Ecrit le 1er décembre 2010
Devoir de réserve
Le Point.fr du 24/11 : Explosion du nombre de gardes à vue, suicides, petits arrangements avec les statistiques de l’insécurité, le FPC, un collectif de policiers qui réunit officiers et gardiens de la paix, a mis en ligne trois vidéos sur le site YouTube pour contester le discours officiel. Ils remettent en cause la course aux chiffres, « les interpellations à tour de bras » ou encore le harcèlement des automobilistes pour les verbaliser.
L’Inspection générale des services a diligenté une enquête afin d’identifier les conditions de tournage interne aux locaux, les complices éventuels et les témoins. En effet, les policiers sont interviewés entre autres devant des cellules de garde à vue au sein même des commissariats.
Le ministère de l’Intérieur s’inquiète du nombre croissant de policiers qui s’affranchissent du devoir de réserve. Une mise en garde émanant de la Direction générale de la police nationale (DGPN) a été récemment diffusée. Frédéric péchenard, le directeur, prévient que tous les manquements aux règles de déontologie sont « passibles de poursuites pénales et disciplinaires ». Sont également pointées par la DGPN les inscriptions croissantes de policiers sur les réseaux sociaux. Certains policiers y détailleraient des aspects confidentiels de leur mission.
Le collectif FPC promet de nouvelles « révélations » au mois de décembre.
dépendance du parquet
Nouvelobs.com du 24/11 : Philippe Bilger, avocat près la cour d’appel de Paris, estime que le parquet français a montré récemment une certaine dépendance à l’égard du pouvoir et souligne, de ce fait, le rôle important du juge d’instruction. []
Il cite l’arrêt rendu le 23/11 par la Cour européenne des droits de l’Homme, selon laquelle le parquet français ne remplit pas « l’exigence d’indépendance à l’égard de l’exécutif ».
« La réalité a manifesté, dans les affaires ’sensibles’, la dépendance du parquet », souligne-t-il. « Qu’on le veuille ou non, on sent une connivence entre les entraves juridiques ou politiques habillées de manière noble par l’Etat et le parquet qui, au lieu d’aider les juges indépendants et impartiaux à les vaincre, s’empresse trop souvent de les valider et même de les amplifier », regrette-t-il.
Ndlr : vous avez dit séparation des pouvoirs ?
Hauts revenus
Nouvelobs.com du 24/11 : Nicolas Sarkozy a exclu, mercredi 24 novembre devant des sénateurs UMP, la création d’une nouvelle tranche d’impôt qui viserait les hauts revenus dans le cadre de la réforme de la fiscalité envisagée par le gouvernement.
« Il y aura un grand débat sur la fiscalité, on parlera bouclier fiscal et de l’ensemble de la fiscalité, mais je peux d’ores et déjà vous dire qu’il n’y aura pas de création d’une 5e tranche de l’impôt sur le revenu », a déclaré le chef de l’Etat.
Nicolas Sarkozy a précisé qu’il préférait « agir sur la fiscalité du patrimoine car il s’agit de faire une démarche sociale envers nos compatriotes les plus vulnérables ».
Ndlr : les hauts revenus sont soulagés !
Espionnage
Le Canard enchaîné daté de mercredi 24 novembre accuse la direction centrale du renseignement intérieur (DCRI, le service civil de renseignement) de se connecter à distance à des ordinateurs privés pour en espionner le contenu sans autorisation. Sollicitée par l’AFP, la DCRI n’a pas souhaité s’exprimer, afin de « ne pas alimenter de polémique », renvoyant sur la direction générale de la police nationale (DGPN).
Cette dernière, interrogée à son tour, n’avait pas répondu en milieu d’après-midi mercredi. Selon l’hebdomadaire, qui cite un « hacker de la DCRI », ces surveillances sont menées « en off, directement avec un opérateur (Ã qui) on demande l’adresse informatique de l’ordinateur à ausculter et on se branche, personne n’en sait rien ».[]
Lors de son intervention télévisée, le 16 novembre, Nicolas Sarkozy avait assuré que « jamais, à aucun moment, d’aucune façon », il ne se préoccupait « d’espionner des journalistes », à propos des soupçons de surveillance policière de la presse dans l’affaire Bettencourt-Woerth.
