Ecrit le 11 avril 2012
Prendre l’avion en Russie
leMonde.fr du 04/04 : Les enquêteurs ne savent pas encore ce qui a pu provoquer le crash de l’avion ATR 72 de la compagnie russe UTair avec 43 passagers et membres d’équipage à son bord. L’appareil s’est écrasé peu après son décollage en Sibérie, lundi 2 avril, causant la mort de 31 personnes. La violence de la collision était telle que le fuselage de l’avion a été coupé en trois. Il s’agit du quatrième accident d’avion (appareils civils et militaires confondus) en 2012 en Russie. En 2011, onze avions se sont écrasés, causant la mort de 136 personnes. Puissance pétrolière et membre du G8, la Russie connaît les catastrophes aériennes les plus meurtrières de la planète.
Selon le centre de recherche Ascend Worldwide Ltd, la fédération russe vient après la République démocratique du Congo sur le plan de la sécurité aérienne. Or l’avion reste le moyen de transport le plus utilisé en Russie (9 fuseaux horaires) avec 49 millions de passagers transportés en 2011.
[] En mars 2012, les passagers d’un Boeing 737 qui assurait la liaison entre Moscou et Krasnoïarsk (Sibérie) ont été pris de panique en remarquant un trou dans l’une des ailes. Vingt-sept passagers ont demandé à sortir au moment où l’équipage annonçait sa décision de décoller malgré la pièce manquante. [...]
Avant tout, la formation et le suivi médical des pilotes sont négligés. Le 7 septembre 2011, un Iak-42 de fabrication soviétique transportant l’équipe de hockey de Iaroslavl s’est écrasé au décollage, tuant 44 personnes. L’enquête a révélé que le pilote avait appuyé par erreur sur la pédale de frein, confondue avec celle de l’accélération. Le copilote était pour sa part sous Phénobarbital, un puissant sédatif.
Quant au Tupolev 134 qui s’est écrasé à l’atterrissage le 20 juin 2011 non loin de Petrozavodsk dans le nord-ouest de la Russie, faisant 47 morts, il était aux mains d’un navigateur éméché. Selon les enquêteurs, le commandant de bord se reposait entièrement sur son navigateur, « hyperactif en raison d’une légère ivresse ».
L’antisarkozysme vu par Carla
Dans un entretien au Nouvel Observateur, publié jeudi 5 avril 2012, l’épouse de Nicolas Sarkozy s’en prend vivement « au petit milieu médiatique », qu’elle qualifie de « parfois sacrément partial ». « Cela fait cinq ans qu’on me dit : »C’est violent, la politique.« ; ce sont les réactions médiatiques qui le sont, affirme-t-elle, sur le terrain, je ne ressens pas d’agressivité, les gens semblent aimer Nicolas. L’antisarkozysme est un phénomène d’élite parisienne ». Elle se plaint notamment « d’un deux poids, deux mesures ... Elle ne voit pas les journaux s’acharner ainsi sur M. Hollande ». L’ex-mannequin affirme par ailleurs que « la notoriété ne lui pèse pas ». « Je me déguise au sens propre comme figuré. Avec une perruque, personne ne me reconnaît dans le métro. Récemment, on a encore fouillé mon sac au Musée de la marine », assure-t-elle, tout en admettant « avoir conscience d’avoir une vie pleine de privilèges . »
Vive le peuple
Rue89.com du 04/04 : « Vive le peuple ! » En scandant ce slogan, Mehdi Moujahid était loin de se douter qu’il risquait la prison. Le 19 janvier au Maroc, alors qu’il assistait à un match de handball entre le Maroc et la Tunisie, ce lycéen de 19 ans, militant du Mouvement 20 février et membre des Ultras Askary Rabat, des supporters impliqués dans les mouvements contestataires, brandit une banderole avec un slogan emblématique du mouvement, « 3acha acha3b » (« vive le peuple »).
