Ecrit le 4 février 2004 -
Michel Neveu : La liberté de dire
Pour les élections sur le canton de Rougé, trois candidats se présentent à gauche, Elisabeth Lefranc (PS), Yannick Massard (divers gauche), Michel Neveu (divers gauche). La Mée donne la parole aujourd’hui au premier qui a tenu une conférence de presse : Michel Neveu
Une terre semée d’embûches
C’est un drôle de bonhomme, Michel Neveu. Maire de Soulvache, il est très apprécié de ses administrés et il a tracé sa route sur une terre semée d’embûches.
Tout a commencé en 1995 : à l’époque, depuis quelques années déjà , la commune était déchirée par des querelles intestines et la mairie ne faisait rien pour arranger les choses. C’est alors que, avec un autre, Michel Neveu a décidé de se présenter au Conseil Municipal, en homme indépendant, pour servir de tampon entre les adversaires. Il a été élu et, rapidement, le nouveau maire, Daniel Cury lui a demandé de prendre une place d’adjoint. Michel Neveu, très pris par son travail à Rennes, a refusé, préférant rester un conseiller de base.
2001, le maire Daniel Cury insiste pour que Michel Neveu accepte la tâche de premier adjoint d’autant plus que tous les autres candidats sont nouveaux. On sait la suite : Daniel Cury, très aimé de ses compatriotes, meurt une huitaine de jours après son élection, victime d’un accident de travail. L’émotion est grande dans la commune.
Michel Neveu se trouve être le seul à avoir un peu d’expérience des affaires municipales. Il accepte donc la charge de maire. « Je suis devenu maire par devoir » dit-il. Il prend alors un temps partiel dans son travail professionnel pour pouvoir assurer correctement les tâches municipales (Rennes en effet n’est pas la porte à côté). Une élection municipale partielle a lieu, l’épouse de Daniel Cury est élue, elle deviendra premier adjoint.
Un candidat proche des gens
Michel Neveu est d’un naturel réservé. Il sait ce qu’il veut mais ce n’est pas lui qui ira se jeter à la tête des gens et leur frapper bruyamment sur l’épaule. Petit à petit, il fait son chemin. En tant que maire, il est apprécié de ses concitoyens. En tant que délégué à la Communauté de Communes, il est un des rares à oser affronter l’incompréhension et la réprobation qui règnent dans cette assemblée vis-Ã -vis de ceux qui se risquent à poser une question ou à émettre un avis personnel. « Il y a des vérités qui sont bonnes à dire » affirme-t-il.
Michel Neveu, de par sa profession, est salarié et c’est tout naturellement qu’il continue, malgré son titre de maire, à participer aux manifestations ouvrières : l’homme sait de quel côté le portent ses idées.
Janvier 2004 : Michel Neveu laisse sous-entendre une possible candidature aux Cantonales. Dans sa commune, les gens le poussent à y aller. Mais y aller, pourquoi ?
Et pourquoi pas ? Les citoyens s’imaginent parfois qu’un-e maire, un-e député-e, un-e conseiller-e général-e, c’est quelqu’un d’extraordinaire, qui sait faire plein de choses. Dans un sens c’est vrai, mais ce savoir résulte souvent d’une longue militance. Les militants associatifs savent, eux aussi, beaucoup de choses.
Les maires, députés, conseillers généraux sont heureusement assistés de techniciens qui préparent les dossiers. Le rôle des élus est de faire les choix qui leur paraissent les mieux adaptés à l’intérêt général. C’est pourquoi il est important, non pas d’avoir un élu qui parle bien, mais un élu qui connaît bien les problèmes des gens et qui ose les exprimer à leur place.
Michel Neveu pense avoir cette capacité-là et c’est pourquoi il se présente aux suffrages des électeurs.
