Ecrit le 25 avril 2012
Fermeture des bureaux de vote
Que voulez-vous, le pouvoir ça use ! Notre pauvre président ne sait plus trop ce qu’il dit, il oublie, se contredit et médit tant qu’Ã la fin il ne s’y retrouve plus !
Tenez, les résultats des élections ya des bureaux de vote qui ferment à 18 h, d’autres qui ferment à 20 h, alors, forcément, le résultat des premiers est connu avant que les deuxièmes ne ferment, mais chûût, faut pas le faire savoir. C’est la loi. Mais le président de la République, gardien de la loi, a trouvé que cette loi est dépassée et qu’il aurait fallu la changer. Il n’avait pas le temps de le faire ces cinq dernières années, pendant qu’il était président ? C’était une réforme qui n’aurait rien coûté ! Mais peut-être qu’il n’y avait pas pensé ! A voir tout ce qu’il propose de nouveau, depuis qu’il est candidat officiel, on se dit que, vraiment, il n’a pas pensé à grand chose, ces cinq dernières années.
Et pourtant, en février 2011, le sénat (qui n’était pas encore à gauche !) a voté à l’unanimité une proposition de loi disant que tous les bureaux de vote devraient fermer à 19 h. Mais l’Elysée s’est violemment opposé à ce que cette proposition soit inscrite à l’ordre du jour de l’assemblée nationale. Et qui c’est, l’Elysée ?
Sur-endettement
Dans un entretien à l’Express, le candidat Nicolas Sarkozy dit que la lutte contre le surendettement, dont il a fait état lors de son meeting parisien du 15/04, est une de ses préoccupations et précise qu’elle passera par la création d’un fichier national. Or ce sont des députés UMP (entre autres), majoritaires à l’assemblée nationale, qui ont empêché un tel projet en début d’année, le 18 janvier 2012 exactement. Voilà donc le président sortant qui affirme que, s’il est élu, sa priorité sera, une fois de plus, de mettre en œuvre ce qu’il n’a pas laissé voter par les députés de son camp, qui jouissaient d’une majorité absolue à l’assemblée nationale.
Ca existe déjà
Dimanche 15 avril 2012, place de la Concorde à Paris, Nicolas Sarkozy détaille le « nouveau modèle français » qu’il mettra en œuvre s’il est élu : « Tout le monde aura droit à une deuxième chance et toute famille de bonne foi, confrontée à un accident de la vie dont la conséquence est le surendettement, pourra, comme une entreprise, bénéficier de la faillite civile telle qu’elle existe en Alsace afin de pouvoir redémarrer dans la vie. ». Invité des « 4 vérités » de France 2 le lendemain, il précise que cette proposition est destinée aux « 1,2 million de Français qui ont eu un problème, une maladie, un divorce -notamment pour les femmes qui restent seules- ou un licenciement économique », qui pourront « payer [leur] dettes au prorata de [leur] patrimoine », comme pour les entreprises.
Oui mais... un dispositif analogue existe déjà , : introduite par la « loi Borloo » du 1er août 2003, la procédure de rétablissement personnel (PRP) s’applique à tout ménage surendetté dont la situation est dite « irrémédiablement compromise », c’est-Ã -dire lors-que la procédure classique n’est pas possible. Et la « loi Lagarde » du 1er novembre 2010 permet de faire valider une PRP par le juge sans audience, ce qui réduit le délai de traitement. Mais faut pas croire que c’est facile à appliquer : la « bonne foi » est une notion vague aussi vague que la proposition du président-candidat. A propos, n’est-ce pas lui qui est parti en guerre contre « les assistés » ?