Voir : règle du pays d’origine
Qui c’est ? C’est l’plombier !
Fernand Reynaud aurait sans doute apprécié !
Le plombier polonais version sexy
L’office du tourisme polonais diffuse sur son site Internet : (http://www.tourisme.pologne.net)
une campagne originale destinée à attirer les touristes français en Pologne.
Exit le plombier polonais d’âge mûr et au physique peu attrayant.
Place au plombier ultra-sexy et musclé à souhait sous sa salopette ! (d’après nos informations ce serait un mannequin embauché pour la circonstance !)
Cette nouvelle campagne met en scène un plombier jeune et attirant, nous regardant droit dans les yeux et déclarant :
« Je reste en Pologne. Venez nombreux »
Difficile de résister à cet appel si direct qui donne envie de sauter dans le premier avion et d’arpenter les rues de Varsovie à la recherche de ce plombier d’exception.
L’utilisation de cette image n’est pas anodine, on l’aura compris. Pendant la campagne référendaire française sur la Constitution européenne, remportée le 29 mai par le non, le « plombier polonais » était devenu le symbole involontaire de ces travailleurs issus des nouveaux pays de l’Union européenne venant offrir en France leurs services à bas prix.
L’office du tourisme polonais à Paris fait ainsi un pied de nez aux craintes françaises :
« Les Polonais sont fatigués d’être montrés du doigt. Nous avons décidé que l’humour était la meilleure des réponses. Notre travail est d’encourager les gens à venir visiter la Pologne et c’était une bonne façon de détendre l’atmosphère et de montrer aux Français qu’ils sont toujours les bienvenus », explique Elizbieta Janek de l’office de tourisme .
Le message est passé !
Le gaz arrive dans l’Yonne : les plombiers manquent
Gaz de France va raccorder au gaz 65 communes de l’Yonne d’ici à la fin 2007, mais la région manque cruellement de plombiers pour réaliser les installations intérieures nécessaires.
résultat, les candidats au gaz s’inquiètent. Et les professionnels aussi, qui tentent d’attirer les chômeurs vers leur métier et songent aussi « à se tourner vers la main d’œuvre étrangère ».
Ouest-France 29/06/2005
Cher plombier
Tu dois te demander ce qui nous arrive. Figure toi que tu es devenu l’adversaire principal de la cinquième puissance économique du monde.
Rassure-toi, tu n’es pas le premier : il y a vingt ans, c’était le maçon portugais et la bonne espagnole. Moi qui suis socialiste, j’ai des camarades qui tremblent devant toi.
Ils croient que tous tes collègues vont débarquer comme une horde venant de l’Est, le fer à souder dans la main droite, la boîte à outils dans la main gauche.
Ne sois pas inquiet cependant. Il y a des Français qui t’aiment bien. Dans un passé récent, notre président a pu te trouver mal élevé quand tu ne partageais pas notre avis sur la guerre en Irak. En fait, le mal élevé, c’était lui. Pardonne-lui : c’est un homme souvent impulsif.
Maintenant, tu es souvent accusé de vouloir prendre nos emplois. C’est un vrai problème.
Tu connais les Français : ils adorent le commerce international sauf les importations. Quand tu as ouvert ton marché en retrouvant ta souveraineté et ta liberté, nous nous sommes précipités chez toi pour l’occuper. Nos hypermarchés se sont installés sans se soucier de savoir s’ils détruisaient tes emplois de commerce. Il faut que je te le dise : même la gauche française n’a rien trouvé à redire.
Tout cela doit te rappeler l’arrivée en France de tes grands parents ou arrière grands parents.
On a été bien contents de les trouver pour faire des boulots que nos compatriotes n’aimaient pas faire. A l’époque on les appelait « les polaks » comme les Italiens « les ritals » et plus tard les Arabes « les bougnouls ».
Même de chez toi, tu dois sentir la mauvaise odeur de xénophobie que cela répand. Tu peux compter sur moi et sur beaucoup de nos camarades : on va tout faire pour empêcher cette pente.
Tu as compris que je n’ai pas peur de toi. Je sais surtout que les Polonais ont besoin de leurs plombiers. Je ne vous vois pas déserter les champs de bataille de la tuyauterie de votre pays pour partir à la conquête des salles de bain françaises, anglaises ou allemandes.
Cette ambiance ne te donne sans doute pas une belle image de la France, si fraternelle et si généreuse dans sa devise, ni messianique et si rayonnante par son histoire.
