaires, ici : http://maitremo.fr/2008/10/27/miserable/
Note du 11 décembre 2008
Des chaussettes à 50 000 euros
Le miracle n’a pas eu lieu pour le Père Raymond Zambelli. L’ancien recteur des sanctuaires de Lourdes a été condamné le 5 décembre 2008 par le tribunal de Tarbes à un an de prison avec sursis pour le détournement de quelque 50.000 euros de dons. Il n’a été condamné à aucune peine d’amende puisqu’il a remboursé les plaignants et les sanctuaires.
Odile pour un vol de 9,50 € pour une paire de chaussettes (qu’elle a rendue) a été condamnés à deux ans ferme. Il est vrai que ça devait être une récidive. Une récidive de vols d’un montant ridicule
Raymond a été condamné à un an avec sursis, parce qu’il a rendu les 50 000 euros détournés ....
Mais la justice n’est manifestement pas juste !
Le cher père n’était pas dans le besoin puisqu’il avait environ 450 000 euros sur son compte ! http://www.lourdes-story.com/article-25560778-6.html