Ecrit le 24 novembre 2010
Un collectif de 25 associations
Viols, mutilations sexuelles féminines, violences conjugales, prostitution, harcèlement sexuel, mariages forcés, crimes dits « d’honneur », polygamie, sévices sexuels sur les enfants
Oui, la violence masculine envers les femmes existe. Elle a toujours existé. A toutes les époques, sur tous les continents, dans toutes les cultures. Aujourd’hui agir contre ces violences est une Grande Cause Nationale qui concerne l’ensemble de notre société.
Des femmes ont toujours lutté contre ces violences. Des luttes personnelles, individuelles pour surmonter la violence. Des luttes solidaires pour venir en aide aux femmes violentées. Des luttes féministes qui s’organisent, se spécialisent, se développent de plus en plus depuis quarante ans contre les multiples formes de violence : violences sexuelles, violences dans la relation de couple, violences liées aux traditions, violences sur le lieu du travail, violences envers les femmes issues d’autres cultures, violences de l’achat de « actes sexuels », violences de l’image dégradée et avilissante des femmes dans la production pornographique.
25 associations ont constitué un collectif , constatant que, « quelle qu’en soit la forme, la violence masculine envers les femmes découle de l’organisation millénaire des sociétés humaines, système patriarcal historique et structuré de domination des femmes par les hommes ».
« Quelle qu’en soit la forme, la violence provoque les mêmes blessures : atteintes à l’identité, à l’intégrité, à la liberté, aux droits fondamentaux, à l’équilibre psychique, à la santé physique et mentale de celles qui en sont victimes » ;
« Quelle qu’en soit la forme pour exercer des violences, les agresseurs mettent en œuvre la même stratégie : isoler, mépriser et dévaloriser leur victime, transférer la responsabilité des violences sur celle qui les subit, maintenir sous terreur, verrouiller la parole qui mettrait un terme à leur impunité » ;
Quelle que soit la forme de violence subie, les femmes violentées ont besoin de soutien, de sécurité, de solidarité, de justice, de soins pour retrouver le sens de leur vie et leur pleine autonomie.
« Quelle que soit la forme de violence, le fondement de l’aide que nous pouvons leur apporter est semblable et nous leur disons : vous avez raison de dénoncer la violence, l’agresseur n’avait pas le droit d’agir de cette façon, c’est interdit, c’est puni, vous avez des droits, nous allons vous aider » disent les associations aux « femmes battues »
Les quarante dernières années ont permis de briser le silence. Trop longtemps les victimes ont été étouffées par la honte, aujourd’hui il est temps, ensemble, de faire changer la honte de camp !
Source : Site du collectif :
http://www.violencesfaitesauxfemmes.com
Grande cause nationale
Le thème de la violence faite aux femmes a été déclaré « Grande cause nationale » pour l’année 2010, par le Premier Ministre François Fillon. Des grands mots, ça fait toujours bien ! Mais en réalité le gouvernement a fait d’autres choix ! Par exemple, il a choisi de mettre des crédits importants pour pousser les communes à installer partout des caméras de vidéo-surveillance. Pendant ce temps-là les associations de terrain, comme SOS-Femmes, ne peuvent plus compter sur les maigres crédits dont elles disposaient précédemment.
A Châteaubriant, l’association a suivi régulièrement 139 femmes en 2009 dont 54 % du milieu rural. Mais ses difficultés financières l’ont conduite à licencier du personnel ! l’association cherche donc des fonds et des bénévoles. « Nous ne sommes que six » dit Christine Tachet, la présidente.
Un local indigne
A Châteaubriant, SOS femmes a son local au 2 rue de la Gare. Un local indigne où nul n’aimerait habiter. Des tapisseries datant sûrement du grand-père de Mathusalem, et un escalier en bois, moderne et esthétique, mais mal éclairé, en partie dépourvu de rampe, idéal pour faire des essais de chute acrobatique. Les WC sont à l’étage : des femmes, parfois enceintes, des enfants doivent utiliser ce dangereux escalier. La municipalité a su trouver les fonds pour construire des équipements sportifs. Se désintéressera-t-elle longtemps des associations en général et de SOS Femmes en particulier ?
SOS Femmes : 02 40 28 07 11
Ecrit le 24 novembre 2010
Tous des salauds
Il est vrai que, statistiquement (et sociologiquement), il y a beaucoup plus de femmes victimes de violences que d’hommes battus par leur épouse. Au moins pour des raisons de force physique.
Les violenteurs sont-ils des salauds ? Une association, SOS Violences en privé, s’occupe également des violences intra-familiales dont les victimes peuvent être des enfants ou des grands-parents...
« En 2010, dit sa présidente, nous avons eu un nombre croissant d’appels émanant d’auteurs de violences. Ils appellent à l’aide, ils veulent s’en sortir... Certains souffrent de pathologies. Pour d’autres, ce sont des pulsions qu’ils peuvent apprendre à maîtriser si on les accompagne ». Cette notion de souffrance des auteurs de violences est encore mal comprise. SOS Violences En Privé n’excuse pas leurs actes, mais cherche à aider pour faire disparaître cette violence.
http://www.sosviolencesenprive.fr/
Ecrit le 24 novembre 2010
Historique du droit des femmes
1944 - Une ordonnance d’Alger, [1], accorde aux femmes le droit de vote et le droit d’éligibilité. Les femmes sont admises dans les jurys d’assises
1945 - Loi instituant le congé de maternité obligatoire et indemnisé à 50%.
34 femmes sont élues députées
1946 - Le préambule de la Constitution pose le principe de l’égalité des droits entre hommes et femmes.
1965 - Réforme du régime matrimonial : la femme peut gérer ses biens, ouvrir un compte en banque, exercer une profession sans l’autorisation de son mari. L’enseignement technique est ouvert aux filles.
1967 - Loi Neuwirth légalisant la contraception
1970 - La mère devient l’égale du père en matière d’autorité parentale. La notion de « chef de famille » disparaît.
1971 - Loi rendant obligatoire l’égalité des salaires entre les hommes et les femmes pour un même travail. (mais en 2010 )
1975 - Loi Veil autorisant l’IVG, sous certaines conditions. Libéralisation du divorce. Ouverture du premier refuge pour femmes battues, à Clichy.
1980 - Le Code pénal élargit la définition du viol. Marguerite Yourcenar, première femme admise à l’Académie française.
1983-1985 - Loi Roudy, qui interdit toute discrimination professionnelle en raison du sexe. Mise en service du numéro vert « Viols femmes Information »
1990 - Arrêt de la Cour de cassation condamnant le viol entre époux.
1992 - Loi réprimant les violences conjugales, et le harcèlement sexuel au travail.
2000 - Réforme de la Constitution : la loi « favorise » l’égal accès des hommes et des femmes aux mandats électoraux et aux fonctions électives. Loi en faveur de la parité hommes/femmes en politique.
2003 - Création du mouvement « Ni putes ni soumises » qui organise une marche de protestation des filles de banlieue contre la situation qu’elles subissent.
2010 - La loi instaure un délit de violences psychologiques au sein du couple et crée une ordonnance de protection des victimes. début de l’expérimentation du bracelet électronique.