Ecrit le 29 février 2012
Licenciements en attente
leFigaro.fr du 21/02 : Le numéro un de la CFDT François chérèque a fait état de « coups de fils » passés par le ministère du Travail à de grandes entreprises. « Des chefs d’entreprise et DRH me disent que toutes les semaines, le ministère leur téléphone » pour « leur dire qu’ils reportent à plus tard » leurs plans « s’ils avaient des intentions de licencier », a déclaré M. chérèque lors de l’émission « Preuves par 3 » Public sénat/AFP. Le secrétaire général de la CFDT a jugé ces interventions « relativement déplacées ».
Il n’a pas souhaité révéler le nom de ces entreprises, mais il a rappelé qu’en novembre dernier, après des annonces de suppressions d’emplois à venir, le patron d’Areva Luc Oursel « a été convoqué chez le ministre » et le patron de PSA Philippe Varin « a été convoqué chez le président ».
La semaine dernière déjà , selon le magazine Challenges, le ministre du Travail, Xavier Bertrand, aurait donné des instructions à plusieurs grandes entre-prises afin qu’elles décalent leurs projets de licenciements. Le magazine citait notamment les cas de la Fnac, Areva, PSA Peugeot Citroë n et Renault.
Ndlr : le gouvernement devrait interdire les licenciements !!!
Faut le fer
Le Canard du 22/02 : « Sarkozy, l’homme capable de mobiliser un Falcon 7X (11000 km de rayon d’action) pour aller visiter un commissariat à Orléans, le fana du turboréacteur qui n’hésite pas à réquisitionner un Airbus A310 pour aller prendre le thé à Bruxelles ou goûter la moutarde à Dijon », a pris un banal TGV pour aller de Lille à Paris !
Depuis 2007, le service de presse de l’Elysée répondait invariablement aux journalistes que le président ne pouvait « pas prendre le train pour des raisons de sécurité ». Aujourd’hui, le même train ne parait plus menacer la vie du président. Les conseillers de l’Elysée ont donné mission au chemin de fer, désormais paré de toutes les vertus, de donner l’image d’un Sarko « près du peuple ».
A ce train là , encore un effort et Sarko va envoyer Carla lui acheter un passe Navigo pour aller au bureau.
Nitrates
Le Canard enchaîné du 22/02 : périodiquement, le gouvernement promet de « réduire les flux de nitrates vers les côtes », et il a lancé dans ce but un formidable plan de 134 millions d’euros. Mais « l’Europe doute visiblement de l’efficacité du plan ». c’est pourquoi « la France risque une condamnation pour ses algues vertes ». La Commission de Bruxelles menace de saisir la Cour de Justice européenne, qui pourrait alors condamner la France à 100 000 euros d’amende par jour si des mesures énergiques n’étaient pas prises à l’encontre des élevages bretons qui empoisonnent plages et rivières.
NKM a eu bien raison de quitter le ministère de l’écologie et de se faire porte-parole du « candidat du peuple ».
Aux printemps (arabes) les ventes continuent
leMonde.fr du 24/02 : Allemands, Britanniques, Italiens, et Français bien sûr, les grands exportateurs d’armement de l’Europe reprennent le chemin de la Libye. Le ministre de la défense gérard Longuet, accompagné de représentants de la Direction générale de l’armement, doit se rendre à Tripoli ce week-end.
« Tout le monde y va. Nous n’avons pas encore d’interlocuteurs stables, mais il faut occuper le terrain », confie une source de la défense. La France n’a jamais caché qu’elle entendait capitaliser sur son engagement militaire auprès des rebelles. []
Mais on ne prépare jamais assez tôt l’avenir. Et la « sécurité » est un secteur qui permet déjà de faire des affaires à la jonction du civil et du militaire. Les délégations du Medef et les autorités françaises se succèdent à Tripoli et à Benghazi. « C’est une présence prématurée, mais nécessaire », résume le patron de la société privée de sécurité Erys, qui accompagne des Français dans tout le pays depuis septembre 2011 ; la dernière délégation comptait, en février, cent entreprises.
Pour la défense, un grand espoir est mis dans un contrat de surveillance des frontières pour EADS. Mais on cite aussi l’entretien des Mirage F1 livrés à Kadhafi par Dassault dans les années 1970. Et on évoque déjà la vente d’autres Mirage F1, dont l’armée française se défait.
Les exportations françaises d’armement ont bondi en 2011 de 25 %, pour s’établir à 6,5 milliards d’euros, selon le délégué général pour l’armement. Les à -coups sont habituels dans ce secteur, selon qu’une année enregistre de grands contrats. Ceux-ci ont pesé en 2011 : vente du porte-hélicoptères BPC à la Russie, rénovation des Mirage 2000 de l’Inde.
Mais les « printemps arabes » aussi, car ils ont alimenté les craintes sécuritaires des pays du Golfe. Ces États ont pris des commandes record avec les États-Unis. A la France, le royaume saoudien a acheté « entre 100 et 200 blindés Aravis », a révélé la DGA. « L’objectif est que le volume des exportations soit équivalent à la commande nationale. » Soit 10,7 milliards d’euros en 2011.
Lutte contre les bandes
leMonde.fr du 24/02 : C’est le dernier décompte du nombre de bandes en France métropolitaine, au 1er janvier 2012 : 313. Ce nombre est issu d’une note de la sous-direction de l’information générale (SDIG, ex-RG).
Claude Guéant annonce la création d’une mission interministérielle de lutte contre les bandes. Cette structure aurait pour modèle les missions de lutte contre les sectes (Miviludes) ou les drogues (Mildt). Elle pourrait être présidée par le maire d’une grande ville « car c’est bien là qu’on trouve la grande majorité des bandes ». Selon la SDIG, 106 bandes sont issues de la grande couronne parisienne, et 46 de Paris et la petite couronne.
Au cours des dernières années, l’estimation nationale a considérablement varié. En 2010, elles étaient 618, rassemblant 10 000 individus, mais, en 2008, les RG en dénombraient 222 pour 2 500 membres... Le nombre d’« affrontements entre bandes », lui, fait le yo-yo autour de la barre des 300 []. Les RG estiment que les protagonistes sont « de plus en plus jeunes » et que le phénomène s’étend, doucement, dans les campagnes. Il y aurait eu, enfin, 252 blessés et 6 tués lors de tels affrontements en 2011 (contre 196 et 7 en 2010).
En 2009, notamment, le chef de l’État avait annoncé des mesures spécifiques, après des affrontements à Gagny, en Seine-Saint-Denis. Cela avait abouti à la loi du 2 mars 2010 qui prévoit un an de prison et 15 000 euros d’amende pour le fait « de participer » à une bande « en vue de la préparation » de violences ou de dégradations. Il est peut-être encore trop tôt pour en évaluer l’efficacité.
Pour le sociologue Marwan Mohammed, le problème, c’est ce qu’on classe sous le vocable de bandes. Pour le ministère, « une bande est un groupe composé au minimum de trois personnes », « elle comprend au moins un noyau stable de membres » ; ces membres « commettent de façon désorganisée ou délibérée des actes antisociaux (incivilités), délictueux ou criminels et revendiquent directement ou indirectement un territoire ».
[] « La figure des bandes est devenue un épouvantail social, explique M. Mohammed. Depuis dix ans, il n’y a pas une loi sur la sécurité qui n’est pas associée à ce thème. » Et en campagne électorale, ce peut être un moyen utile de susciter la peur et le vote « sécuritaire ».