Ecrit le 9 octobre 2013
Un nouveau Proviseur au Lycée de Châteaubriant
Jean Pascal Vins (prononcez Vince) est jeune, 49 ans seulement. Il a déjà une expérience variée acquise dans le Nord et la Vendée, la Sarthe et Mayotte. Dans ce dernier établissement de quelque 1150 élèves, au collège de Doujani , il participait à l’opération « Ecole ouverte » qui accueillait, le samedi matin, 200 élèves volontaires pour des cours de maths et de français, et d’autres enfants, garçons et filles, pour des activités de futsal, kayak et diverses activités extra-scolaires. Les enfants arrivaient parfois une heure ou deux avant l’ouverture des portes
A Châteaubriant, J.P. Vins s’est tout de suite inséré dans la vie locale, découvrant le forum des associations, le vide-grenier et la foire de Béré. « Je trouve que la ville est charmante » dit-il, et d’une urbanisation « harmonieusement équilibrée ». « Je m’y suis tout de suite senti à l’aise ».
Cohésion
La tâche qui attend JP Vins est immense et complexe : il s’agit de mettre fin à la dualité d’un établissement qui comprend le lycée Guy Môquet et le lycée Etienne Lenoir. « Un mur de verre les sépare. Il y a deux administrations, deux secrétariats, deux salles des professeurs, deux internats, deux centres de documentation. Les jeunes ne se fréquentent pas, les enseignants non plus. Seul le réfectoire est commun ». Le défi va être de constituer un seul établissement, avec une politique commune, comme l’a voulu le Conseil Régional « L’architecture va nous y aider » dit M. Vins en annonçant l’ouverture de l’administration, de l’intendance et du secrétariat, communs, pour mars 2014, avec une salle des professeurs commune, un Centre de Documentation commun, et une « maison des lycéens » qui favorisera le brassage.
« Le lycée n’a pas de projet d’établissement. Nous allons devoir en faire un » dit le Proviseur qui, dans le cadre de la politique nationale et académique, voit deux axes :
- 1.- créer effectivement une cohésion dans le nouvel établissement
- 2.- ouvrir le lycée sur la région castelbriantaise et, ouvrir la région sur le lycée.
Le Proviseur s’inquiète aussi du suivi des anciens élèves du lycée : « Que deviennent les routiers, les chaudronniers, les usineurs, les élèves de la section restauration : poursuivent-ils des études ? Ont-ils un emploi ? Localement ? Régionalement ? Avec quel type de contrat : CDI ? CDD ? Nous avons un diagnostic à faire, en partenariat avec la Région, pour mieux ajuster notre enseignement »
Les mêmes questions se posent évidemment pour les élèves de la partie « enseignement général ». Le Proviseur soutiendra tous les projets d’envergure, et notamment les échanges internationaux.
« Tous nos élèves de BTS, assistants de gestion PME-PMI, devront faire des stages à l’étranger. Les élèves de restauration ou conduite routière aussi ». Se souhaitant proche des élèves, le Proviseur ne reste pas confiné dans son bureau. On le voit même, à 8 h du matin, à la porte du lycée quand arrivent les élèves.
Brassage
Le Proviseur se réjouit de la polyvalence de son établissement qui accueille des élèves de lycée classique, de lycée professionnel, mais aussi d’apprentissage et de formation continue, et des étrangers (des Hongrois actuellement). « Nous avons quatre jeunes en apprentissage en ce moment, 2 en chaudronnerie et 2 en usinage, ils suivent les mêmes cours que les élèves de formation initiale, et seulement par périodes de quinze jours, mais les professeurs savent s’adapter ». De même les plateaux techniques du lycée sont ouverts dans le cadre des formations GRETA , notamment lors des vacances.
Cette richesse du lycée est pourtant, en partie, un handicap en matière d’image car la population ne peut pas dire « c’est un lycée de la métallurgie » ou « c’est un lycée de la restauration » : « il nous faudra travailler notre communication, d’abord en direction des élèves de 3e de notre secteur, et de leurs parents ». L’établissement a un site internet :
lenoir-moquet.paysdelaloire.e-lyco.fr/
et propose des mini-stages de découverte aux élèves de 3e, et des journées « Portes Ouvertes ».
Ouverture
Ce lycée a de nombreux atouts, en particulier des équipes pédagogiques qui s’investissent beaucoup dans leur travail, qui sont proches de leurs élèves (on peut même parler du caractère familial de l’établissement). Moins sélectif que le lycée privé, il accompagne les élèves dans la durée, pour donner à tous les meilleures chances. C’est sans doute pour cela que ses effectifs s’accroissent !
Autre atout : métalogik, c’est à dire l’implication des entreprises locales de la métallurgie qui font confiance au lycée pour la formation des jeunes, qui prennent ces jeunes en stage ou en alternance, et les poussent vers des études supérieures. Le lycée est équipé de machines à commandes numériques à la pointe du progrès, mais conserve aussi les machines manuelles indispensables à la formation de base (comme le souhaitent, d’ailleurs, les chefs d’entreprise qui en ont parlé à la Région). « La plateforme de métalogik doit aller à la rencontre des collégiens » dit le Proviseur.
Le lycée sera bientôt doté d’un amphithéâtre de 150 places, qui sera ouvert aux associations et structures diverses du territoire, pour des manifestations culturelles, sportives, etc. « Le lycée doit irradier sur le territoire » dit Jean Pascal Vins, répondant en cela au souhait de la Région.
Ecrit le 9 octobre 2013
Réussite : L’aspect humain des choses
Son Thierry Ly prépare une thèse à Paris School of economics (PSE). Il démontre notamment que pour réussir en classe, il vaut mieux être entouré de ses amis...
Plus de chances de réussir au bac
On croit que, lorsqu’on est en cours avec ses amis, on a tendance à bavarder plus, à être moins concentré et donc à avoir de moins bonnes notes. Pourtant, cette idée est totalement fausse. Bien au contraire, les élèves réussiraient mieux en classe lorsqu’ils sont avec d’autres élèves qu’ils connaissent. C’est ce que démontre Son Thierry Ly dans sa thèse co-signée avec Arnaud Riegert.
Pour arriver à cette conclusion, il a suivi 28 000 collégiens jusqu’au bac. Il a ainsi pu constater que les élèves de milieux modestes ou dont les résultats sont fragiles, augmentent leurs chances de réussir au lycée et obtiennent même de meilleures notes au baccalauréat !
Les élèves de milieu défavorisé plus touchés
« Chaque ancien copain supplémentaire à côté de lui diminue de 1 point le risque de rater son année » dit-il. Cette relation mathématique entre le nombre de copains dans sa classe et la réussite scolaire est valable pour tous les élèves, garçons ou filles, sans seuil minimum à partir duquel le processus s’enclenche. Elle est encore plus vraie pour les adolescents se situant sous la moyenne des notes au diplôme national du brevet (DNB) et ceux qui sont issus de milieux populaires.
La classe de seconde est la plus redoublée du système éducatif. C’est vrai en particulier au Lycée Guy Môquet à Châteaubriant. « En France, nous sous-estimons largement l’impact de la présence d’un ami près de soi au moment d’une rupture aussi importante que le passage en seconde », rappelle le chercheur, plaidant pour une humanisation du système scolaire.