Ecrit le 18 septembre 2013
Albert Jacquard
Albert Jacquard est décédé le 11 septembre 2013, il était venu en 2003 à Châteaubriant. L’homme ne laissait pas indifférent. La Ligue des droits de l’Homme rend hommage à sa mémoire en disant :
" généticien de renom, Albert Jacquard était un homme de cœur, engagé et attentif à mener combat contre l’intolérance. Il s’y investissait avec un sens de la pédagogie en accord avec l’espoir qu’il plaçait dans l’humanité. Attentif à opposer l’intelligence et la méthode scientifique aux théories racistes fondées sur des arguments prétendument scientifiques, il participa en 1987, en qualité de témoin, au procès du nazi Klaus Barbie.
Son engagement jusqu’Ã la fin de sa vie en faveur des mal-logés et des sans-papiers illustre à quel point il était attentif à ce que les droits proclamés soient aussi des droits appliqués, singulièrement dans la lutte contre la pauvreté et l’exclusion, auxquelles il opposait sa conception sans concession de la justice et de l’égalité, en droits comme en dignité ".
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Il s’interrogeait sur le bien-fondé des prisons : Selon lui, seuls 5% des condamnés ont commis des crimes graves et méritent l’enfermement. Pour les 95% restants, il n’en voyait pas l’intérêt, puisque la prison est le lieu où « de petits délinquants deviennent de futurs grands délinquants ».
Il était pessimiste quant au sort de l’humanité : « Les 6,7 milliards d’humains que nous sommes vont s’entre-déchirer pour mettre la main sur des ressources insuffisantes. A moins qu’ils ne s’exterminent à coups de bombes nucléaires ! »
Il était hostile à l’arme nucléaire : avec le philosophe Stéphane Hessel, il prônait le désarmement nucléaire total.
Il était favorable à l’émulation mais hostile à la compétition : « Un examen est une occasion de rencontre entre un professeur et un élève. Ce qui importe c’est d’organiser les rencontres et d’éliminer tout ce qui est incompatible : la compétition par exemple ».
Il n’hésitait pas à parler de désobéissance civile : « Il faut oser se mettre à la limite de la légalité, au nom de la légitimité, au profit de gens qui ne peuvent pas s’exprimer ».
Il croyait à l’action collective : « Il ne faut pas opposer l’individu et la collectivité. Ce que je suis devenu est le résultat de mes rencontres . Ce que j’écris est venu d’un autre. Quand j’ai une bonne idée, qui me l’a donnée ? Il faut être orgueilleux d’être humain mais pas vaniteux de soi-même ».
« Ma richesse vient des autres : une matière première dont j’ai fait un gâteau personnel ..... ».