Ecrit le 3 juin 2020
l’attente de « demain » suscite l’intérêt de nombreuses autres associations, par exemple l’aPF-France Handicap qui fait 50 propositions pour repenser la société autour d’enjeux majeurs (voir aussi p.11) . Avec cinq principes :
â—™ Respecter et soutenir le droit à l’autodétermination et à l’épanouissement de chacun en cessant de présupposer une « vulnérabilité » particulière liée à l’âge, l’état de santé, la situation de handicap, de précarité...
â—™ Garantir et valoriser la participation sociale et l’expertise des personnes, en permettant de disposer des moyens pour compenser le manque ou la perte d’autonomie.
â—™ Concrétiser le pouvoir d’agir et de choisir de chacun avec les aménagements nécessaires.
â—™ Rénover la démocratie pour que chaque citoyen puisse jouer pleinement son rôle dans les choix de société et les politiques publiques à élaborer.
â—™ Impliquer la société civile, les associations dans une logique de parties prenantes incontournables dans la co-construction des politiques publiques.
APF France handicap a identifié huit priorités pour poser les bases de cette nouvelle société :
♥ Garantir l’effectivité des droits fondamentaux en affirmant l’indivisibilité systématique des droits et de leur exercice et la simplification de leur accès.
♥ Soutenir la responsabilité sociétale et environnementale en repensant globalement l’économie et en donnant une réelle place à l’économie sociale et solidaire.
♥ Réinventer le territoire au service de la proximité, de la solidarité et de l’inclusion en reconnaissant le rôle essentiel des solidarités, en rapprochant du « terrain » les politiques et en impliquant tous les acteurs locaux dans le développement de solutions de proximité.
♥ Concevoir un environnement inclusif afin que chacun, quelle que soit sa situation, puisse agir et évoluer librement, vivre avec et parmi les autres, à égalité.
♥ développer une éducation inclusive et émancipatrice pour que chacun soit à même de se forger un avis, de se construire un devenir personnel et professionnel, d’acquérir son autonomie et de s’épanouir.
♥ Imaginer de nouvelles formes d’apprentissage, de formation et de travail en reconsidérant le travail dans ses modalités et son utilité sociétale.
♥ Initier de nouveaux modèles de protection sociale () en renforçant le filet de protection sociale et solidaire pour couvrir tous les risques (santé, précarité, handicap, perte d’autonomie, vieillissement, vie familiale).
♥ Investir dans le système de santé en reconstruisant un système de soins qui fasse le lien entre l’hôpital, les soins de ville, le domicile, le médico-social... qui pense la prévention, pour faciliter ainsi la vie des personnes et permettre de rendre effectifs leurs droits en la matière.
source : voir le site francehandicap.org
Avons-nous cédé à la panique ?
Il existe un très bon journal numérique, UP’ Magazine*, publiant chaque jour des articles intéressants. Empruntons-lui des extraits de ce que déclare le professeur Jean-François Toussaint, Professeur de Physiologie, Université de Paris. Directeur de l’IRMES, avec Quentin de Larochelambert et Andy Marc, Chercheurs à l’IRMES.
Il déclare : « Dès le début de la crise, certaines choses ont été prises pour ce qu’elles n’étaient pas. Nous n’étions pas en guerre, nous n’étions pas en position de suicide collectif, nous n’étions pas en situation de renoncer aux règles élémentaires ni d’écarter la rigueur de l’analyse. Celle-ci aurait dû continuer de guider nos actions, si nous n’avions malheureusement pas succombé à la panique. ».
L’épidémie de Covid-19 s’achève en Europe. Elle a cessé dans plus de 70 pays et régions du monde. En termes de mortalité mondiale, cette phase présentera un total proche de 600 000 décès. Saisonnière ou non, sa recrudescence est une hypothèse à considérer parmi les autres, la pandémie pouvant aussi se maintenir à bas bruit ou s’arrêter spontanément. Outre celles directement liées aux mesures indispensables de lutte contre le SARS-CoV-2, les conséquences sociales, économiques et sanitaires du confinement généralisé seront considérables. Il faut s’attendre à ce que l’ensemble de ces effets entraîne un recul de l’espérance de vie dans les prochaines années.
Le principal facteur pronostic de cette maladie est l’âge, et de très loin. Un précédent épisode, la canicule de 2003, avait déjà montré les vulnérabilités de nos anciens : nous ouvrons les yeux sur une vie fragile et des succès éphémères. Mais ce virus aura particulièrement affecté des nations qui ne s’imaginaient pas parmi les plus fragiles, il montre à quel point certains modes de vie conduisant à la sédentarité et à l’obésité se surajoutent au vieillissement pour créer les conditions d’une vulnérabilité absolue face à de nouvelles contraintes ou de nouveaux agents pathogènes.
Même si elle reste fort peu mortelle (entre 995 et 997 personnes sur 1000 contaminées y survivent), il ne faut pas minimiser les spécificités de cette épidémie. Elle fut unique par sa vitesse de propagation et la célérité avec laquelle se déstabilisaient les patients souffrant de forme sévère.