Le Monde a porté plainte pour violation du secret des sources après une enquête de la DCRI qui a conduit à l’identification de la source d’un journaliste du quotidien.
Karachi
Libération.fr du 24/11 : l’ancien président de la République, Valéry Giscard d’Estaing, a balancé, mardi sur Public sénat, qu’il « existait une liste des rétro commissions » relative à la vente d’armes par la France au Pakistan.
La justice soupçonne qu’une partie des commissions versées dans le cadre de cette vente Agosta soit revenue en France pour financer la campagne présidentielle d’Edouard Balladur, dont Nicolas Sarkozy était le porte-parole en 1995, et perdue dès le premier tour face à Jacques Chirac.
Interrogé sur l’existence de ces rétro commissions (pots-de-vin), VGE a répondu : « elle existe, cette liste des rétro commission, puisqu’on la protège avec le secret défense ». « Si elle n’existait pas, on n’aurait pas besoin de la protéger. Cela n’a rien à voir avec le secret défense », conclut Giscard, qui dit ne pas savoir où était cette liste.
Travail obligatoire en Angleterre
Courrier international du 19/11 : Dans le cadre d’un projet qui suscite la controverse, les chômeurs britanniques seront bientôt contraints de travailler au profit de la collectivité s’ils ne veulent pas perdre leurs allocations. Cette proposition est inscrite dans le Livre blanc sur la réforme du système de protection sociale publié début novembre. Elle fait partie d’un plan de rigueur destiné à réduire la facture annuelle des allocations : 190 milliards de livres [225 milliards d’euros] : et à « casser le cycle de la dépendance » , selon la formule du gouvernement britannique de coalition.
Pour que le travail demeure plus payant que les allocations, le gouvernement proposera aux demandeurs d’emploi un « crédit universel » qui remplacera les allocations existantes. Quand les conseillers jugeront qu’un chômeur aurait intérêt à retrouver la routine de la vie active, celui-ci devra effectuer 30 heures de travail bénévole par semaine, et ce pendant quatre semaines. Si le demandeur d’emploi refuse de se conformer à cette règle, il pourra perdre son allocation pendant au moins trois mois.
Le ministère du Travail et des Retraites envisage de faire appel à des prestataires privés pour organiser le placement des chômeurs dans des associations caritatives, des organisations de bénévolat et des entreprises.
Des sanctions : y compris la suppression des allocations : existent déjà pour les chômeurs qui refusent de suivre des stages de formation ou de se présenter à des entretiens d’embauche, mais elles sont rarement appliquées. []
Un système qui ressemble beaucoup à celui de la France.
Anne Begg, députée travailliste et présidente de la commission parlementaire d’enquête pour le travail et les retraites à la Chambre des Communes, observe que beaucoup de chômeurs ont déjà une expérience professionnelle et que les contraindre à assurer une activité bénévole leur enlèvera autant de temps pour rechercher un emploi. « Le vrai problème, c’est de trouver un emploi » , insiste-t-elle.
qu’un Etat punisse des chômeurs alors qu’il incite lui-même à d’importantes suppressions de postes, c’est trop fort !
Pour un dessin, voir ici : http://www.leplacide.com/dessin-de-presse/dessin-de-presse.php?dateplus=2010-11-25
Ecrit le 8 décembre 2010
Vote Suisse
Libération.fr du 29/11 : Un an après l’interdiction des minarets, les électeurs helvétiques ont approuvé, le 28 novembre, à près de 53%, une nouvelle initiative du parti populiste UDC proposant une expulsion automatique à l’issue de leur peine des criminels étrangers, sans prise en compte de la gravité des délits.
