Ecrit le 16 janvier 2008
Rouler :
La marge est passé de 8,8 à 9,5 centimes
L’UFC-Que Choisir constate que les distributeurs de carburant n’ont pas tenu les engagements qu’ils avaient pris le 10 novembre auprès de la ministre de l’Economie. En effet, depuis cette date, la marge de distribution, au lieu de diminuer, s’est accrue et a atteint des niveaux historiquement élevés.
La marge de la distribution du carburant c’est la différence entre la cotation Rotterdam du carburant et le prix hors taxe des carburants facturés en France. En décembre, selon le relevé de l’Union française des industries pétrolières, cette différence est de 8,8 centimes au litre pour l’essence et de 9,5 centimes au litre pour le gazole.
En 2006 et sur les trois premiers trimestres de 2007, soit juste avant la négociation entre Christine Lagarde et les pétroliers, les marges de distribution étaient de 7 centimes pour l’essence et le gazole. Les pétroliers ont donc augmenté de 2 centimes leur marge : en somme, la négociation ministérielle, qui visait à tasser les marges de distribution du carburant, a produit l’effet exactement inverse !
L’UFC-Que Choisir n’a jamais considéré la distribution de carburant comme très problématique. En effet, ce secteur d’activité est globalement plus concurrentiel en France que dans les autres pays européens, et les marges de distribution y sont comparativement modérées.
Cependant, l’UFC-Que Choisir trouve vraiment incroyable que les pétroliers n’appliquent pas la seule mesure qu’ils avaient acceptée. A l’heure où le prix des carburants bat des records, il est pour le moins déplacé de la part du distributeur d’augmenter sa rémunération. Faut-il rappeler que la hausse des marges de distribution s’ajoute à l’océan des profits qui sont réalisés sur les activités d’exploration-produc-tion et de raffinage ?
En tout état de cause, ces comportements témoignent de la vacuité des réunions entre un ministre de l’Economie et les groupes pétroliers. Ces réunions ont lieu en catimini, il ne se décide que peu de mesures, et ce qui est décidé n’est même pas toujours respecté.
L’UFC-Que Choisir estime qu’il est urgent que la mission d’évaluation et de contrôle de l’Assemblée Nationale, envisagée lors de l’examen de la loi de Finances, se constitue pour faire un bilan global des engagements des groupes pétroliers et effectuer des propositions tant sur le prix, que sur l’investissement des pétroliers dans le raffinage et leur contribution à la réduction de la dépendance des consommateurs au pétrole.
(communiqué du 3.01.2008)