L’ordonnance principale (le confinement total des populations) a été guidée par des estimations qui furent proposées le 12 mars aux représentants de notre République. Dans ce travail, beaucoup de choses étaient cependant erronées : les modélisations se sont fourvoyées, les projections se sont trompées ; les simulations ne sont toujours pas reproductibles, les justifications restent infondées. Et les études actuellement publiées répètent les mêmes erreurs : des modèles naïfs et dépassés, des algorithmes instables, des prédictions inutiles tant l’écart entre les options était grand. c’est pourtant sur de telles simulations que s’est jouée la paralysie d’une moitié de l’humanité.
Nos limites adaptatives étant essentiellement techniques (manque de respirateurs en Lombardie) ou matérielles (masques, sur-blouses, ), deux options s’offraient aux gouvernants :
Tester et isoler (les malades et les sujets contacts : ce fut le cas en Corée et en Allemagne) ou
Immobiliser la totalité de la population (en reproduisant la stratégie que la Chine n’avait pourtant déployée que pour 6 % de sa population : celle du Hubei).
En l’absence de toute possibilité d’expérimentation randomisée avec groupe contrôle, l’université d’Oxford a fait un travail remarquable, associant des centaines d’étudiants, pour détailler la nature exacte et la temporalité des mesures prises (écoles fermées, interdiction des manifestations collectives, campagnes de tests, etc). Ces études montrent qu’il n’existe aucun lien entre le caractère « strict » des mesures décidées (leur intensité de confinement, avec ou sans encadrement militaire, par exemple) et la gravité de l’épidémie. L’OMS (Office mondial de la santé) pourrait donc s’être trompée en suggérant cet unique moyen de réponse à la pandémie.
Par temps de circulation virale importante ou accélérée (au début de la phase épidémique quasi exponentielle), seule la distanciation fait preuve de son efficacité : gestes barrière, masques, distance de 2 mètres entre les personnes ; suspension des circonstances de foules (transports en commun, match en stade ou salle fermées, concerts, ) ; interdiction des lieux sans renouvellement d’air (salles confinées, recirculation aérienne par climatisation, ).
Le professeur Eric Caumes, spécialiste des maladies infectieuses à la Pitié Salpétrière, membre du conseil scientifique du Covid-19, montre, lui, que de très nombreuses mesures ne sont pas en rapport avec le risque : le confinement favorise la transmission familiale et la contagion entre les personnes confinées (EHPAD) alors que le renouvellement de l’air, surtout en extérieur, est la meilleure garantie d’une diminution de la propagation virale. Les plages sont, avec les forêts et les grands espaces ouverts (montagnes, parcs nationaux, ), l’endroit où le risque de contamination est nul en l’absence de rencontres entre personnes. S’y promener seul (en maintenant toute rencontre éventuelle à plus de 2 mètres) ne doit donc non seulement pas être proscrit pendant la phase la plus active de la pandémie mais doit même être recommandé pour maintenir sa condition physique, seul rempart thérapeutique contre la maladie.
Il existe une évolution spontanée de la maladie. On la comprend mieux maintenant que les pays non confinés achèvent leur parcours. Les promesses catastrophiques qui leur étaient faites n’ont pas été observées chez eux.
La panique a été créée
Les « boucles de renforcement positif », par la répétition d’un seul message (la mort, le nombre de morts, le risque de mortalité, les morts prématurées, les morts hospitalisées, les morts cachées, les morts oubliées, ) finissent par saturer l’espace cognitif. Le développement des techniques d’information instantanée et la concurrence des moyens de communication qui y contribuent provoquent un déluge auquel notre cerveau n’est pas préparé ; il n’est alors plus en mesure de faire le tri !
Nous avons dans le même temps assisté à une redistribution phénoménale des efforts de réflexion et des forces expérimentales. Tout le monde, en sciences biomédicales comme dans beaucoup d’autres, ne travaille plus que sur le coronavirus.
Dans tous ces domaines de recherche, comme dans les médias, il faudra apprendre à se désintoxiquer. Mais il faudra aussi se réhabituer à la mort. d’abord parce qu’arrive à un âge avancé dans nos pays toute la génération née après la seconde guerre mondiale. Ensuite parce que, depuis une décennie, nous approchons les plafonds de nos capacités et, peut-être, les limites de notre évolution. L’espérance de vie ne pourrait alors plus que se maintenir ou reculer, surtout si nos décisions contribuent à l’aggraver.
d’autant que de violentes contraintes (infectieuses, climatiques, économiques) vont se reproduire maintenant à des fréquences de plus en plus élevées.
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Une étude controversée
Quand survient brutalement une pandémie inconnue, les médecins cherchent tout de suite ce qui peut guérir les malades : pas le temps de faire une étude sur de longs mois. Un médicament a cristallisé les controverses : l’hydroxychloroquine, utilisé par le Professeur Didier Raoult à Marseille. Un spécialiste reconnu, mais plutôt franc-tireur, portant des cheveux longs et dédaignant les cénacles médicaux parisiens cela ne pouvait pas être sérieux. La dernière étude, celle de The lancet, « prouve » que le médicament est dangereux mais se trouve critiquée par de nombreux spécialistes mondiaux ...