Ndlr : on ne sait pas si Roman Polanski est concerné
WikiLeaks
ITespresso.fr du 03/12 : l’affaire WikiLeaks a pris une dimension nationale avec l’implication d’OVH. Le service d’hébergement abrite une partie des contenus du site « diplomatiquement non correct » .
A tel point qu’Eric Besson, ministre chargé de l’Industrie, de l’Energie et de l’Economie numérique, a demandé au Conseil général de l’industrie, de l’énergie et des technologies (CGIET, organe consultatif) des « actions qui peuvent être entreprises afin que ce site Internet ne soit plus hébergé en France. »
Dans une réaction envoyée à la presse, Octave Klaba, Directeur général d’OVH, prend l’initiative de recourir à la justice « compte tenu de dernières déclarations politiques, et de pressions qui commencent réellement à se sentir, même ici à Roubaix Valley » .
Un juge en référé sera appelé à se prononcer sur la légalité ou non de WikiLeaks sur le territoire français. « Ce n’est pas au monde politique ni à OVH de décider de la fermeture d’un site mais à la justice. c’est comme ça que ça doit marcher dans un pays de droit » , argue le patron d’OVH. « Nous espérons que le juge donnera sa décision avant ce soir ou demain. Et OVH appliquera la décision immédiatement » .
Après l’expulsion de WikiLeaks du service Amazon Web Services, le prestataire de services Internet, installé dans le Nord de la France, confirme que « Le site wikileaks est hébergé sur nos infrastructures depuis le jeudi 2 décembre » . []
Ndlr : ce site internet semble décidément déranger bien du monde ! La divulgation de « secrets » est-elle interdite en France ?
Corruption à la Fifa
Nouvelobs.com du 03/12 : Les révélations en chaîne des médias anglais sur des affaires de corruption au sein de la Fifa jettent le soupçon sur la désignation de la Russie et du Qatar pour organiser les Mondiaux de football 2018 et 2022. []
Tout commence le 17 octobre dernier lorsque le Sunday Times publie un article intitulé « Coupe du monde : des votes à vendre ». Pour les besoins de l’enquête, ses journalistes ont piégé Amos Adamu, membre nigérian du comité exécutif de la FIFA, et Reynald Temarii (Tahiti), vice-président de la FIFA et président de Confédération océanique de football. Se faisant passer pour des lobbyistes de la candidature des Etats-Unis au Mondial 2022, ils proposaient de l’argent à ces deux membres de la FIFA en échange de leur vote. Proposition qu’ils acceptèrent, le premier ayant réclamé 570 000 euros, le second 1,6 million d’euros au profit d’une académie de sports. Preuve de la corruption généralisée autour de la désignation des pays hôtes, selon le Sunday Times, Reynald Temarii concédait même aux faux lobbyistes avoir fait l’objet de propositions similaires d’autres pays candidats.
Embarrassée par ces révélations, la Fifa a saisi sa commission d’éthique qui les avait suspendus provisoirement avant de prononcer le 18 novembre une « interdiction d’exercice de toute activité relative au football au niveau national et international pour une durée de trois ans » et une amende de 7.440 euros à l’encontre du Nigérian . Le Tahitien avait, quant à lui, écopé d’une interdiction d’activité d’un an et d’une amende de 3.720 euros. Des sanctions leur interdisant de participer au vote pour les hôtes des Mondiaux 2018 et 2022.
Le 24 octobre, le Sunday Times enfonçait le clou en publiant sur son site Internet une vidéo dans laquelle l’ancien secrétaire général de la Fifa, Michel Zen-Ruffinen, désignait plusieurs officiels de la Fifa comme susceptibles d’accepter de l’argent en échange de leurs voix. []
Ndlr : ces Anglais sont décidément mauvais perdants !
Lefebvre encore chahuté
LExpress.fr du 30/11 : Pour la seconde fois, le 30 novembre 2010 à l’Assemblée nationale, les députés de gauche se sont mis à huer Frédéric Lefebvre, ex porte-parole de l’UMP, qui répondait à une question du député Nouveau Centre, Raymond Durand, sur les auto-entrepreneurs.
