Ecrit le 30 avril 2014
Etude de l’INSEE :
Egalité professionnelle ?
L’égalité professionnelle femmes-hommes est, en France, une réelle préoccupation depuis plusieurs années. En 2008, en partenariat avec la délégation régionale aux droits des femmes et à l’égalité, la direction régionale de l’Insee des Pays de Loire dressait un état des lieux de la situation des femmes dans la région dans un dossier intitulé « Femmes en Pays de Loire - Regards sur la parité ». Des progrès ont été accomplis, mais le constat effectué aujourd’hui montre que la « longue marche vers l’égalité professionnelle » n’est pas encore terminée. Le projet de loi pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes, adopté en 1re lecture par le sénat le 17 septembre 2013 et par l’assemblée Nationale le 28 janvier 2014, se veut le catalyseur du passage de l’égalité formelle à l’égalité réelle.
L’écart de rémunération est l’un des principaux marqueurs des inégalités professionnelles entre femmes et hommes. Dans les Pays de Loire, les femmes salariées du privé et semi-public perçoivent en 2010 un salaire annuel net moyen inférieur de 28,4
% à celui des hommes, contre 26,9 % pour la France de province.
Ces inégalités existent dès l’entrée dans la vie active et sont de plus en plus importantes avec l’âge. Des images stéréotypées des métiers, figées sur les rôles sociaux de chaque sexe, ont conditionné dans le passé, et impactent encore aujourd’hui, les choix d’orientations des jeunes filles et les emplois occupés par leurs aînées.
Plus diplômées, moins insérées
Les clivages apparaissent dès la formation initiale. Dans les Pays de Loire comme dans le reste de la France, les femmes réussissent mieux leur scolarité, elles sortent du système scolaire plus diplômées. Après le collège, les jeunes filles s’orientent plus souvent vers une formation générale ou technologique longue que vers un enseignement professionnel précoce. Dans les filières d’apprentissage, elles sont moins nombreuses que les hommes et se concentrent dans quelques spécialités du domaine des services. Pour le baccalauréat et pour tous les autres examens, les filles surpassent les garçons y compris pour le brevet de technicien supérieur (BTS).
Dans les Pays de Loire, sept mois après leur sortie du système scolaire, parmi les élèves scolarisés dans la voie professionnelle et technologique, les hommes s’insèrent mieux que les femmes dans la vie active. En effet, le taux d’insertion dans la vie active des femmes est inférieur de 5 points à celui des hommes, quel que soit le niveau de formation. Cela est dû, entre autres, à la présence beaucoup plus marquée des garçons dans les formations de type production qui offrent davantage de débouchés en termes d’emploi que celles du domaine des services.
Plus le niveau scolaire est élevé, plus l’insertion des filles et des garçons est importante, mais elle est toujours plus aisée pour les hommes.
Temps partiel non choisi
Sept mois après la sortie du système scolaire, une femme sur quatre (Ã peine plus d’un homme sur dix) travaille à temps partiel. La différence entre les femmes et les hommes en CDI est encore plus prégnante : respectivement 26,5 % et 8 % de temps partiels. Ces faibles temps partiels concernent surtout des emplois tertiaires peu qualifiés et génèrent une grande précarité pour les salariées qui les occupent. Lorsque ces emplois à temps très faibles s’accompagnent d’horaires fractionnés, il devient difficile d’y ajouter un ou des emplois complémentaires.
Source INSEE