Ecrit le 31 octobre 2012
Lieu Unique : Un toit pour tous
Un collectif réunit plus de 20 associations, organisations de solidarité, partis de gauche et unions syndicales. Il réclame la réquisition des logements vides, faisant du logement, un droit, et pas une faveur. Et, pour cela, ils ont occupé le premier étage du Lieu Unique, salle culturelle nantaise où des personnes, toujours plus nombreuses, viennent les rejoindre : personnes isolées, familles, enfants, pour dormir sur place, avec des militants. « Ce nombre grandissant s’explique par le bouche-Ã -oreille, mais aussi simplement parce que nous ne trouvons plus d’interlocuteurs pour répondre aux besoins ».
La réalité c’est :
- - Un 115 saturé qui ne traite pas la majorité des appels
- - Des hébergements d’urgence largement insuffisants
- - Aucun nouveau lieu d’accueil ouvert par les services de la DDCS (Direction départementale de la Cohésion Sociale).
Après deux semaines de mobilisation et de rencontres en préfecture pour obtenir une solution très rapide pour l’accueil des personnes à la rue, le collectif constate que les engagements pris par la préfecture ne sont ni suffisants, ni respectés. La promesse de la préfecture est passée de 100 places à 60 places. « Exigeons ensemble l’application du droit au logement et l’accueil inconditionnel de toute personne sans abri : l’Etat et les collectivités publiques en ont le devoir et les moyens !! ».
Qui sème la misère, récolte la colère
« Nous nous demandons vraiment si les pouvoirs publics ont une réelle volonté politique de répondre à l’urgence sociale. Est-il nécessaire d’attendre les grandes vagues de froid pour ouvrir un lieu ? Y a-t-il urgence à expulser alors qu’il y a urgence à reloger ? n’est-il pas scandaleux de voir des occupants expulsés et des maisons détruites, avec des moyens exorbitants (hélicoptères, bulldozers, forces de l’ordre) comme on l’a vu à Notre- Dame des Landes, pendant que des centaines de personnes sont dans la rue, alors que les solutions existent et sont largement moins coûteuses que cette opération de force ? » dit le collectif.
L’urgence est bien réelle à Nantes où des gens dorment dans des parcs, à la gare, dans la salle d’attente des urgences ou dans des chambres de formule 1 en périphérie de ville lorsque le 115 répond. « Nous appelons tout le monde à ouvrir les yeux sur cette situation. La crise n’est pas dans les pays voisins, à la télévision, ou ailleurs, elle est là . Il n’est pas acceptable de détourner la tête devant une personne ou une famille qui dort dehors la nuit, actuellement à Nantes »
« Nous ne cherchons pas à culpabiliser les gens mais à ce que chacun prenne ses responsabilités. Vous pouvez agir ! Faire écho à notre lutte, demander à la mairie, au conseil général et au gouvernement d’apporter des moyens vrais, tangibles, immédiats ».
La préfecture et la mairie de Nantes collaborent pour réprimer toute action émanant de ce collectif, malgré son caractère pacifique : obligation de démonter le chapiteau en fin de manifestation, interpellations et contrôles d’identité à répétition, expulsion du Lieu Unique et du foyer d’hébergement Gustave Roch... Il vaut sans doute mieux négocier avec des médecins que de s’occuper efficacement des sans-abri !