Publié le 13 mars 2013
De quoi en faire tout un plat
Avec ou sans canasson, la question de la bouffe industrielle se pose ! Le Canard Enchaîné a repris, pour nous, un article paru en février 2013 dans la revue « Que Choisir ? » qui a eu la bonne idée d’analyser 18 plats cuisinés.
En disséquant « le poulet aux légumes sauce estragon et boulgour » de Carrefour, Que Choisir n’a trouvé que 15 % de gallinacé. La barquette de « poisson à la nantaise et aux légumes » signée La cuisine d’Océane, contenait 40 % de poisson en moins qu’annoncé, mais 30 % de pommes de terre en plus. Le « dos de colin aux petits légumes, sauce aux écrevisses » de Carrefour, annoncé avec 61 g de poisson, en contenait 30 % de moins.
S’il y a bien un ingrédient sur lequel les industriels ne mégotent pas, c’est le sel ! Ainsi les « crevettes crème citron et basilic et penne aux légumes » de Weight Watchers culminent à 2,4 grammes, la moitié de la dose quotidienne fixée par l’Office Mondial de la Santé.
Du minerai brouillé
Selon le service de répression des fraudes français, il y aurait désormais 13 pays et 28 entreprises concernés par l’histoire du cheval devenu bœuf, portant sur 4 à 5 millions de produits (barquettes et plats surgelés). Bien sûr, le problème n’est pas sanitaire, il jette néanmoins une lumière crue sur les dessous de l’industrie agroalimentaire. Mais on nous dit « traçabilité » : savoir d’où vient la viande. Alors il faudra que les industriels renoncent au « minerai ».
Dès 2009, Fabrice Nicolino, journaliste d’investigation spécialisé dans l’écologie, avait jeté un pavé dans la mare avec son livre « Bidoche, l’industrie de la viande menace le monde ». Au départ, les objectifs étaient nobles : fournir de la viande aux Français, assurer un revenu décent aux Agriculteurs : mais à partir des années 1980-1990 l’industrie agroalimentaire a pris le dessus, en se financiarisant. La majorité de ces grands groupes appartiennent désormais à des multinationales et à des fonds de pension qui réclament des taux de rentabilité considérables de l’ordre de 8 à 10 %. Avec les mêmes dérives que dans le système bancaire.
Selon un arrêté, français, n° B1-12-03 du 28 janvier 2003 « peuvent être utilisées pour la fabrication de préparations de viandes hachées les viandes hachées provenant d’animaux de boucherie des espèces suivantes : bovine, porcine, ovi-ne et caprine. La proportion de viande hachée doit être supérieure à 50 % » (art 3.2.1) - Le mélange peut même contenir des protéines végétales « la teneur maximale en protéines végétales réhydratées ne doit pas dépasser 30% du poids total des matières premières mises en œuvre » (art 3.2.2). Cela s’appelle du « minerai ».
Conclusion : on ne sait pas ce qu’on bouffe ! Alors il vaut mieux acheter local et cuisiner soi-même ! Et, tous comptes faits, pour moins cher !
Castel-Viandes
La société Castel-Viandes, a mis ses 330 salariés en chômage technique le mardi 12 mars à la suite de la défection de trois gros clients qui ont suspendu leurs commandes en raison de l’enquête en cours (15 % du chiffre d’affaires). Les salariés ont organisé une marche de soutien à leur entreprise le 12 mars. Nous comprenons leurs inquiétudes. Soit ils sont victimes indirectes de fraude de leur employeur, soit de dénonciation calomnieuse. La justice le dira.
Le télégramme, 12 mars 2013 ! défilé des salariés
Ouest-France du 12 mars 2013 : la colère des salariés de Castel-Viandes
Ouest-France du 15 mars 2013 : arrêtez le massacre
Le Canard Enchaîné du 13 mars 2013 révèle ceci :
Publié le 20 mars 2013
Remballez y a rien à voir
O>> Les dirigeants de Castel Viandes, qui ont envoyé leurs salariés dans la rue pour défendre la direction, ont déclaré devant les élus : « Notre plus grande richesse, c’est notre personnel » a indiqué V. Viol : pas sûrque la richesse soit bien partagée « Parce qu’aujourd’hui nous n’avons rien à nous reprocher par rapport aux faits qui nous sont énoncés ». Pour hier on ne sait pas.
