Ecrit le 2 octobre 2019
Le 24 septembre 2019 les retraités CGT étaient dans la rue. Voici des extraits de la prise de parole de régis Guyomarch.
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" Les applications de la loi travail, la réduction des moyens syndicaux, la hausse de la CSG, la casse ou le dépeçage des services publics dans tous les secteurs, le flicage et la réduction des droits pour les privés d’emploi, la fabrication d’une école au service des intérêts économiques, le traitement indigne fait aux migrants, la criminalisation de l’action militante et la répression policière. Personne n’aura été épargné pas les réformes nauséabondes. Personne sauf évidemment les amis du président qui, malgré des records indécents de versement de dividendes auront reçu moult cadeaux comme la transformation de l’ISF en impôt ne touchant que le patrimoine immobilier ou encore la transformation du CICE en exonération pérenne de cotisations sociales, ou le relèvement des seuils sociaux au travers de la loi Pacte, pour ne citer que quelques exemples.
l’argent coule à flot dans le pays mais atterrit directement dans les poches des actionnaires. Depuis 2009, sur 100 € de bénéfices, les entreprises du CAC 40 auront reversé 67,4 € en dividendes, 27,3 € en investissements et seulement 5,3 € en salaires et primes. Les uns se gavent et bénéficient de l’aide de l’Etat quand les autres, les plus nombreux, s’appauvrissent et subissent une régression sociale comme jamais.
La CGT ne sera pas restée l’arme au pied pour dénoncer et combattre toutes ces régressions. De nombreuses mobilisations ont eu lieu cette année, en interpro ou par secteur professionnel. Les retraités n’auront pas ménagé leur peine avec une intersyndicale qui bat le pavé depuis maintenant plusieurs années. Emmanuel Macron se vante de pas céder aux mobilisations et pourtant, il a reculé sous la pression des retraités (suppression de la hausse de la CSG pour les pensions de moins de 2000 euros en 2019) .
Les privés d’emploi, les personnels de la petite enfance, les fonctionnaires de la santé, des finances, les salariés de la métallurgie, de la Poste, les cheminots, les assistantes maternelles, les étudiants et lycéens, et j’en passe, tous auront mené des batailles nécessaires pour contrer les attaques libérales qui n’ont pour seul but que de détruire notre modèle social, nos services publics, réduire nos droits et ainsi ouvrir un boulevard aux intérêts capitalistes .
Au 1er jour de l’été, à Nantes, un jeune homme qui venait danser a perdu la vie, victime de l’appareil d’Etat et d’une police qui réprime plus qu’elle ne protège. Les militants nantais sont malheureusement habitués, au moins depuis la loi El Khomery, à cette stratégie policière du gazage massif, des interpellations musclées de la BAC, des nasses et autres intimidations, mais une intervention de ce type lors d’une manifestation culturelle des plus pacifique est une nouvelle étape dans l’escalade vers un état répressif qui ne garantit plus les libertés fondamentales.
Quelques jours seulement après la disparition de Steve, les UD CGT FO Solidaires et FSU ont rencontré le préfet pour exiger que toute la lumière soit faite. La suite, vous la connaissez, l’IGPN, une nouvelle fois, siffle la fin de la récré en blanchissant leurs collègues et la chaîne de commandement . Le préfet est sur la sellette, mais ne nous y trompons pas, ce n’est qu’un fusible pour que le gouvernement et Castaner s’en sortent à bon compte. De notre côté nous continuerons à exiger justice pour Steve et un débat de fond sur la question du maintien de l’ordre pour une police républicaine qui maintienne la paix et garantisse nos droits fondamentaux. Un débat public intersyndical est notamment en cours de préparation.
Cette nouvelle année scolaire ne se présente pas sous de meilleurs auspices. La réforme de la fonction publique a été adoptée définitivement en plein cœur de l’été et les premiers effets ne vont pas tarder à se faire sentir.
Cette loi va affaiblir considérablement les Institutions représentatives du personnel, augmenter la précarité avec un recours accru aux contractuels via des contrats de missions à durée déterminée. c’est aussi une attaque en règle du statut de la fonction publique et la porte ouverte au clientélisme, à l’arbitraire et aux pressions politiques sur les fonctionnaires. A cette attaque, il faut ajouter la réorganisation des services de l’Etat en territoire et la mise en place des maisons France Services qui, sous couvert d’une communication annonçant plus de services publics de proximité, vise à en réduire l’accès de qualité et à supprimer massivement des postes de fonctionnaires qualifiés dans leur domaine. c’est bientôt à des agents polyvalents que nous aurons à faire et donc sans capacité de répondre précisément aux besoins des citoyens. c’est la poursuite du cheval de bataille du gouvernement : la réduction de la dépense publique avec la suppression massive de postes et la privatisation de missions de services publics.
Les privés d’emploi, eux, subiront dès le 1er novembre un durcissement des conditions d’accès aux indemnités chômage et au rechargement des droits, une diminution de l’indemnisation au bout de 7 mois pour les cadres.
La réforme des retraites devrait être dévoilée dans les jours qui viennent par le gouvernement. Nous savons qu’il s’agira d’un système universel par points, remplaçant par le bas l’ensemble des régimes actuels. Cette réforme accélèrera la baisse des pensions et reculera l’âge d’accès à une retraite pleine et entière, que ce soit par la mise en place d’un âge pivot avec décote ou par l’allongement de la durée de cotisation. Le calcul se fera sur l’ensemble de la carrière et entrainera mécaniquement une baisse de la pension. La pension de réversion est également dans le collimateur. Enfin, on ne connait rien des modalités de revalorisation de la valeur du point et il est fort probable qu’elle sera liée à la conjoncture économique, et pourra donc baisser.
La liste est longue et les attaques ne vont pas s’arrêter. J’aurais aussi pu vous citer le projet Hercule visant la casse du statut des énergéticiens et le démantèlement d’EDF ou encore l’offensive de l’UIMM (union des industries et métiers de la métallurgie ) contre la convention collective de la métallurgie
Rien ne nous sera épargné. Le patronat ne désarme jamais nous disait notre camarade Ambroise Croizat. Avec un allié objectif comme le gouvernement, il est solidement armé. Aussi la lutte, vous l’aurez compris, est plus que nécessaire, elle est indispensable .
Le 20 septembre a eu lieu la marche pour le climat à Nantes . La CGT était présente. Il ne s’agit pas là de jouer les écolos-bobos, ce n’est d’ailleurs pas du tout le cas dans ce que portent les jeunes pour le climat, mais bien de porter nos revendications CGT pour un développement Humain Durable, pour continuer à produire mais produire mieux, dans des conditions protégeant à la fois la santé des travailleurs et du territoire., car nous voulons vivre dignement de notre travail mais nous voulons aussi vivre tout simplement.
Le projet d’évolution de la centrale de Cordemais porté par nos camarades est la parfaite illustration de ce que nous pouvons développer. La lutte nationale pour le maintien du frêt ferroviaire entre Perpignan et Rungis, le train des primeurs, est aussi un exemple de ce que peut-être un combat à la fois social et environnemental . Sur la Poste, je suis intervenu pour que les agents travaillent le plus près de leur domicile avec ainsi des voitures de moins à rouler dans notre campagne. Le temps de travail à 32 h est aussi une revendication que nous devons poursuivre car comme le disait Philippe Martinez au Gâvre ce 5 septembre : quand on dort , on ne pollue pas .
régis Guyomarch - cGT