Ecrit le 19 décembre 2007
Le « prix des Incorruptibles » est décerné chaque année par un jury de jeunes lecteurs du territoire français. Son but : faire en sorte que le livre soit perçu comme un véritable objet de découverte et de plaisir.
Pour être incorruptibles, les jeunes lecteurs s’engagent à lire les ouvrages choisis et à exprimer leur opinion personnelle.
Pour l’année scolaire 2007-2008, ce sont plus de 200 enfants de la Com’Com’ du Castelbriantais qui participent et notamment : six classes de sixième de la Ville aux Roses et 2 classes de Robert Schuman, sans oublier un petit groupe du Centre de Loisirs et une classe de CM de Soudan. Lecture, animations autour des livres, réalisations diverses : exposition, affiches, etc.
Voici les six livres de la collection :
Le prince bégayant
Ce récit poétique de François Place est un livre pour les plus jeunes, l’histoire d’un jeune prince bé-bé, bé-bé, bégayant qui « préférerait ne pas être né, ou alors seulement pour se laisser vivre. Juste manger boire dormir sous les étoiles comme un animal ». c’est un jeune prince africain, capable de tout faire « il apprit les arts de la lutte du chant et de la danse. Il apprit à tendre son arc, à lancer la sagaie. Et chaque fois son Å“il riait ». Mais hélas tout le monde se mo-mo, se mo-mo, se moquait de lui. Trouvera-t-il un autre langage ?
l’art dong
Bhajju Shyam, artiste aborigène du groupe tribal gond, en Inde centrale, invité en 2002 à venir décorer les murs d’un grand restaurant de Londres, raconte « mon voyage inoubliable ». Une histoire vraie : celle de ce jeune homme issu de l’une des franges les plus pauvres et les plus marginalisées de la société indienne, qui découvre Londres comme on découvre une jungle inexplorée : l’avion, le bus, le crachin londonien, le métro « dont les longues galeries se faufilent dans les profondeurs du monde », les jeunes qui s’embrassent dans la rue, et les vertus du Pub « Il suffit qu’un Anglais entre dans cet établissement pittoresque pour que tout son être se modifie. Je crois que le Pub rend les Anglais plus libres » dit-il. Après ces découvertes passionnantes le jeune homme, de retour dans son pays, deviendra un « vieux sage ».
Le poète des rues
Dans « Mon oncle », d’Yves Grenet, Noé apprend que son oncle Armand est mort. Son oncle ? Il n’en avait jamais entendu parler de celui-là .
Son oncle SDF ne mérite que l’oubli dans une bonne famille, surtout depuis qu’il est devenu alcoolique et braillard.
Mais Armand était aussi un poète et Noé va partir à la découverte de sa vie, à travers la poésie. Boris Vian, Jacques prévert, Paul Eluard, Pierre Reverdy accompagnent l’enfant dans sa rencontre avec la solitude, avec le monde de la rue.
" Tendre les mains les bras les lèvresEt n’offrir que le néantLes mains videsLes bras ouverts les lèvres ouvertesEt puis rien rien que rienPas la solitude mais l’absence "
Les vacances à la mer
« Les rois du monde », (Hélène Vignal) c’est l’histoire d’une famille de Lille qui part en vacances pour la première fois, aux Sables d’Olonne. La mère, seule, avec 4 enfants, Jessica, Samy, Charline et Romuald. Le TGV, le métro qu’on ne trouve pas, le TGV encore puis le car et enfin le bungalow où il n’y a pas la télé. Un livre réjouissant par la description des aventures de la famille. Livre dédié par l’auteure aux femmes de sa famille qui, « malgré les guerres, l’exil, le manque, la solitude parfois et peut-être la peur, ont permis à leurs enfants et petits enfants d’avoir une place au soleil et d’être les rois du monde ».
La soupe de poubelle
« Le fils du Loup bleu » raconte l’histoire d’un petit garçon de 5 ans, très fier de son ancêtre Gengis Khan né, comme lui, dans la steppe où rôdent les loups. Mais la steppe est loin et le gamin vit avec son père au fond d’un trou, au fond des égouts où passent les tuyaux qui chauffent la ville. L’odeur y est forte, c’est vrai, mais il y fait chaud quand, dehors, la neige recouvre le sol. Le gamin et son père fouillent les poubelles pour y trouver des épluchures convenables pour faire une soupe, et parfois un os de mouton autour duquel un peu de viande est restée attachée.
Mais un jour le gamin s’échappe en poursuivant une fillette qui lui a souri. On s’amuse et on tremble au récit des découvertes du petit et de la détresse de son père.
Contes des six trésors
Et voilà le dernier livre, un livre de contes pour les enfants . mais aussi pour les grands qui savent lire entre les lignes. Germaine, la concierge à qui nul n’écrit, devient l’amie de Mona Lisa, au Louvre, tandis que, dans un grand magasin, l’ascenseur devient fou quand il entend prononcer le mot « grenouille ». Mais qu’y a- t-il dans le coffre-fort que grand-père Hubert n’a jamais pu ouvrir ? Et quel est cet étrange médecin qui vend des odeurs de sainteté, trois sous de jugeote et un brin de coquetterie ? M. Juspindur, le ministre qui ne rêve plus, sera conduit à faire un discours étonnant, sur la programmation pluri-annuelle des investissements de l’Etat, en y casant les mots andouille, trompette, patate, sorcière et pâquerette. délirant !
Mais on ne rit plus en découvrant les tribulations de Triboulet, le Fou du Roi devenu Roi, qui dissout le Conseil des Sinistres, interdit aux cochons de porter une queue en tire-bouchon et crée une taxe sur les pleurs et les grincements. Etrangement cette histoire, qui n’est qu’une histoire, arrive à faire peur
Heureusement Dieu a envoyé un ange faire le ménage sur la Terre. Comme s’appelle-t-il déjà ? Michel ? Gabriel ? Non, Javel ! Ah oui Javel !
Ah ils ont bien de la chance les enfants qui participent au Prix des incorruptibles !
Maternelle
Les plus petits peuvent aussi participer à leur prix des incorruptibles, avec 5 titres :
– Lilou et la chasse aux monstres : une petite lapine attachante rêve chaque nuit à des créatures horribles
– Mon lion : amitié entre un jeune enfant et un lion. Un lion rouge pour un enfant noir, sur fond sable.
– Petit Dernier : les aventures cocasses du petit dernier toujours dernier en tout jusqu’au jour où Maman met au monde un nouveau petit-dernier
– Pomelo se demande qu’est-ce qu’il ferait s’il était seul ? Derrière ses questions se cachent des interrogations liées à l’existence et à la mort
– Quatre points et demi : dans les campagnes coréennes, autrefois, on disait « point » au lieu de « heures ». Voici un poème en images où le temps est à la mesure du regard enchanté d’une petite fille sur le monde.
Fouquet’s
Pour les grands enfants, nous ne saurions trop vous conseiller de lire « Guy Môquet au Fouquet’s », un pamphlet de Pierre Louis Basse (5 €) et « Matin Brun » de Franck Pavloff (1 €) : un conte (prémonitoire ?) sur ce qui arrive aux hommes qui cèdent un pouce de leur liberté.
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