« Je suis intéressé par les problèmes de petite enfance, d’adolescence, de personnes âgées. L’artisanat, l’environnement, l’agriculture, le commerce sont des domaines qui concernent de près le canton de Rougé : 40 % des exploitants cesseront leur activité dans une dizaine d’années, dit-il, avec la ferme intention de porter ces problèmes jusqu’Ã Nantes où, il faut le dire, les élus de l’axe Nantes-St Nazaire ont peu d’intérêt pour la vie du Nord du département. » Le Conseil Général, notamment en matière d’infrastructures routières, oublie le nord de la Loire-Atlantique " dit-il encore.
S’il est élu, Michel Neveu a bien l’intention de porter les problèmes locaux. « Je tiendrai des permanences dans toutes les communes » dit-il, tout en sachant que les problèmes rencontrés y sont souvent des cas individuels. « C’est collectivement qu’il nous faut agir en Loire-Atlantique. Dans le département voisin, je constate qu’il y a régulièrement des réunions de maires. Ici, non. J’ai l’intention d’avoir une autre politique, d’informer les maires de ce qui les concerne, de recueillir leurs avis pour les faire entendre au moment des choix départementaux ».
Michel Neveu est un candidat proche des gens, disponible : « je prendrai un temps partiel plus important pour pouvoir faire correctement ma tâche. Je n’ai pas de carrière politique à faire, j’ai la liberté de dire la réalité »
Parcours
Petit-fils de mineur (et syndicaliste) de Soulvache, fils d’agriculteur de Coë smes, marié, père de deux enfants, Michel Neveu a travaillé d’abord dans le forage pétrolier, en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. Il a continué sa carrière dans les travaux publics en France et à l’étranger (Arabie Saoudite) tout en poursuivant des études qui l’ont amené à un niveau Bacc + 3 à l’INSA (ingénieur de l’institut national des sciences appliquées).
Il a été 7 ans responsable des services techniques à Retiers et travaille depuis 1991 à la DDAF (direction départementale de l’Agriculture et de la Forêt) à Rennes où il assiste les élus ruraux en ce qui concerne l’eau, l’assainissement, la voirie.
A 51 ans, Michel Neveu a une longue expérience associative, acquise dans les différentes villes où l’ont mené son travail. Il a participé à une mission humanitaire à Haïti et a été « écoutant » pour SOS Amitié.
Il a aussi une expérience de gestionnaire, en étant maire, conseiller communautaire, vice-président du Syndicat des eaux du Pays de La Mée.
Syndiqué. Non-adhérent à un parti politique, il a donné sa signature pour Arlette Laguillier aux élections présidentielles de 2002 (« parce que je suis pour la parité homme-femme ») et a soutenu Geneviève Chignac aux législatives de 2002. Ses prises de position, connues dans sa commune, ont été bien acceptées et ont fait réfléchir un certain nombre d’électeurs qui, sans cela, auraient voté Le Pen.
« Le canton de Rougé est un canton agricole, mais en même temps il a une importante histoire ouvrière qui a modelé son paysage et ses mentalités ». explique-t-il.
Michel Neveu est, et se veut un homme modeste, ouvert sur les problèmes et les réalités locales, capable de les exprimer. Il se veut celui qui a « la liberté de dire, la capacité de faire ».
Ecrit le 11 février 2004 :
Yannick MASSARD : Juste, honnête, respectueux
Juste, honnête, respectueuse : c’est par ces trois mots que Yannick MASSARD, maire de Fercé, définit sa candidature aux élections cantonales des 21-28 mars 2004.
Homme de gauche : nul ne l’ignore. Ses engagements et ses prises de position sont clairs même s’il n’appartient à aucun parti précis. Cette franchise, à laquelle certains réagissent parfois mal, caractérise Yannick Massard. « Sur les principes, je ne transige pas » dit-il.
57 ans : le temps d’avoir un passé éloquent, le temps de construire un avenir.
