Ecrit le 24 février 2016
Ce 11 février 2016, à Lusanger, les Potes des Sept Lieux ont invité des parents à une réflexion sur l’autorité, animée par Vincent Harel (Animation Rurale 44) avec le témoignage de Valérian Sarreau, éducateur spécialisé, intervenant de la Protection de l’Enfance pour le CD44.
« Autrefois, dit l’intervenant, il y a 20-30 ans, les choses étaient simples : dans les familles, le père décidait. Mais, au fil des années, la société traditionnelle s’est transformée, maintenant nous en sommes plutôt à une autorité partagée dans le couple, le père-la mère, les deux pères ou les deux mères, même si quelques mouvements comme ’’la manif pour tous’’ rêvent de reconstituer la société d’antan ».
On parle plutôt de nos jours de ’’fonction parentale’’. Chaque élément du couple peut être amené à pratiquer, à un moment ou à un autre, la fonction paternelle et la fonction maternelle.
Autoriser
« La société d’hyper-consommation et de télévision, bouleverse bien des choses. Dans un exemple-type, comme la publicité des parfums Paco Rabanne : le héros claque des doigts, élimine ses rivaux, obtient une voiture et une jolie fille. Pour nos enfants, cette image d’une vie facile est enregistrée au premier degré. Alors, pour nous parents, comment pouvons-nous leur présenter la vraie vie ? présenter des événements que nous ne comprenons pas nous-mêmes : attentats terroristes de Paris, chômage, travail à horaires fractionnés, situation de travailleurs pauvres ou simples difficultés financières ».
« Comment montrer ces fragilités à nos enfants ? » s’interrogent les parents, contraints de renoncer à leur toute-puissance. « Comment résister à la télévision, cet outil qui a pris une place considérable à la maison au point que, dans certaines familles, on ne parle pas à table... on regarde la télé ». L’enfant n’a pas le sens critique d’un adulte. A quel moment parle-t-on de ce que l’on voit ? Quel est le plaisir de manger quand l’image montre des populations affamées. A quel moment arrête-t-on la télé ? Celle-ci nous permet-elle encore de faire autorité ?
Dire oui à son enfant, c’est facile. La question est : à quel moment je dis non, et comment je maintiens ce non : « Tu n’es pas adulte, tu n’es pas mon égal, au final c’est moi qui ai le dernier mot » « Je te dis non, cette fois, parce que tu n’es pas encore assez grand »
Ce Non est-il justifié et correspond-il au respect d’un cadre ? Ou bien, comme le disait ce monsieur dans l’assemblée : « Ã l’expression de nos propres peurs ou à notre besoin du moment de ne pas être contrarié ou dérangé » ? Il faut se rappeler que dans le mot autorité, il y a autoriser. On conçoit peut-être trop ’’l’Autorité’’ comme la pratique des interdits !
Le miroir
« La question du miroir est importante : nos enfants nous renvoient l’image de nous-mêmes, de ce que nous sommes ou de ce que nous avons enfoui en nous. »
Qui détient l’autorité en matière d’éducation ? Autrefois c’était un peu tout le monde : les parents d’abord et la famille, les instituteurs et les accompagnants au sens large (les adultes d’un village, ). Le groupe fixait les règles du jeu, l’adulte était le représentant et le garant du cadre de fonctionnement. Qu’il le veuille ou non, qu’il le ressente ou non, c’était comme cela ! Du reste les jeunes, eux, le savaient et ne s’y trompaient pas ! Ils lui accordaient cette « fonction d’autorité » et l’attendaient. Il s’agissait d’un environnement éducatif. Le positionnement de l’adulte éducateur dans sa fonction permettait de définir la place de chacun. Ce cadre posait les limites nécessaires à la construction de l’enfant.
De nos jours, certains semblent penser que les parents revendiquent le droit d’être seuls à décider pour leurs enfants. L’enfant semble sacralisé. Dans la réalité, aujourd’hui, dans une société où les conditions de vie sont compliquées (familles mono-parentales, horaires décalés, chômage) ; les choses sont difficiles ! Quels sont les repères des parents pour gérer la désobéissance et/ou l’angoisse des enfants ?
