Ecrit le 2 juin 2010
l’association « Une famille Un toit » de St Mars la Jaille a tenu son assemblée Générale annuelle à Lusanger, ce 27 mai 2010. Des propos du président, Claude Jaheny, ressort une inquiétude (que l’on retrouve de façon analogue dans les propos de responsables d’autres associations) : « l’inquiétude sur l’avenir de nos associations mais avant tout, de nos actions auprès des hommes et des femmes en demande et trop souvent dans des difficultés telles, que leur avenir est très incertain ».
" Ces dernières années, nous avons vécu le transfert des compétences de l’Etat vers les Collectivités :
– Le Fonds Solidarité Logement (FSL) administré désormais par le seul Conseil Général.
– Les aides à la pierre, déléguées aux communautés d’agglomération ou au Conseil Général.
– L’éclatement de la Direction départemental de l’Equipement et de son service Logement.
– Et maintenant, l’éclatement des services de la Direction des Affaires Sanitaires et Sociales.
Nous nous étions adaptés à ces nouvelles donnes et puis en 2008, l’Etat réinvente une action centralisée en matière de logement par l’action dite d’Intermédiation ".
Mille feuilles plus une
On entend parler en effet de captation de logement par une action d’intermédiation, de commission de médiation qui examine des dossiers, prend des décisions sans véritablement de lien avec le FSL (fonds solidarité logement).
Et puis au début de l’année 2010, une circulaire ministérielle a créé le SIAO : Service Intégré d’Accueil et d’Orientation : service sous l’égide du préfet et en charge de réformer l’hébergement et le logement et de mettre en place un guichet unique de la demande de logement, qu’il s’agisse de logement d’urgence ou de logement tout simplement. Et il est dit qu’il serait souhaitable que ce service soit saisi préalablement à la commission de médiation. Bref on a l’impression d’une politique de gribouille !
Enfin, toujours en début d’année 2010 la réforme des agréments impose aux acteurs associatifs du champ du logement d’obtenir préalablement à leurs actions, dans le domaine de l’accompagnement et de la gestion locative, un agrément préfectoral alors même que le financement de ces actions est de la responsabilité du Conseil Général
« Nous ne savons plus vraiment ou nous sommes » dit l’association « Une Famille Un Toit » :
– Après une période de transfert des compétences de l’Etat vers le Conseil Général ou vers les Communautés de Communes ou d’Agglomération
– Après une harmonisation des actions d’accompagnement liées au logement, notamment, par la simplification du nombre de mesures d’accompagnement
– Après une meilleure lisibilité des acteurs par la territorialisation des actions l’Etat semble vouloir reprendre la main en remettre une couche sur un mille feuilles déjà pourtant trop complexe mais aussi et surtout sélectionner un seul acteur par dispositif acteur qui sera, à n’en pas douter, urbain.
Territoires délaissés
« Dans ces conditions, nous savons que nos territoires éloignés seront à nouveau délaissés. Nous savons que la diversité des situations, des contextes demandent une diversité de réponses et des acteurs de proximité ». a dit M. Jaheny en demandant aux Communautés de Communes de se mobiliser :
« nous vous sollicitons pour que, dans chaque communauté, soit mise en place une commission » Logement et Habitat « ouverte aux acteurs. Les changements dont nous parlons, les besoins exprimés par nos concitoyens, les attentes et parfois le désarroi des professionnels en charge des politiques publiques, nécessitent, à nos yeux, une mobilisation dont vous avez la responsabilité et la légitimité d’initier »
Ndlr : comme on le voit pour les associations d’insertion, pour les associations de maintien à domicile, pour les associations le logement, l’Etat procède à une recentralisation, à une main-mise sur les bénévoles. Mais pourquoi donc ceux-ci ne se révoltent-ils pas ?
Ndlr : dans le cadre du futur PLH (programme local de l’habitat, il faudra penser à favoriser la construction de petits logements, peu onéreux, pour les personnes seuls, et de maisons-relais ou logements d’urgence)
Quelques chiffres
Au 31 décembre 2009, le parc de logements de Une-Famille-un-Toit se monte à :
– 39 logements en pleine propriété
– 27 logements avec un droit réel (bail à réhabilitation ou bail emphytéotique)
– Une centaine de logements en sous-location.
l’association a accompagné environ 300 familles en 2009 et vient de signer une convention dans le cadre des Fonds européens pour l’insertion des publics Rom.
Les comptes de bilan sont équilibrés à la somme de 3 858 380 € et l’excédent 2009 s’établit à 60 870 €
Soutien à SOS Femmes
l’association SOS femmes se débat dans les difficultés financières. l’association « Une Famille Un Toit 44 » apporte son soutien, sans réserves, à « SOS Femmes Châteaubriant » et « réaffirme l’absolue nécessité qu’en tout point sur notre territoire, le type de service développé par cette association puisse être présent ». Face aux difficultés rencontrées par nombre de structures oeuvrant auprès de personnes dans le besoin, l’association Une Famille un toit « interpelle les décideurs, les élus, sur les conditions dans lesquelles notre société s’organise pour garantir les droits de chacun ».
Comptoir de vie
Elle soutient également l’association « Comptoir de Vie » pour son initiative autour du Micro Crédit Social « aux fins de pouvoir maintenir un acteur sur ce champ important sur notre territoire ».