Parcours
Yannick Massard est né à Fercé. Très jeune, il a participé à des actions diverses. « C’était le temps où les adolescents se prenaient en charge, y compris dans les petites communes ». Etudes littéraires, formation spécialisée, Yannick devient Educateur dans le cadre de la Protection Judiciaire de la Jeunesse. Paris, Savigny sur Orge, Saint Nazaire, Châteaubriant : retour au pays.
Y.Massard est alors conseiller municipal de Fercé de 1983 à 1989, puis adjoint au maire, et enfin maire de Fercé depuis 1995, très investi dans l’action sociale (jeunesse, transports scolaires, personnes âgées, animation sportive et culturelle), et dans les dossiers intercommunaux : la Communauté de Communes du Castelbriantais, le Conseil de développement, l’Association pour le développement du Tourisme , la valorisation des métiers manuels, la Mission Locale (jeunes), etc. Il a fait partie notamment du groupe chargé d’impulser la réflexion sur la Charte de Pays, « parce qu’elle impliquait une réflexion sur les 10-15 ans à venir »
Le canton de Rougé est renouvelable en mars prochain. Le Conseiller sortant ne se représentant pas, « je considère que l’élection est ouverte, les différents candidats ont la même légitimité : elle se mesure à ce que chacun a pu faire dans sa commune, son canton, son pays » dit-il.
4200 habitants : Rougé est le plus petit canton du département de Loire-Atlantique. A quoi peut bien servir un Conseiller Général ? « Dans chacune de nos petites communes, nous n’avons ni les moyens humains, ni les moyens financiers pour faire face aux problèmes qui se posent. Nous avons besoin d’une dimension plus importante. Le Conseiller Général se doit d’avoir une présence vigilante pour accompagner sur le terrain, pour adapter et humaniser les dispositifs mis en place par les structures départementales ». Yannick Massard affirme clairement que son rôle sera de « protéger les personnes les plus exposées aux aléas économiques »
Quatre volets retiennent plus particulièrement son attention :
– . L’action sociale
– . L’environnement
– . Le développement global.
– . L’action culturelle
Un rôle à jouer
Le Conseiller Général a un rôle à jouer dans ces quatre domaines :
– L’action sociale « d’un bout à l’autre de la chaîne de la vie » est « un des élément essentiels de la régulation sociale ».
Elle concerne la petite enfance, la jeunesse, les
personnes âgées qui ont des problèmes spécifiques dans un canton rural.
Yannick Massard rappelle qu’il a été « relais » des instances de coordination des actions destinées aux personnes âgées. Pas du genre « ramène à moi », il signale cependant malicieusement que ce sont les délégués de Fercé qui ont eu un rôle moteur dans des réalisations appréciées de tous : l’éveil culturel dans les écoles (musique et maintenant théâtre et danse), le Bébé-bus et le réseau-lecture dans le projet médiathèque. « L’action sociale représente la moitié du budget départemental. Le Conseil Général se doit de renforcer sa présence, non seulement dans les aides techniques, mais dans l’accompagnement humain de ces aides »
– L’environnement (qualité de la vie et des productions) « est un élément d’attraction pour un canton comme le nôtre : » Nous devons tirer parti des contraintes qui nous sont imposées pour donner une autre image de l’agriculture, développer des projets d’agro-tourisme « mais cela suppose une attention particulière du Conseil Général : » D’ici fin 2005, par exemple, 80 % des installations d’assainissement autonome vont être à repenser, que l’on soit agriculteur ou non. Le coût sera de 4000 à 5000 euros par habitation. Je compte bien obtenir du Conseil Général des aides financières et techniques pour les habitants comme cela se fait en Ille et Vilaine ".
