Ecrit le 18 septembre 2019
Cette fin d’année 2019 est marquée par le conflit national sur les retraites qui, peut-être, perturbera les déplacements en train. d’autres catégories sociales expriment leur mal-être : à Châteaubriant l’hôpital. Les sections CFDT et FO du Centre Hospitalier Châteaubriant Nozay Pouancé ont appelé à la grève mercredi 11 décembre, avec défilé vers la Direction et au marché.
– OUI à une qualité de soins pour tous
- NON aux fermetures de lit
– OUI à l’accès aux soins dans des délais raisonnables
- NOn à des attentes interminables aux urgences
– OUI aux titularisations (embauches)
- NOn à la précarisation
– OUI à l’augmentation des effectifs
- NON aux 12h de travail de nuit
– OUI à des revalorisations de salaires pour TOUS
- NON aux 12 h de jour imposées
– OUI au respect de la vie privée de chacun
- NOn à des cadences de travail effrénées
– OUI à un dialogue social constructif avec la direction
- NON aux rappels sur congés annuels
SAUVONS L’HOPITAL PUBLIC
Le personnel hospitalier a bien conscience de ses devoirs mais est-ce une raison pour accepter n’importe quoi ?
Les grévistes dénoncent les entorses faites au guide de gestion du temps de travail :
– Lors d’arrêts, faute de remplacements. on rappelle les agents sur leur repos et aujourd’hui la direction autoriserait même le rappel sur
congés annuels !
et les jours de travail faits dans ce cadre ne donnent même pas droit au remplacement des jours de repos perdus ! Pas de paiement non plus en heures supplémentaires !
Pour pallier les difficultés de recrutement de remplaçants, il est prévu des horaires de 12 heures, par exemple de 19h à 7 h le lendemain matin, alors même qu’un manque de vigilance est reconnu après 9h de travail, sans compter un risque majoré de troubles musculo squelettiques, le trouble du sommeil. Et les risques routiers en rentrant chez soi. .
Ces réorganisations en 12h ne donnent en aucun cas du temps supplémentaire dans les services car on diminue les effectifs soignants présents.
" Avec moins de bras,
plus longtemps tu attendras ! "
Contractuels négligés
Les grévistes démoncent la politique de gestion des contractuels. Aujourd’hui, le centre hospitalier totalise 250 CDD soit le quart de la masse salariale. Certains des contractuels ont été incités à travailler à temps partiel, alors que le centre hospitalier est en pénurie de soignants ! CHERCHEZ L’ERREUR Il !
De plus, le Centre Hospitalier rémunère les contractuels en dessous des grilles de rémunération des titulaires, sans prime alors que des établissements, afin d’être attractifs, majorent les salaires des CDD. Pour exemple, un infirmier contractuel gagnerait jusqu’Ã 150 euros de plus en travaillant à Rennes.
Et puis rien n’est fait pour conserver les personnels : il y a un manque de stagiairisations au Centre Hospitalier de Châteaubriant. Cela engendre une précarisation des emplois des contractuels car l’ancienneté n’est plus LE critère d’embauche. Pour exemple. il y a environ 60 aides soignants contractuels et seulement 3 stagiairisés en 2019, aussi il faudrait 20 ans pour que l’ensemble espère être embauché.
« Nous maintenons que chacun a vocation à être stagiairisé puis titularisé »
Il est grand temps de réagir car trop de personnels ont quitté le navire
« Aujourd’hui nous nous mobilisons pour des problèmes de management au sein de notre établissement mais nous portons aussi les revendications nationales sur les salaires qui sont gelés depuis plus de 10 ans, sur le calcul des retraites, sur la reconnaissance des risques psycho sociaux etc L’inquiétude se porte sur le maintien d’un service public de qualité pour tous »
Nous affirmons, nous soignants, avoir un BEAU métier au service des autres. Mais aujourd’hui la gestion financière des établissements de santé avec une recherche de profit, pourrit nos conditions de travail car on voudrait faire des bénéfices sur la maladie, la vieillesse, le handicap et la mort. QUEL DESASTRE Il !
Un cri d’amour
Ancienne grande magistrate, Michèle Bernard-Requin est aujourd’hui dans une unité de soins palliatifs de l’hôpital Sainte-Perrine à Paris et ce lundi 9 décembre au soir, dans le huffingtonpost, elle lance un cri d’alarme, mais aussi un cri d’amour,. Évoquant les grèves et les luttes sociales qui agitent le pays, elle dit : « Maintenant, je comprends, enfin, le rapport des soignants avec les patients, je comprends qu’ils n’en puissent plus aller, je comprends, que, du grand professeur de médecine, jusqu’à l’aide-soignant et l’élève infirmier qui débute, tous, tous, ce sont d’abord des sourires, des mots, pour une sollicitude immense » .
Michèle Bernard-Requin parle du « salaire insuffisant » , « des horaires épouvantables » . l’ancienne magistrate évoque aussi les lits fermés récemment dans son unité faute de personnel alors que les arrêts maladie augmentent « en raison de surcharge » .
Surtout, « à l’heure où tout se déshumanise, à l’heure où la justice et ses juges ne parlent plus aux avocats qu’Ã travers des procédures dématérialisées, à l’heure où le médecin n’examine parfois son patient qu’Ã travers des analyses de laboratoire » , l’ancienne magistrate veut remettre au centre « le rapport humain » . « tout ce qui nous reste, dans notre pays, c’est sa richesse, hospitalière, c’est extraordinaire » , abonde-t-elle, saluant aussi les échanges de regards et de sourires des soignants et leur amour.
Et d’ajouter : « Il ne faut pas bloquer des horaires, il faut conserver ces sourires, ce bras pour étirer le cou du malade et pour éviter la douleur de la métastase qui frotte contre l’épaule. Conservons cela, je ne sais pas comment le dire, il faut que ce qui est le privilège de quelques-uns, les soins palliatifs, devienne en réalité l’ordinaire de tous » .
Le plan investir
« L’hôpital est le seul lieu d’accueil et de soins ouvert à tous 24 h/24, 365 jours par an. Il reçoit 95 % de malades suivis pour des pathologies chroniques, des maladies orphelines, un handicap, des maladies psychiatriques et des polytraumatisés Il est aussi, pour beaucoup d’entre nous vivant dans des déserts médicaux ou porteurs d’un handicap, le seul lieu de prise en charge possible ». 42 associations de patients, de professionnels et d’usagers demandent un changement de modèle, d’urgence, pour l’hôpital.
« Le plan »Investir pour l’hôpital« , présenté par le gouvernement le 20 novembre, est bien loin de répondre aux besoins humains et matériels qui se présentent à nous aujourd’hui ainsi qu’au défi plus que pressant de refondation de l’hôpital public ». Sans changer les modalités de financement fondées sur la tarification à l’activité, les établissements continueront à privilégier principalement les activités d’hospitalisation dites « rémunératrices » au détriment de la qualité et de la sécurité des soins.