Les « hou-hou » des rangs de la gauche ont été tellement intenses qu’ils ont recouvert la quasi-totalité de la réponse du secrétaire d’Etat, en dépit des rappels à l’ordre du président de l’Assemblée. . []
Pour sa première séance le 17/11, Frédéric Lefebvre avait déjà été hué par la gauche. « Quand il était là comme parlementaire, ça a été un temps de provocations constantes et quand il était porte-parole de l’UMP, ses propos étaient parfois à la limite du hors jeu. Donc les collègues lui renvoient la balle », disait un député PS.
Enfants pauvres
Nouvelobs.com du 03/12 : Une étude menée pour l’Unicef sur les enfants pauvres dans les 24 pays de l’OCDE, publiée vendredi 3 décembre, montre que « les pays riches laissent tomber les enfants les plus pauvres », notamment la France. []
Si en matière de bien-être matériel, la France s’en sort honorablement (5e place sur 24), grâce aux prestations sociales et aux avantages fiscaux, elle n’arrive qu’en 15e position -sous la moyenne OCDE- en matière de santé et se classe à l’avant-dernière place (23e) pour les résultats scolaires. []
Dans le domaine du bien-être matériel l’étude prend en compte le revenu des ménages, l’accès aux ressources pédagogiques élémentaires, et les conditions de logement, principalement l’espace vital dont disposent les enfants.
En matière de santé, l’étude porte sur les habitudes alimentaires, la fréquence d’une activité physique intense (la France est bonne dernière en matière de sport pour les enfants les plus pauvres), et sur les problèmes de santé signalés par les enfants eux-mêmes. []
Ndlr : un bien piètre classement... L’étude a été menée avant la crise financière de 2008, ce qui signifie que la situation de ces enfants les plus défavorisés dans les pays riches s’est sans doute encore dégradée. « Les inégalités qui frappent les enfants du bas de l’échelle se soldent à court terme par une facture supportée par les contribuables sous la forme d’une pression accrue sur les hôpitaux et services de santé, le rattrapage scolaire, l’aide sociale », argumente l’Unicef
On n’Ivoire rien
Samedi 4 novembre à Abidjan : un président Laurent Gbagbo - isolé sur le plan diplomatique - a prêté serment sous les ors de la République et devant les corps constitués. Un autre, Alassane Ouattara - fortement soutenu par la communauté internationale - s’est exprimé en tant que chef de l’Etat depuis l’hôtel où il est consigné pour raisons de sécurité. La Côte-d’Ivoire est sens dessus dessous.
Et pourtant le dimanche 28 novembre fut un jour historique : La première élection présidentielle à être ouverte à tous les candidats depuis l’indépendance de la Côte d’Ivoire, en 1960. Après six années de reports, le scrutin, devait permettre à tout un pays enlisé dans une guerre civile larvée et un marasme économique d’ouvrir une nouvelle page de son histoire. désormais, tout peut arriver !
Wikileaks
Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi les gouvernements cachent tant de choses aux citoyens ? Pour cacher des façons d’agir brutales et malveillantes. Et voilà qu’un site internet, Wikileaks, en révélant des notes diplomatiques, a pu mettre en lumière des cas de torture soutenus par le gouvernement américain, le meurtre de civils innocents en Irak et en Afghanistan et la corruption corporative. Il faut le faire taire ! Les experts juridiques affirment que WikiLeaks n’a probablement enfreint aucune loi. Pourtant, des politiciens américains de tout premier plan l’ont qualifié de groupe terroriste. Et des observateurs ont incité au meurtre de son personnel. L’organisme a fait l’objet d’attaques massives de la part de gouvernements et de grandes entreprises, (Amazon, Paypal, MasterCard, etc) mais WikiLeaks n’a pas volé de secrets mais simplement diffusé des secrets qui lui ont été communiqués par d’autres ! Et il a formé des partenariats avec les journaux les plus importants au monde pour vérifier soigneusement les informations qu’ils publient. Wikileaks c’est la liberté d’informer. défendons-la !
BPoiraud