– La question du développement global se pose avec acuité :
« L’économie du canton est fortement marquée par l’activité agricole d’une part, et par la situation de l’emploi salarié dans le bassin de Châteaubriant et dans le sud de l’Ille et Vilaine » - Entre deux recensements, le nombre d’exploitations agricoles est passé de 32 à 24, avec augmentation de la surface de chacune. « Il y a ici des jeunes agriculteurs prêts à reprendre des exploitations, à condition que la politique nationale ne pousse pas à la concentration et que certaines exploitations agricoles de dimension importante ne privilégient pas le développement du capital sur l’emploi des hommes et des femmes » dit Yannick Massard. Il se propose par ailleurs, une fois élu, d’accompagner le développement artisanal et le commerce de proximité, et d’obtenir la pérennisation des services publics. Les communes ont déjà joué leur rôle, « C’est au Conseil Général d’en faire autant ».
– Enfin Yannick Massard estime que le Conseil Général doit apporter un soutien plus important à la vie sportive et culturelle.
« C’est indispensable pour la qualité de vie des habitants ». Lui qui est metteur en scène du théâtre 116, Il se propose d’encourager toutes les initiatives, de fixer, s’il en est encore temps, tout ce qui fait l’identité et l’histoire du canton : le souvenir de la « Grande Guerre » (42 morts à Fercé, soit environ le quart des combattants), les années noires 1939-45 et les actes de courage qui les ont marquées. Toujours dans le domaine historique et culturel, il estime que « Tout reste à faire sur l’impact sociologique des mines de fer : le brassage de population, l’accueil ou le rejet des Polonais, les relations ouvriers/ruraux ».
Sans réserve
Yannick Massard a manifestement une connaissance approfondie du canton de Rougé. Il a des ambitions pour le développement de la vie locale. Cela est dû à ses engagements multiples. Et si parfois l’homme paraît un peu « carré », c’est parce qu’il ne veut pas se mettre en avant.
Qu’on ne s’y trompe pas : il y a des personnes apparemment très abordables ... mais qui vous laissent sur le bord. Il y a des personnes apparemment plus réservées, ... qui savent vous apporter un soutien et une amitié sans réserve. C’est sans nul doute le cas de Yannick Massard.
Comme il le dit lui-même, sa candidature se base sur trois principes :
– Justice dans les arbitrages et les choix du Conseiller Général
– Honnêteté dans leur mise en œuvre
– Respect de chacun et de son environnement
Aux électeurs de choisir. " Je n’ai pas la prétention de connaître tous les sujets, mais j’ai la volonté de les étudier tous
Ecrit le 17 mars 2004 :
Communiqué de Presse
du Groupe Local des Verts de Châteaubriant et sa région
Le Groupe local des Verts de Châteaubriant et sa Région invite les électeurs et les électrices du Canton de Rougé à voter dès le premier tour pour l’un ou l’autre des deux candidats divers gauche : Yannick Massard ou Michel Neveu. En effet, la priorité c’est de permettre à la Gauche de remporter le Conseil Général de Loire Atlantique pour :
-Engager une véritable politique de mieux être et mieux vivre pour les personnes les plus fragiles.
-réaliser un aménagement du territoire équilibré et faire en sorte que le Nord du département ne soit plus le parent pauvre.
-Améliorer la qualité de vie des habitants en recherchant un développement respectueux de l’environnement.
Ecrit le 31 mai 2006 :
Le courroux du maire de Rougé
André DAVID a fait paraître une petite monographie sur Rougé, dans laquelle, en page 29, il donne la liste des Conseillers généraux depuis 1904. Son énumération se termine ainsi :
« Michel NEVEU (candidat divers gauche) élu le 28 mars 2004 face à Jacques Lemaître (maire de Rougé) avec 55,08 % des voix. Il est maire de Soulvache depuis le 27 avril 2001 ».
De façon inexplicable, le maire de Rougé en a pris ombrage et a adressé à l’auteur ces simples lignes, écrites de sa main : « M. David, je croyais que l’éthique d’un historien se devait de relater les faits sans faire transpirer ses sentiments et ses états d’âme. Or je constate qu’Ã la page 29 de votre recueil vous traitez l’actualité locale de manière partisane »
Si quelqu’un comprend le courroux du maire de Rougé, qu’il nous explique !