Ecrit le 3 mars 2019
Nantes, le 21 mars 2019
Les propositions de l’Udaf 44
dans le cadre du Grand débat National
Depuis sa création, l’Udaf 44 est au cœur des réalités familiales, réfléchit à trouver des solutions aux préoccupations des familles, et porte leur voix auprès des pouvoirs publics. C’est donc naturellement qu’elle a pris part au Grand débat National.
En effet, la mobilisation exprimée dans la rue par nos concitoyens il y a près de quatre mois a été le révélateur d’un réel désespoir social, ainsi qu’un intense besoin de participer à l’élaboration de politiques publiques qui les concernent et qui impactent leur quotidien. Dans ce contexte particulier voire « extraordinaire », il est essentiel que tous soient écoutés, entendus.
L’Udaf 44 a incité les familles à prendre leur place au sein des débats organisés localement sur le département. Cependant, bon nombre de familles se sont exclues de ce débat, étant prises par l’urgence d’une réalité de vie difficile et fragile.
« Aussi sommes-nous allés vers elles, en mobilisant tous les acteurs de notre institution : les associations familiales, les représentants dans les instances départementales et régionales, et les salariés de nos services : intervenants sociaux, mandataires judiciaires, Nous avons recueilli des témoignages sur les difficultés vécues par les familles, par les personnes protégées, et par les professionnels du secteur médico-social ; témoignages sur les sujets primordiaux que sont le logement, l’accès aux droits, la mobilité, la santé, le budget et, in fine, »le reste pour (bien ?) vivre« . »
Ce travail d’investigation a conduit l’UDAF à élaborer, notamment à partir de budgets familiaux « réels », des préconisations et solutions susceptibles d’améliorer la vie des familles et des personnes protégées sur tous les champs de leur quotidien.
à l’évidence, l’apparition d’une fragilisation dans la vie d’une famille, est souvent à l’origine d’un enchaînement de difficultés qui s’accumulent. Un déficit d’information sur l’accès aux droits ou au logement, un accident de la vie comme un problème de santé, un changement de situation, retraite ou séparation (le tout souvent accentué et amplifié par un « décrochage » lié au numérique), et c’est le reste à vivre qui s’amenuise très rapidement, entraînant dangereusement la famille vers la précarité.
Certaines des préconisations portées par l’UDAF sont inscrites dans différents plans ou programmes gouvernementaux. « Il nous est cependant apparu important de les rappeler, car elles ne pourront être efficientes qu’après le déblocage de moyens adaptés ».
« Puissent les conclusions de ces débats permettre une meilleure prise en compte par nos dirigeants des réalités sociales, économiques et sociétales que vivent les familles. L’objectif étant de construire une société bienveillante, plus respectueuse des différences et mieux adaptée aux fragilités de chacun ».
Le pouvoir de vivre
Un accompagnement social, humain et bienveillant, est nécessaire dans le contexte de grandes mutations sociétales que nous traversons. Il doit être conduit dans une perspective éducative en faisant « avec et pour » les familles dans l’objectif de leur stabilisation pérenne.
L’Udaf 44 propose :
1 - Favoriser l’accès aux droits et éradiquer le non-recours.
Maintenir des moyens alternatifs à la dématérialisation des démarches administratives, à l’image de permanences physiques pour les familles les plus éloignées de l’outil informatique ;
Réduire le délai de mise en place des droits (retraite, AAH,...)
2 - Remettre à plat le système d’aides sociales.
Eligibilité au RSA dès 18 ans ;
Création d’un revenu universel de base décent par rapport au seuil de pauvreté de 980€ qui supprimerait la notion de contrôle, calcul, et donc des coûts de fonctionnement.
3 - Accompagner à la reprise d’un emploi
Refonte du Système RSA et prime d’activité pour que le travail génère une vraie plus value financière. Le travail a un coût : mobilité, garde d’enfants,...
4 - prévenir le risque de surendettement
par le déploiement de 400 « Points conseil budget » sur l’ensemble du territoire et introduction d’un plafonnement des frais bancaires
5 - Accompagner à la sortie de la précarité
Elargissement des Prêts de stabilité ;
développement dans les communes et EPCI, du dispositif Information et Soutien au Budget Familial.
Se soigner
En milieu rural comme urbain, on constate des difficultés pour l’accès à un médecin généraliste ou spécialiste : entrée dans sa patientèle, délais des rendez-vous et des autorisations de prise en charge
En parallèle, la diminution du reste à vivre enclenche aussi des reports de soins pour les enfants et des renoncements pour les parents, spécialement pour les mères.
Difficultés sur la question du transport vers les services de soins (diminution des prises en charge ambulances).
L’Udaf 44 propose :
1 - développer des maisons ou centres de santé pluridisciplinaires « dans ou hors les murs ».
2 - Faciliter l’accès à l’information sur des dispositifs existants, complémentaires santé, aide aux aidants.
3 - Prendre en charge le transport pour les familles les plus fragiles en favorisant le développement d’initiatives telles que les transports solidaires, par des financements adaptés.
Se déplacer
Il y a de plus en plus de personnes, notamment en zone rurale, qui connaissent des difficultés pour accéder à l’emploi ou pour le garder, faute de posséder ou de pouvoir réparer un véhicule. L’UDAF propose :
– Faciliter l’accès au permis de conduire
– Faciliter l’accès à un véhicule
– Création d’un prêt à taux 0% Mobilité pour l’achat d’un véhicule neuf sous conditions de ressources.
– Engager une politique spécifique ciblée pour les usagers en manque d’autonomie :
Personnes en situation de handicap ;
Personnes âgées.
Habiter
« La démarche de la Commission de proximité de Nantes métropole Habitat nous paraît exemplaire en matière de logement social » dit l’UDAF « En associant locataires, entrepreneurs, élus locaux et salariés, elle propose de réviser le fonctionnement de l’organisme, d’impliquer les locataires dans les réhabilitations, de favoriser la rencontre des locataires lors de la livraison des programmes neufs et rédige dans cet esprit sa » Charte relogement ".
L’Udaf 44 propose :
– Relance de la construction de logements sociaux, Produire des logements sociaux et très sociaux adaptés aux besoins des familles.
– développer les solutions de logement adapté en réponse à des besoins spécifiques, déblocage de financements pour associer habitat inclusif et accompagnement social.
– Transformer les centres d’hébergement en logements pérennes, développement de logements « rebond » avec accompagnement social pour parvenir à un retour au droit commun.
– Adapter l’offre aux besoins des familles avec enfants
Accès à des logements sociaux dans des quartiers « calmes »,
Extraire l’aPL des minimas sociaux.
– Soutenir la rénovation énergétique des logements, Création d’une aide financière centralisée calculée par rapport aux revenus des propriétaires ;
– Soutenir les accédants à la propriété aux faibles ressources. Responsabiliser les banques dans leur rôle de conseil : prise en compte des charges de copropriété et énergie dans les plans de financement.