L’histoire laisse apparaître différentes manières d’assurer l’autorité :
– l’autocratique : un Pouvoir sans contrôle ni partage,
– la participative : on discute, on négocie (mais attention au risque de ’’parentaliser’’ les enfants en leur faisant prendre des décisions qui ne leur appartiennent pas),
– la consultative : je te demande ton avis, mais je fais ce que je veux,
– le laisser-faire : elle participe activement à l’expérimentation par l’enfant, mais ne contribue aucunement à l’approche d’une vie sociale, voire sociable.
« Peut-on alors vous donner un conseil ou une orientation ? Je crois que nul ne peut le dire et qu’il s’agit d’un mélange savant lié à chaque cas, à votre cas. A savoir qu’il n’y a pas de recette-miracle ! On se trompe toujours, un jour ou l’autre, parce que nous sommes terriblement humains ! » dit Valerian.
Tout réside dans l’accompagnement bienveillant et dans l’intelligence que nous avons en qualité de parents :
« Qu’est-ce que signifie » apprivoiser « ? »
demande le petit prince au renard. « C’est une chose trop oubliée, dit le renard. Ça signifie » créer des liens... « » [Saint-Exupéry]
Espace de dialogue
Important : créer un espace de dialogue parents-enfants, savoir entendre l’enfant sur ses maux (par ses mots), bien expliciter les choses (dans ce même langage) et prendre patience.
Instaurer un espace relationnel est nécessaire pour que l’adulte éducateur définisse son propre cadre et champ d’action et soit le plus clair et cohérent possible.
ll n’est pas nécessaire pour autant d’accepter le langage verlan ou banlieue des adolescents. Ce langage ne correspond qu’Ã leur recherche d’identité liée à leur changement hormonal. Il n’est également pas obligatoire de rechercher leurs problèmes relationnels liés à ce changement, car seuls 10 % des adolescents sont concernés et vous vous en apercevrez rapidement.
Carotte ou bâton ?
Les choses ne se posent pas comme cela. La récompense doit marquer une chose exceptionnelle, mais pas un comportement normal. La politesse d’un enfant est un comportement normal, elle n’a pas à être récompensée. Si l’on entend ’’bâton’’ par ’’poser les limites’’, oui, car l’enfant a besoin de limites pour le soutenir dans sa construction. Mais si on l’entend sous la forme de ’’coups’’, non. Car la violence n’est pas un modèle à donner aux enfants.
Certains pourront se dire : « Je n’ai plus aucun espoir pour l’avenir de notre pays si la jeunesse d’aujourd’hui prend le commandement demain, parce que cette jeunesses est insupportable, sans retenue, simplement terrible ». Vous penserez sans doute qu’il s’agit d’une vérité, mais... elle a été exprimée par Hésiode (720 av. Jésus Christ). « Les jeunes gens sont malfaisants et paresseux. Ils ne seront jamais comme les jeunes d’autrefois. Ceux d’aujourd’hui ne seront pas capables de maintenir la culture » [Citation trouvée sur une poterie d’argile datant de plus de 3000 ans, découverte dans les ruines de Babylone].
L’association « Les Potes des Sept Lieux » a mis en place un groupe parentalité, pour permettre aux parents de se retrouver, d’échanger sur ce qu’ils vivent, de partager leurs projets, leurs envies, leurs idées ... Prochaine rencontre jeudi 25 février 19h à Derval, tél 02 28 50 46 39
Le RAP au Petit-Auverné et l’ARCEL à St Aubin des Châteaux entretiennent les mêmes pratiques. Il existe à Nantes la « Maison des adolescents » qui s’adresse aux jeunes et aux familles et qui intervient aussi à Derval, Nozay, Châteaubriant. Par ailleurs Nozay va mettre en place très prochainement un lieu d’accueil enfants-parents.
Ecrit le 06 avril 2016
Les œufs des Potes
Les grands journaux ne parlent souvent que des grands et petits événements des grandes villes, mais, dans nos campagnes, il se passe ’’des choses’’ aussi. Ainsi, samedi 26 avril, le temps d’une éclaircie, les enfants du territoire du secteur de Derval étaient invités à « Une chasse à l’œuf » par le groupe de bénévoles organisateur des 7 Communes/ 7 Èvénements. L’événement s’est déroulé à Marsac sur Don et a accueilli 86 personnes venues de l’ensemble des communes du territoire. L’accueil était géré par le groupe de six bénévoles et les chocolats distribués aux enfants avaient été réalisés par une des bénévoles, du fait maison ! La chasse s’est clôturée avant la pluie autour d’une boisson chaude ! Tout le monde était enchanté