Ecrit le 2 mars 2011
Des professeurs non remplacés , des parents excédés, et des enfants non enseignés
La France connaît de nombreuses suppressions de postes dans l’enseignement :
- en 2008, 11200 postes ;
- en 2009, 13500
- en 2010, 16000
Les conséquences sont visibles : le nombre de cours non assurés augmente inéluctablement. Les suppressions touchent les postes de remplaçants, les postes RASED , l’enseignement spécialisé (SEGPA), conduisant à l’augmentation du nombre d’élèves par classe et à des fermetures de classe.
Le métier d’enseignant ne s’invente pas ; il n’est pas acceptable qu’aujourd’hui, les remplaçants soient recrutés par Pôle emploi ou par petites annonces !
« Sur le pays de Châteaubriant , depuis la rentrée de septembre 2010, dans les collèges et lycées, certaines absences, prévues, ne sont même pas remplacées (congés maternité, arrêts maladie prévus, formation) ; à cela s’ajoutent les arrêts non prévisibles » proteste la FCPE en parlant de classes « sinistrées » .
Classes sinistrées
Certaines classes sont sinistrées : 5 semaines non remplacées en maths +3 semaines en anglais,+ 2 semaines en SVT. Cela représente 32 heures de non-remplacement pour une même classe. Les remplaçants, parfois non formés, ne restent pas forcément en poste et les élèves subissent un défilé d’enseignants.
Les élèves de l’enseignement spécialisé sont eux aussi victimes de cette réduction d’effectifs : à la SEGPA , le professeur des écoles est absent depuis 5 semaines (remplacé 2 jours ) et les élèves se retrouvent sans cours pendant des demi-journées complètes. A l’heure où on associe les allocations familiales à l’assiduité des enfants en cours, comment accepter que l’institution n’assure pas ses obligations de service public ?
Au lycée, à la rentrée 2011, il est prévu 2 suppressions de poste, dont un en langues, entrainant des cours d’anglais à 35 élèves. Dans le primaire , à la rentrée prochaine , au moins deux établissements sont menacés de perdre une classe . Dans une école du secteur, récemment lors d’un jour de classe , deux enseignants sur trois étaient absents (maladie et absence prévue). L’enseignant présent avait à prendre en charge 80 élèves ! LÃ encore, l’institution n’assure plus son rôle !
Et pourtant ...
Selon l’article 26 de la déclaration universelle des droits de l’homme, toute personne a droit à l’éducation. L’éducation ne doit-elle pas être une priorité nationale ?
« Devant la défaillance et le mépris du ministère, nous attendons de l’autorité compétente, qu’elle respecte le droit et applique le principe de continuité du service public » dit la FCPE .
« Non , les parents ne sont pas démissionnaires ! Chacun son rôle et ses devoirs ; L’Etat doit assurer un service public de qualité qui participe à la réussite de tous les enfants » .
Une manif au marché : 16 mars 2011
La suppression de 66 000 postes en quatre ans c’est
– Le non remplacement des enseignants absents :
==>Abandon de la continuité du service public d’éducation : des milliers d’heures de cours perdues !
– La suppression des Rased (réseaux d’aide spécialisée aux enfants en difficulté)
==>Abandon de la prise en charge des élèves en difficulté par des personnels spécialisés !
– La maternelle variable d’ajustement :
==>Renoncement à la scolarisation des enfants
de deux et bientôt de trois ans !
– l’augmentation des effectifs de classe :
==>Renoncement à la réussite scolaire avec 30 élèves ! 35 lycéens ! 35 collégiens par classe !
– La suppression des personnels AVSI et AVSCO (auxiliaires de vie scolaire)
==>Renoncement à la scolarisation en milieu
ordinaire des enfants handicapés !
– La suppression de la formation des enseignants :
==>Renoncement à la pédagogie, à la gestion de classe, à la prise en compte de la diversité des élèves !
Nous voulons pour nos enfants
un service public d’éducation
de qualité.
Les parents d’élèves FCPE appellent à manifester :
mercredi 16 mars à 10h30 devant le marché couvert à Châteaubriant
Ecrit le 2 mars 2011
Enseignants inquiets
Lors du Conseil d’Administration du Lycée Etienne Lenoir, à Châteaubriant, le mardi 22 février, le projet de dotation des heures permettant le fonctionnement de la Section Professionnelle Lenoir a été jugé insatisfaisant et opaque. Il a donc été rejeté par la majorité des élus.
Le jeudi 24 février, une grande partie des personnels, inquiets de l’organisation de la rentrée de septembre 2011, a débrayé afin d’obtenir des informations claires et lisibles de la part de la direction ; informations qui jusqu’Ã ce jour n’ont jamais été fournies malgré de multiples demandes
Ecrit le 2 mars 2011
Redoublements : des heures en moins
Pas une année scolaire ne s’écoule sans que des voix s’élèvent contre le redoublement. On le dit inefficace, responsable de l’échec scolaire, rarement adapté. Pour le remplacer il faudrait pouvoir faire un suivi plus personnalisé des élèves (ce qui sera de moins en moins le cas avec plus de 30 élèves par classe) : Cela demande du personnel et du temps à consacrer aux enfants en difficulté.
l’académie du Calvados vient de s’illustrer en prenant une décision bien radicale dans ce domaine. Un malus sera appliqué aux collèges qui feront trop redoubler : on retirera à ces établissements jusqu’Ã 10 heures de cours par semaine. Ceux qui limiteront les redoublements pourront a contrario, gagner jusqu’Ã 6 heures d’enseignement. Autrement dit, les établissements huppés seront favorisés, et les établissements plus « populaires » seront pénalisés ! B.r.a.v.o !
Ecrit le 23 mars 2011
Manif le 16 mars à Châteaubriant
L’éducation n’est pas une ambition pour ce gouvernement : il aura supprimé 50 000 postes dans le service public d’éducation en cinq années mettant en difficulté écoles et établissements, dégradant de façon systématique les conditions d’accueil, de formation et de qualification des élèves, détériorant les conditions de travail de l’ensemble des personnels.
La Révision générale des politiques publiques (RGPP) aura déstabilisé les personnels et affaibli les capacités de nombreux services comme celui de la Jeunesse et des Sports.
Les universités sont confrontées à des difficultés budgétaires et des promesses non tenues.
Le service public d’éducation, cible de la chasse budgétaire, est tiré vers le bas.
– A la rentrée 2011, ce seront 16 000 postes supplémentaires qui seront supprimés malgré l’augmentation des effectifs d’élèves. Les conséquences auront des effets négatifs sur le nombre d’élèves par classe dans les écoles, les collèges et les lycées, la scolarisation des enfants de deux et trois ans, les élèves en difficulté, le fonctionnement des services et l’offre d’enseignement
Le gouvernement fait le choix de la régression. Il a fait aussi ce choix en supprimant la formation initiale des enseignants entraînant ainsi démissions et effondrement du recrutement. Dans le même temps, la majorité parlementaire a décidé de favoriser l’enseignement privé au détriment du service public.
Le gouvernement ne prépare pas l’avenir. Ses choix dessinent
– une Ecole où les inégalités seront renforcées,
– une Ecole plus dure pour les moins favorisés,
– une Ecole où la concurrence entre établissements, par l’abandon de la sectorisation, sera la règle.
– Même les enquêtes internationales, comme PISA, confirment que les inégalités se creusent
Pour toutes ces raisons les parents d’élèves FCPE ont manifesté à Châteaubriant le 16 mars et à Nantes le 19 mars 2011.