Grappillages et Mée-disances du 18 février 2004
Relevé sur le Canard Enchaîné du 4 février 2004 (en provenance du Nouvel Obs du 29/1) : « Nicolas SARKOZY vole au secours de cécilia son épouse qui avait dit du bien de ségolène ROYAL : »cécilia s’est sentie obligée de dire ça car le couple HOLLANDE-ROYAL passe son temps à dire du bien de nous« . Et si c’est le couple LE PEN qui dit du bien des SARKO ? » interroge le Canard. - Après vous Messieurs ; - Je n’en ferai rien, disait déjà à peu près aux Anglais le Maréchal de SAXe à Fontenoy ! Il faut vous dire, Monsieur, que chez ces gens-là , on n’est pas du même bord sur le papier ; mais on connaît les bons usages.
Du Canard également (et du Monde du 21/1) : « Battu par AIRBUS dans le domaine de l’aviation civile, l’américain BOEING se rattrape grâce à ses activités militaires. La vente de ses missiles, hélicoptères et avions de chasse à l’armée américaine lui assure un confortable bénéfice, et son P.D.G. annonce que BOEING sera en 2004 un fournisseur exemplaire du Pentagone ». Et si ça ne suffisait pas, il y aurait la vente d’armes à la nouvelle Europe, la Pologne, par exemple. On comprend mieux maintenant pourquoi il était si important de faire la guerre en Serbie, en Afghanistan ou en Irak, surtout qu’ensuite, il y a le quasi monopole de la reconstruction.
Du Canard encore : « Le prix des fruits va encore grimper en flèche. La dernière fois, c’était la faute à la sécheresse. Cette fois, c’est à cause de l’Europe. Alors que les Européens avalent chaque année plus de fruits qu’ils n’en produisent (35 millions de tonnes contre 33), les dix nouveaux pays qui débarquent dans l’Union en mai prochain vont faire valser les étiquettes, avec 2 millions de tonnes cultivées contre 5 consommées. Le plus drôle, c’est qu’on n’arrête pas de nous seriner qu’il faut manger 5 fruits et légumes par jour pour avoir la pêche : preuve que le consommateur est une bonne poire ». Et qu’on n’arrête pas de lui refiler des nèfles.
Du Canard enfin : « Sale temps pour la F.N.S.E.A. : un de ses anciens directeurs généraux, du temps notamment de la présidence de Luc GUYAU, vient d’être mis en examen en raison d’un financement présumé indu de la fédération agricole par un organisme qui n’a rien à voir là -dedans. Quand il était en fonction, GUYAU n’avait qu’une formule pour justifier la moindre demande de subvention, pour cause de pluie, ou de grêle, ou de soleil : »le contribuable doit comprendre« . hélas pour lui et ses amis, il semble aujourd’hui que ce soit le juge qui doive élucider ». A moins qu’il ne demande le bénéfice discret de la nouvelle législation PERBEN, ce qui lui évitera la mise à sac de quelque préfecture, ou de quelque Palais de Justice.
De Marianne du 2 au 8 février 2004 : « Le standardiste de PARMELAT (firme italienne qui défraye actuellement la chronique internationale) avait été bombardé à la tête d’une trentaine de filiales de PARMELAT pour servir de prête-nom. Un standardiste patron de société sans le savoir, c’est peu banal ; mais un patron de société standardiste, ce serait encore plus original ». Pourquoi ? L’avenir n’est-il pas à la communication, du moins si l’on en croit les modernistes de tout poil.
C’est un Zozo
De Marianne également : « C’est un zozo : Tel est le commentaire de l’Elysée après la volte-face de Jacques BARROT qui avait annoncé que les députés U.M.P. bénéficieraient de la liberté de vote sur la loi antivoile, avant de prétendre qu’il avait été mal compris. Mais qui a choisi un zozo pour présider le groupe U.M.P, sinon l’Elysée ? ». Zozo peut-être mais du genre ondoyant, un saint homme de chat faisant la chattemite, dirait le fabuliste.
De Marianne encore : « Comme au Vietnam, les Américains qui meurent ou sont estropiés en Irak sont issus des couches les plus pauvres de la population. Selon une enquête récente, leurs familles gagnent annuellement en moyenne 10 000 dollars de moins que le salaire médian des ménages américains. On constate sans surprise que les G.I. noirs, constituent 30 % du Corps expéditionnaire même s’ils ne représentent que 12 % de la population mâle américaine. Même chose pour les soldats d’origine hispanique qui tentent d’échapper aux boulots précaires en endossant l’uniforme. Sur-représentés dans les troupes de 1re ligne, les G.I. de couleur avaient enduré, au Vietnam, des pertes bien supérieures à celles subies par leurs camarades de race blanche. Tout indique que ce sont les mêmes qui mourront, cette fois-ci, pour HALLIBURTON, l’une des firmes chargées de la reconstruction du pays, et que présidait, jadis, le Vice-président Dick CHENEY ». L’Amérique ne possède pas hélas le monopole de ces pratiques ; mais elle pourrait se dispenser de donner des cours de morale ; on peut lire par ailleurs dans le même journal que depuis l’arrivée de George W. BUSH les désertions dans l’armée américaines se sont accrues de 36%.
De Marianne (et du télégramme de Brest) ce propos du Communiste Alain BOCQUEt à propos de la Gauche caviar : « L’avenir de la gauche ne sortira pas du ventre d’un esturgeon mais des usines et des quartiers populaires ». Certes, certes ; mais à condition que la Gauche ait des pratiques et une politique qui aillent dans le sens de la classe ouvrière et des quartiers populaires. La gauche, ce n’est pas d’abord une question de stratégie, mais d’abord une question de viscères.