Lorsque la police intervient sur le terrain, ils sont plusieurs à scander des slogans. Des supporters ont été violemment interpellés, raconte Moujahid. Il est arrêté avec deux de ses amis, qui seront rapidement relâchés. Moujahid, le seul à faire partie du Mouvement 20 février, ne sera relâché que le lendemain à 11 heures du matin et poursuivi pour outrage à agents de l’ordre. []
Selon de nombreux militants, le procès de Moujahid, déjà reporté deux fois, est celui du Mouvement 20 février. Abdullah Abaakil, militant de la section casablancaise du Mouvement 20 février affirme : « c’est clairement un avertissement : »On ne peut pas tous vous mettre en taule, mais on peut en prendre un de temps en temps« . »
Mehdi Bouchoua, militant du Mouvement 20 février, ne cache pas son étonnement : « Ce qui est bizarre, c’est que cette expression ne contient aucune atteinte ni à l’Etat, ni à la personne du roi [...]. Cette arrestation est arbitraire et n’a aucun fondement, cela démontre que nos responsables ne veulent pas que le peuple marocain se rebelle contre la sacralité et qu’il réclame de vivre dignement. Ils veulent continuer à nous assujettir. » []
« Vive le peuple » s’oppose à « vive le roi », expliquent les militants. Par ce slogan, ils expriment un appel à la dignité et un refus de la sacralité. En quelques mois, il est devenu emblématique de la lutte pour la démocratie au Maroc.
Les déchiffreurs de l’éducation
L’Humanité.fr du 03/04 : Le « Collectif des déchiffreurs de l’éducation », créé pour décrypter les statistiques du système éducatif afin de « promouvoir un débat pluraliste et lutter contre la désinformation », démonte les chiffres du décrochage scolaire, dont Luc Chatel use et abuse.
Le Collectif des déchiffreurs commente ainsi : « depuis un an, le ministre Chatel communique abondamment sur les nombres de » décrocheurs « et de jeunes quittant le système éducatif sans diplôme, en avançant des chiffres aussi variables que fantaisistes, sans que l’on sache comment ils ont été construits. » Le ministre a ainsi avancé tour à tour « 254 000 », « 223 000 » ou encore « 306 000 » décrocheurs. Pour le collectif, si ce terme de décrocheur s’entend comme les « sortants sans diplômes », ce qui empêche de poursuivre des études supérieures, de se présenter comme ayant une quelconque qualification, le chiffre serait plutôt de 120 000 par an, soit 17 à 18 % des sortants, contre 30 % au début des années 80.
« Publications bloquées », « chiffres fantaisistes », « statistiques détournées » : ce collectif tire son origine des « dérives constatées ces dernières années dans l’usage des statistiques au service de la communication ministérielle ». Leurs exemples sont légion : flou sur le nombre de « décrocheurs » du système scolaire, mais aussi rétention des prévisions d’effectifs des élèves, mise en avant de chiffres faux, rapports commandés aux inspections générales ou à des chercheurs mais qui ne sont jamais publiés, etc
Terrorisme
L’Humanité du 04/04 : Le Syndicat de la magistrature a accusé le président Sarkozy d’« instrumentaliser » l’affaire des islamistes radicaux de Forsane Alizza. Il apporte son « soutien » au juge lyonnais que certains auraient projeté d’enlever. Il déplore d’ailleurs que des médias aient « cru utile de révéler le nom de ce magistrat faisant l’objet d’une protection policière depuis plusieurs jours ».[Ce juge, engagé depuis toujours dans le combat syndical, a déjà subi des attaques antisémites en provenance de l’extrême droite].
Le Syndicat de la magistrature n’acceptera aucune récupération politique de cette affaire déjà instrumentalisée par le président-candidat« . »Dès vendredi, s’érigeant en autorité judiciaire, il annonçait en effet les résultats des perquisitions sur les ondes, pour s’en attribuer le bénéfice, et promettait de nouvelles opérations sans avoir la moindre légitimité pour ce faire". [] et sans avoir la moindre preuve !
En effet, interpellés mercredi 4 avril sous l’oeil des caméras (prévenues par qui ?) les « islamistes » présumés ont été tous mis hors de cause vendredi 6 avril, et ont été relâchés.