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Un exemple des risques des manipulations génétiques : deux chercheurs australiens ont créé accidentellement un virus tueur
Ils voulaient mettre au point un vaccin contraceptif pour limiter la prolifération des rongeurs, propagateurs de la peste. Schématiquement, ce projet de vaccin contraceptif visait à déclencher une réaction de défense, sous forme d’anticorps, contre des protéines de l’œuf afin de rendre les animaux infertiles.
Le virus utilisé n’occasionne normalement chez les rongeurs qu’une maladie sans gravité. Mais à la surprise totale des chercheurs, une fois armé par leurs soins d’un gène supplémentaire (appelé IL-4), il a liquidé tous les animaux en neuf jours.
« Cette découverte fortuite, issue de la manipulation génétique d’un virus de souris, étroitement apparenté au redoutable virus de la variole, laisse entrevoir un scénario de cauchemar si des terroristes s’en emparaient pour mener à bien de néfastes projets, » s’inquiète l’hebdomadaire de vulgarisation scientifique New Scientist du 13 janvier 2001
En tout cas, « c’est un bon moyen de montrer comment altérer l’agent de la variole pour le rendre plus virulent ».
La variole est éradiquée depuis 1980. Mais des stocks du virus, aux Etats-Unis et dans l’ex-Union soviétique, sont encore conservés.
« Si un imbécile introduisait ce gène de l’IL-4 dans le virus de la variole humaine, la mortalité augmenterait de façon assez spectaculaire », estime Ron Jackson dans New Scientist.
Les deux chercheurs australiens ont d’ailleurs hésité à rendre publics leurs terrifiants résultats