Toujours de Marianne : « Presque toute la fraction droitière et ultra-libérale de l’U.M.P. s’est prononcée contre une loi sur la laïcité. Non pas par cléricalisme, mais parce qu’Ã l’instar de MADELIN, GOASGUEN ou SARKOZY, elle considère que, même dans ce domaine, l’initiative privée (et porter le voile en est une), c’est à dire la loi du marché doit prendre le pas sur l’autorité de l’Etat. Les mêmes sont d’ailleurs favorables à l’introduction du plaider-coupable dans notre système judiciaire. Pourquoi ? Parce que même les notions de culpabilité et d’innocence doivent pouvoir se négocier sur un marché et faire l’objet d’un contrat. Deux visions du monde et de la société ». où seule en fait régnerait la loi du plus fort. Dans un tel système, une seule chose peut-être ne pourrait pas se négocier, c’est la vie et la mort ? Et encore, sait-on ?
Selon le même journal : « Ariel SHARON se livre à la discrimination positive en faveur de la Communauté des Arabes Israéliens, qui représentent 19 % de la population de l’Etat hébreux. Le Premier Ministre a fait savoir qu’il gèlera toutes les nominations au sein des Conseils d’administration des entreprises publiques qui n’auraient pas au moins un Arabe dans leurs rangs. La Cour suprême a elle-même admis qu’ils étaient victimes de discrimination, notamment pour les emplois ». Comme quoi SHARON, peut à la fois occuper la Palestine, y pratiquer la discrimination et la spoliation en y élevant une muraille, séquestrer son président et lui interdire de se déplacer librement, et se donner le visage du champion de l’égalité (parcimonieuse) entre citoyens israéliens arabes et non arabes. N’est-ce pas cela l’ubiquité ?
De même source : « La Malaisie est un pays où l’on ne badine pas avec l’intégrisme. Après requête expresse du parti islamique local, les autorités ont fait savoir que le concert de la chanteuse pop Mariah CAREY n’était autorisé qu’Ã une seule condition : qu’elle ne porte pas sur scène de tenue sexy. Lapider une femme, oui, mais jamais en string ». C’est parfaitement logique : comment lapider une femme si on est ébloui au point d’en perdre la vue ?
Les Français : les plus productifs
Lu dans Marianne sous la signature de Philippe COHEN : « Les Français sont les plus productifs au monde. Le chiffre devrait être au cœur de toutes les campagnes électorales, mais peu d’hommes politiques le connaissent : si la France avait une productivité comparable à celle du Japon ou de l’Angleterre - c’est-Ã -dire aussi faible- il y aurait 5 millions de chômeurs en moins dans notre pays, autrement dit nous retrouverions, sur ce point, le bonheur des années 70. C’est ce que fait apparaître une statistique américaine citée par Jacques MARSEILLE : par heure travaillée, un Français produit 33,72 dollars de plus qu’en 1973 contre 10,8 seulement d’augmentation en Allemagne et aux Etats-Unis et 11,8 au Japon. Ce bond en avant a hissé la France au deuxième rang mondial, juste derrière le Canada. Mais cela n’a pas que des avantages : ainsi Jacques MARSEILLE cite-t-il le cas de TOYS’R’Us, qui emploie 40 % de vendeurs en moins dans ses magasins français pour s’aligner sur la norme locale ». C’est bizarre, ni SEILLIERE, ni CHIRAC, ni RAFFARIN, ni MER ne nous ont raconté ça. (Aucun dirigeant, ni aucun économiste de gauche, ni aucun syndicaliste, non plus, d’ailleurs). Dans ce cas, comme l’Etat est toujours aussi fauché, dans quelles poches passe la différence ?
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Relevé dans Alternatives Internationales de janvier-février 2004 : « La fumée tue et pas seulement celle du tabac. Selon l’O.N.G. britannique ITDG (Intermediate Technology Development Group), 1,6 millions de personnes, essentiellement des femmes et des enfants, meurent chaque année dans le monde pour avoir inhalé les fumées de cuisson des aliments dans des logements mal aérés. ITDG estime que, faute de revenus ou d’infrastructures (électricité, gaz...), 2,4 milliards de personnes dans le monde ont recours au bois ou à différents végétaux pour réchauffer leur nourriture. Faute de cheminées ou d’autres systèmes d’évacuation des fumées, ceci cause ou aggrave différentes maladies (bronchites, asthme, tuberculose)... ». Voilà une forme de malbouffe à laquelle José BOVE ne semble pas avoir encore pensé.
D’Alternatives Internationales également : « Deux pour cent seulement (2 %) des propriétaires terriens brésiliens possèdent 56 % des terres arables, tandis que les 80 % les moins bien lotis ne s’en partagent que 12 %. Par ailleurs, selon l’INCRA (Institut Brésilien pour la olonisation et la réforme agraire), 100 millions d’hectares de terres agricoles restent incultes ». Quand on sait que le Brésil est le plus grand Etat d’Amérique du Sud et le 4e au monde par sa superficie, avec plus de 150 millions d’habitants, on mesure l’importance et la gravité de cette situation et l’on mesure l’énormité et les difficultés, voire les dangers, de la tâche à laquelle s’est attelé le président LULA.
Echos cueillis par Jean Gilois