Ecrit le 25 janvier 2017
Les plantes ont deux sortes de racines : celles qui poussent dans la terre et celle qui viennent du « terreau » étymologique.
Ainsi RHODODENDRON signifie arbre (dendron en grec) rose (rhodos ; pensez à l’île de Rhodes, appelée aussi Ile rose, sur laquelle avait été édifié le fameux colosse). Le suffixe dendron est aussi présent dans le nom d’une plante d’intérieur, le philodendron (philo=ami) et dans celui du fruit de l’églantier, le cynor(r)hodon, du grec kunorhodon (= rose de chien car la racine de l’églantier était souveraine contre les morsures de chien).
CHRYSANTHEME signifie fleur (en grec : anthèmon) d’or (chrysos). On retrouve le suffixe anthème dans leucanthème (sorte de chrysanthème à fleurs blanches, leukos = blanc, en grec) et dans hélianthème fleur qui a la couleur du soleil (hélios) entre autres.
Un rosier POLYANTHA est un rosier dont les fleurs forment de petits bouquets (en grec, polus : nombreux, anthos : fleur).
MYOSOTIS ne signifie pas... « forget me not » , (ne m’oubliez pas) mais... oreille de souris ! C’est en raison de la forme de ses feuilles qu’on lui a donné ce nom qui vient du grec mus-muos* = souris et ous-ôtos* = oreille.
*C’est à partir du « génitif » qu’on forme les mots en français. Notons que le U devient Y et se prononce i quand il est écrit en majuscule.
LE NOM D’AUTRES PLANTES PROVIENT DU LATIN :
Celui de la JOUBARBE, fleur réputée immortelle, à laquelle les Romains attribuaient la faculté d’éloigner la foudre, vient de Jovisbarba, barbe de Jupiter, dieu du ciel et de la foudre.
Celui de la RENONCULE vient du latin rana (grenouille) car la plante se plaît dans les endroits humides que fréquentent ces petits batraciens.
Celui de la CAPUCINE, dont la fleur orange ressemble à une capuche, est un diminutif du mot latin cappa qui désigne un genre de capuchon qui sera adopté plus tard par les moines capucins.
DEVINETTE : Sous quel nom français est mieux connu le TARAXACUM OFFICINALE (en chinois pu gong yink) ? réponse dans le prochain numéro de La Mée. (1)
Ecrit le 1er février 2017
BEGON, BEGONIA, MAGNOL,MAGNOLIA
Non, il ne s’agit pas d’une sorte de conjugaison du type « rosa, la rose » !
La semaine dernière, nous évoquions dans les colonnes de La Mée le nom de plantes issu de mots grecs ou latins. Aujourd’hui, intéressons-nous à celles dont le nom évoque celui d’un savant :
Le BEGONIA a été baptisé par le botaniste qui le rapporta des Antilles, le Père Plumier, en l’honneur de Michel Bégon, son bienfaiteur, qui était l’un des intendants de Louis XIV et grand collectionneur de plantes.
Le FRANGIPANIER est le nom courant du Plumeria, qui s’appela d’abord Plumiera en l’honneur du Père Plumier cité ci-dessus. C’est au marquis italien du XVIe siècle Pompeo Frangipani, créateur d’ un parfum à base de Plumeria qu’on doit le nom actuel.
Le MAGNOLIA doit son nom également au Père Charles Plumier qui le nomme ainsi en hommage à Pierre Magnol, botaniste et directeur du Jardin des plantes de Montpellier, connu pour être à l’origine du concept de famille dans la classification botanique.
Le MAGNOLIA arriva en 1711 à Nantes. Cette plante est une des plus vieilles du monde : des fossiles prouvent que son existence remonterait à plus de 95 millions d’années !
Le FORSYTHIA est un arbuste originaire d’Asie. Son nom porte la mémoire d’un grand botaniste anglais William Forsyth, intendant des jardins royaux d’Angleterre.
Historiquement, le nom de cet arbuste, longtemps féminin (la forsythie), s’est masculinisé (le forsythia) au début du XX e siècle.
Le FUCHSIA doit son nom à léonard Fuchs, grand botaniste allemand du XVe siècle. C’est encore le Père Plumier qui rapporta cette plante de son expédition à Saint-Domingue, où les Indiens la nommaient « buisson de beauté ».
Notons que FUCHSIA se prononce « fuxia » et non « fuchia ».
Le ROBINIER, également appelé le faux acacia doit son nom à Jean Robin, grand botaniste du roi Henri IV. Originaire d’Amérique du Nord, cet arbre a été introduit en France grâce à l’envoi de graines à Robin par un Anglais vers 1600. Le robinier planté à cette époque à Paris n’existe plus mais le fils de Jean Robin en transplanta des rejets qui sont encore visibles à Paris, l’un dans le square Viviani, l ’autre au Jardin des plantes, ce qui fait d’eux les arbres les plus anciens de la capitale.
DEVINETTE : le DAHLIA (fleur dédiée au botaniste suédois DAHL) n’ a-t-il toujours été qu’une fleur d’ornement ? réponse dans le prochain numéro de La Mée.
Elisabeth Blondel