Ecrit le 12 août 2020
La Com’Com’ Châteaubriant-Derval (CCCD) gère 26 bibliothèques et médiathèques, situées sur chacune des 26 communes du territoire communautaire, avec un personnel intercommunal accompagné de bénévoles. Un projet a été présenté le 23 juillet 2020 pour développer un service de lecture publique adapté aux besoins des habitants, une offre de proximité et équitable sur l’ensemble du territoire communautaire tout en développant les publics et la fréquentation des lieux avec des moyens dimensionnés. Il fait environ 80 pages et on peut le consulter sur le site internet de la Com’Com’ (voir en bas d’écran : Documentation).
Le projet s’appuie d’abord sur une analyse du territoire, 44 360 habitants répartis en six bassins, avec un pôle de rayonnement (Châteaubriant 12 000 habitants), un pôle d’équilibre (Derval 3600 habitants), et les autres communes comptant 350 à 3 000 habitants.
La population est plutôt familiale avec 67% de familles dont 30% de couples avec enfants, autant sans enfants et 7% de familles monoparentales. c’est davantage qu’aux niveaux national et départemental
La moitié des revenus du territoire se situent au-dessous de 18 746 €/an avec un niveau de vie médian plus élevé pour les habitants à l’ouest, près de la N137 ou en première couronne de Châteaubriant.
37.60 % des ménages sont imposables (contre 52.80 % dans le département).
Les retraités sont la catégorie la plus représentée du territoire. c’est plus qu’au niveau national mais il y a de fortes disparités selon des communes.
Parmi les actifs deux catégories sont fortement représentées sur la Com’Com’ :
– Avec près de 20% d’ouvriers, c’est plus qu’au niveau national (13%), cela s’explique par l’importance du tissu industriel du territoire ;
– Les agriculteurs exploitants représentent 3,6% des emplois, c’est beaucoup plus qu’au niveau national (0,9%). En plus des agriculteurs exploitants, le nombre de salariés agricoles est lui aussi très élevé.
Les enjeux
Plusieurs enjeux peuvent impacter un projet de lecture publique :
– La structuration d’offre de service et d’équipement afin de permettre l’égal accès à tous ;
– Le développement et l’accessibilité de services à la population et la cohésion sociale dans un cadre rurbain et rural ;
– Le développement de l’attractivité du territoire notamment au niveau économique et à laquelle l’offre culturelle participe ;
– Proposer de nouveaux services pour fixer les populations et renforcer l’attractivité du territoire.
– Prendre en compte la sociologie des publics.
L’image traditionnelle de la bibliothèque doit évoluer pour laisser la place à une image plus moderne (celle de la médiathèque) : celle d’un lieu convivial, d’action et de rencontre sociale pour tous et où le numérique prend un essor raisonné et accompagné. l’animation, les actions engagées, les pratiques et leur développement participent également à cette dynamique.
Du fait du contexte démographique, les familles s’imposent comme un public important. d’autres publics sont aussi à prendre en compte comme les non-actifs qui n’ont pas toujours accès à ces services du fait d’un problème de mobilité.
Les problématiques relevant du handicap doivent également être prises en compte : accueil, conception architecturale et organisationnelle des lieux, accessibilité des collections et des services, aide apportée aux personnes en situation de handicap.
Les biblio/médiathèques se doivent d’être des lieux culturels, des lieux vivants et d’action. Des partenariats avec des acteurs locaux ou régionaux et des actions spécifiques d’animation, de médiation et de rencontres sont à mettre en place tant auprès des publics que des professionnels. Le développement des documentaires doit être aussi pensé en ce sens. l’accès à la culture dématérialisée et numérique doit se poursuivre et s’amplifier afin de réduire la fracture numérique.
Nouvelle organisation
L’organisation territoriale de ce projet est le bassin de vie. Il est prévu :
– 1 médiathèque centrale : Châteaubriant
– 6 médiathèques ressource (« tête de réseau » au niveau des bassins de vie : communes de plus de 2 000 habitants)
– 8 bibliothèques relais : communes entre 1 000 et 2 000 habitants
– 11 Bibliothèques de proximité : communes de moins de 1 000 habitants.
Tout ceci s’accompagne d’une augmentation/modification des horaires d’ouverture, d’une coopération renouvelée entre bénévoles et professionnels (il est question de donner plus de liberté aux bénévoles !).
Une augmentation progressive importante des heures d’ouvertures est programmée d’ici septembre 2022 : Un passage de 7 110 heures d’ouvertures totales (professionnels + ouvertures bénévoles actuelles + ouvertures bénévoles supplémentaires projetées) à 12 397 heures soit une augmentation de 74.4%
En ce qui concerne les documents disponibles, il se dessine une politique adaptée aux besoins du territoire et permettant un égal accès de chacun aux ressources et à l’information. On parle d’un fonds documentaire « flottant », la navette passant une fois par semaine et donnant la possibilité d’avoir accès à l’ensemble du fonds de documents proposés dans les 26 bibliothèques et médiathèques du territoire.
Animations
Une politique d’animation « riche et foisonnante » permettra de développer et de rechercher de nouveaux publics et de développer la fréquentation. La saison culturelle sera répartie sur tout le territoire avec de grands événements (Lettre en scène, fête des bibliothèques, printemps des poètes etc) et des animations récurrentes à généraliser et à équilibrer sur le territoire (rentrées littéraires, heure du conte, prix adorez lire, prix des incorruptibles, etc).
Il est prévu aussi de développer les actions numériques. Le public aura accès dans toutes les biblio/médiathèques du territoire à un poste informatique permettant une navigation multimédia et chaque équipement devra donner un accès au WI-FI. Un événement annuel phare sera mis en place dès l’automne 2020 permettant une réelle mise en lumière du numérique, de ses impacts et des questions que cela pose, avec des intervenants extérieurs et des partenariats locaux à construire.
Bien sûrles accueils de groupes devront toujours avoir lieu, les classes des écoles primaires, mais aussi des accueils pour les collèges et lycées, sans oublier les accueils et les partenariats auprès des autres publics qui peuvent être priorisés du fait de la typologie du territoire et des objectifs de la CCCD : personnes âgées, personnes en difficulté sociale/et ou d’insertion, personnes en situation de handicap, entreprises.
Une réflexion est menée aussi sur les locaux : diminution du nombre de documents présentés (compensée par un service navette, et un fonds tournant...), développement des espaces de convivialité, adaptation des espaces à l’accueil de groupes et à de l’animation, mutualisation des lieux avec d’autres partenaires, accessibilité à toutes les personnes porteuses ou non d’un handicap. Le lieu offert au public doit être confortable et inciter les personnes à s’y installer.
On le voit le programme est vaste et intéressant !
Pour Bernard Gaudin, du groupe CES (Châteaubriant Ecologique et Solidaire), « l’objectif premier doit être celui d’augmenter la fréquentation qui est actuellement inférieure à celle du national et du départemental et il est souhaitable que ces lieux puissent accueillir des formations ».