Ecrit le 8 janvier 2020
Ouvrage de Christian Bouvet et Anne Legrais. Nous sommes dans la région castelbriantaise entre 1900 et 1930. « Au fil de l’eau se retrouve la mémoire des hommes » disent les auteurs qui nous emmènent en promenade (s) en compagnie de cartes postales anciennes qui parlent des rivières, des ruisseaux, et des étangs, des moulins pour le blé, des lavoirs où les femmes se cassaient le dos et s’usaient les mains. « Ce livre n’est pas une étude sur l’eau, c’est un livre de mémoire » et c’est bien précieux.
Dès la première image, retrouverez-vous, avec « le boulevard de l’Eperon », l’actuel Boulevard Victor Hugo ? Savez-vous qu’il existe un « rocher parlant » à l’étang de la Forge Neuve à Moisdon ?
l’arche en plein cintre du « Pont de fer » du petit train reliant Châteaubriant à St Julien de Vouvantes est bien belle et on peut admirer la technicité de nos ancêtres, il y a une centaine d’années. l’arche en anse de panier au grand pont du bourg d’Issé se reflète dans le Don, tout comme les trois arches du Pont de Rougeau à Issé non loin de l’ancien moulin à foulon de la févrais qui a cessé son activité il y a un siècle et demi.
Construction plus rare encore : la chaussée de Pontveix, vestige de la voie gallo-romaine reliant Nantes à Rennes par Blain. c’est une chaussée submersible, en pierres, construite au travers de la rivière du Don, en dalles de schiste ardoisier posées de chant.
L’eau (et les ponts) est bien présente à St Aubin des Châteaux, Sion-les-Mines, Mouais. A la Hunaudière elle était l’alliée de l’industrie des Hauts-Fourneaux.
Saffré s’est développée au bord de l’Isac (ce qui n’est pas sans problèmes lors des fortes précipitations). Le canal de Nantes à Brest a nécessité la construction de 325 écluses !
Le livre évoque bien entendu le Gué de la Tricherie qu’on emprunte toujours sur la vieille route de Châteaubriant à Martigné, quand les eaux ne sont pas trop hautes dans la Brutz.
L’eau sourd encore des fontaines, les trois fontaines miraculeuses de St Julien de Vouvantes, la fontaine abritée par la chapelle St Marcellin à Mouais. Les puits avaient une grande utilité et plus de caractère que le service d’eau (plus de contraintes aussi). L’eau était nourricière (chasse et pêche), abreuvoir pour les animaux, irrigation pour les champs, force motrice pour les moulins et des industries diverses (laiterie, tannerie) mais aussi lieu de détente : promenade en barque, pêche à la ligne, baignade ...
Ce livre rassemble près de 200 clichés 144 pages en couleurs. Collection HIPPAC. Un très beau livre vraiment. Merci aux auteurs ! Prix 25 €.