Nous sommes comme tout le monde, avec notre part d’hypocrisie et même d’égoïsme. Il n’est jamais interdit de défendre ses intérêts. J’imagine que tu l’acceptes mais que tu trouves déplaisant que cela se fasse en te montrant du doigt. Je n’aimerais pas non plus que tu parles de moi de cette façon.
Si un jour, tu m’invites à aller expliquer cela devant tous les plombiers polonais, je le ferai volontiers.
Je m’excuserai auprès d’eux pour tous les désagréments apportés. Je les rassurerai sur l’affection que France et Pologne se portent toujours. Je leur raconterai l’histoire de notre humoriste Fernand Raynaud intitulée : « Qui c’est ? C’est le plombier ! » II ne pensait pas une seconde qu’il pouvait être polonais !
Extraits d’un article de Bernard POIGNANT, député européen - président de la délégation Socialiste Française.
On peut remarquer que le problème était de donner du travail à des conditions de salaire respectables.
Compilation réalisée par R. Le Gall
Après le pompier polonais : les électriciens polonais
Ecrit le 10 août 2005 :
Frits Bolkestein, dans une circulaire célèbre, avait prévu la liberté des « services » et l’application de la règle du pays d’origine. On en voit les effets à St Nazaire où les Chantiers de l’Atlantique, pour obtenir des marchés, cassent les prix et répercutent cette baisse de prix sur leurs sous-traitants. Ceux-ci, à leur tour, sous-traitent avec des sociétés étrangères. On a eu ainsi des Indiens, des Roumains. Cette fois ce sont des Polonais, acceptant de travailler à un prix qui, pour eux, est intéressant, mais se trouve inférieur au coût d’un ouvrier français.
Jusqu’au jour où la société polonaise, Kliper, dépose le bilan et laisse 15 salariés sans salaire depuis mai.
Les Chantiers ne s’estiment pas responsables. Le Sous-traitant français dit avoir payé la société Kliper. Celle-ci ne répond plus. Les Polonais sont sans le sou. Les Pouvoirs Publics, en France, envisageaient de les renvoyer dans leur pays pour qu’ils règlent, là -bas, leurs petites affaires. Plus de Polonais, plus de problèmes, ouf on respire !
Dans un communiqué du 1er août, « Les VERTS de Saint-Nazaire et les VERTS de la Presqu’île » ont apporté leur soutien aux salariés polonais. « Le droit du travail doit s’appliquer et l’Etat doit veiller à l’application des règles sociales ».
Finalement, après une grève de la faim et de la soif, les salariés polonais ont obtenu satisfaction. L’un d’eux, il y a un an, avait déjà eu une perte de 30 % sur son salaire, parce que la société polonaise qui l’employait avait fait faillite. A croire que c’est une caractéristique des sociétés polonaises. « Prends l’oseille et tire-toi »
A Villefranche-sur-Saône une enquête est menée auprès de maraîchers faisant travailler des Polonais à moitié prix .
Ecrit le 29 novembre 2006 :
où est passé le plombier polonais ?
Le libéralisme, c’est la liberté. La liberté de circuler, la liberté de travailler. Au nom de cette liberté, les entreprises de l’Ouest s’en vont à l’Est pour augmenter leurs profits : Pologne, Hongrie, Roumanie, Lettonie et compagnie...
Mais voilà qu’il n’y a plus de plombiers polonais en Pologne : ils ont quitté l’Est pour aller gagner à l’Ouest les salaires qu’on ne voulait pas leur donner.
Et les entreprises de l’Ouest qui sont allées à l’Est sont contraintes d’augmenter les salaires à l’Est pour que les salariés ne partent pas vers l’Ouest ! Rigolo !
Alors la Roumanie importe des Chinois. Et la Pologne accueille des Ukrainiens.
L’émigration massive des Polonais vers l’Angleterre a provoqué une réaction du président Polonais qui, selon La Tribune du 15 novembre, a dit à ses compatriotes : « partir pour travailler et gagner de l’argent, pour accroître son propre bagage d’expérience, certes ; mais partir pour rester et ne plus revenir en Pologne, ça non »
En somme « Un vrai plaidoyer contre la délocalisation excessive des cerveaux et des compétences : Lech Kaczynski a affirmé en avoir parlé à Tony Blair, qui lui, à vrai dire, est plutôt content des Polonais qui arrivent et qui restent. » dit le journal.