O>> Alain Hunault n’aura jamais autant manifesté que ces derniers jours : un coup avec les ABRFi pour que le gouvernement trouve une solution (le fait qu’il soit à l’Ump n’a rien à voir ), un coup pour soutenir Castel Viandes (on ne sait pas encore si les faits sont avérés ou non et les salariés en seront victimes). Bientôt près de ceux qui se battent pour de meilleurs salaires ?
Signé : Philou
Publié le 20 mars 2013
Castel-Viandes, soutien aux salariés
Une manifestation a rassemblé quelque 300 personnes, le 12 mars, en soutien à Castel-Viandes. Le personnel a été reçu à la Sous-préfecture, puis, le lendemain, à la réunion des maires de la Com’Com’ (réunion à laquelle La Mée n’avait pas été conviée).
En ce qui concerne les ABRF, l’épisode fut bref. L’entreprise travaille actuellement sur une commande de maintenance de 100 wagons pour l’entreprise STVA. Elle espère obtenir une commande complémentaire de maintenance sur 100 wagons ce qui procurerait de l’activité jusqu’Ã la fin de l’année pour 50% des effectifs. L’entreprise a jusqu’au 30 avril pour déposer un dossier de reprise solide. Le passif de l’entreprise serait non pas de 18 millions mais de 13,4 millions d’euros. Sur cette somme il y a environ 500 000 € vis-Ã -vis de créanciers de Châteaubriant et 30 000 € vis à vis de la Com’Com’.
En ce qui concerne Castel-Viandes, ce fut un moment d’émotion, les salarié-e-s étant dans une grande inquiétude pour leur emploi. Une suppression de 330 emplois pour Châteaubriant, cela ferait mal. On comprend donc que tout le monde (élus de gauche et municipalité de droite) soutienne les salariés. Pour autant, il ne faut pas dire n’importe quoi !
« Il n’y a jamais eu d’affaires aux prud’hommes dans cette entreprise » dit le maire. C’est vrai, car tout s’achète, même le silence. Le maire aurait pu dire qu’il n’y a jamais eu de syndicat non plus. Une section CGT s’était montée. Elle fut vite démontée.
« Il y a 12 vétérinaires présents tous les jours » dit le maire. Non. C’est un vétérinaire et une douzaine de contrôleurs répartis en deux équipes.
« L’entreprise est victime d’un emballe-ment médiatique ». C’est vrai : la presse ne devrait parler d’une intervention policière que lorsqu’il s’agit d’un malfrat de petite envergure. Pour les gros bonnets, ce devrait être plus policé.
N’ayant aucun document sur ce dossier, La Mée ne peut évidemment pas se prononcer.
Qui dit la vérité ? La Direction ? Ou le salarié licencié en 2008 ? Il n’y a aucune raison de faire plus confiance aux uns ou à l’autre.
Il reste que les documents produits par le Canard Enchaîné sont troublants. Attendons donc les résultats de l’enquête, en espérant qu’ils arrivent rapidement car, dans l’affaire, ce sont les salariés qui trinquent et trinqueront.
Signé : B.Poiraud
Communiqué du député Yves Daniel : Concernant l’entreprise Castel Viandes, j’attends aussi avec impatience les conclusions du Procureur de la République pour sortir de cette situation de tension.
Ecrit le 24 janvier 2018
Diffamation
Ce 18 janvier, Ouest-France nous apprend que Castel Viandes a retiré sa plainte en diffamation contre Pierre Hinard et que l’audience prévue ne s’est pas tenue L’auteur de « Omerta sur la viande » passe ainsi de calomniateur à lanceur d’alerte. Ses propos n’étaient sans doute pas aussi mensongers que certains le disaient en 2013. La manif « spontanée » était un peu dérisoire et la mise à l’index du livre une sorte d’autodafé.
Mais tout espoir n’est pas perdu. Par exemple, notre maire qui à l’époque assurait l’entreprise de sa « solidarité toute naturelle » pensera certainement à faire part à Monsieur Hinard de son « évidente empathie » pour les quatre années passées avec l’étiquette de mauvais larron.
En agro-alimentaire il en faut des lanceurs d’alerte. C’est ce qui se dit chez Lactalis. [Signé : Al@in Alotto]