Ecrit le 15 août 2012
Cet article n’est en aucune façon un encouragement à fréquenter casinos et autres machines à sous ...
Cette histoire, vraie, vaut son pesant de cacahuètes.
début juillet, en vacances à Quiberon (c’est superbe, allez-y en train), ma fille (19 ans) me demande à l’accompagner pour découvrir l’univers et l’ambiance d’un Casino. Je veux dire là où on joue des gros sous, pas des boites de petits-pois... ! Bon. Avec mon allocation-ASS, je tempère pour y réfléchir.
Vu le superbe temps (breton), je me dis que le rôle de tout père sérieux est de guider et de montrer (n’est ce pas ?) et qu’on sera au sec et au chaud pendant un petit moment. Je prends exactement 2 € 50 et c’est parti.
Caméras à l’entrée, nous sourions. vérification et enregistrement de nos cartes d’identité par un homme courtois, l’Å“il bien ouvert, et qui ne doit pas rigoler tous les jours. Ce filtre, léger mais solennel, franchi, à nous les salles de jeux. Nous faisons d’abord une visite des lieux. C’est le milieu de l’après-midi. A l’intérieur, les lumières sont très tamisées, voire presque sombres. Nous repérons les salles retirées de roulette, poker, baccara, toutes vides. C’est pas encore l’heure. Et puis nous voici dans l’immense salle des machines à sous et autres bandits manchots. C’est à couper le souffle ! Cette salle est peu éclairée, hors les 200 ou 300 machines qui clignotent tant qu’elles savent. Murs tendus de tissus sombres aussi. Pas de musique d’ambiance. Une légère odeur de parfums mêlés et de transpiration. Et une foule incroyable, nombreuse, qui joue ou qui regarde. Silencieuse.
Nous sommes isolés du monde. Seuls résonnent le cliquetis de pièces introduites dans les monnayeurs avides, et, de loin en loin, la cascade sonnante et trébuchante d’un gain dans le bac du bas, parfois accompagnée d’un cri de joie. Les « tarifs » des machines sont clairement affichés : de 1 cent à 2 €, de ce que j’ai vu.
Donc on regarde, on écoute. Et forcément, au bout d’un quart d’heure, ma fille, avec son sourire le plus craquant, me glisse à l’oreille et à voix basse (comme chez le dentiste !) : « dis, papa, je peux essayer ? ». Bon !. J’ai 2,50 € en poche. Direction la « Caisse », très éclairée et truffée de caméras où deux charmantes hôtesses officient. Je pose ma pièce de 2 € sur le comptoir doré en demandant 10 pièces de 20 cents. L’hôtesse, sans perdre une seconde son sourire enjôleur, la regarde comme si c’était un mégot mal éteint qui traînait là par hasard. Bon, je souris aussi. Avec cet hénaurrme ... magot, elle nous remet 2 pots vert sombre (type seau de plage, mais sans poignée). Je me garde 1 pièce de 50 cents et donne à ma fille les 10 pièces de 20 cents. Et nous nous séparons. Bon vent...
Je parcours les machines à 50 cents et je m’arrête près d’un homme d’un certain âge et qui semble sourire (mais on y voit pas grand-chose). Il ne cesse d’introduire à toute vapeur des pièces dans sa machine. Je m’installe à son côté sur un siège très confortable. Une machine est devant moi. Immédiatement, je reçois un regard méfiant de mon voisin. Il regarde mon seau vide et re-sourit. Il me faut bien 5 minutes pour comprendre le mode d’emploi de ma machine. J’introduis ma pièce et rien ne se passe, sauf un message : insert coin. Perdu. Je rêvais de quoi ? Du gros Jack-Pot ? Tu repasseras.
Alors ma fille me tape sur l’épaule et pointe son doigt sur son seau : il est presque plein ! Ni une, ni deux, je prends son seau dans une main et sa main dans mon autre. Direction « Caisse ». La même hôtesse qui vide le seau dans un entonnoir-compteur. Le résultat s’affiche : 38 € ! Ma fille, sourire des grands jours, empoche les billets sans parler. L’hôtesse, toujours souriante, lance un regard surpris, étonné. Je pilote ma fille direct vers la sortie. Il ne faut pas trop chatouiller la baraka. Nous sommes repassés « dignement » devant l’agent d’accueil.
Dehors, enfin libres, ma fille n’a pas arrêter de parler. La joie, la bonne aubaine. Elle a mis 5 pièces avant que le gros lot ne tombe. Elle aurait pu tripler son gain si elle avait remis 2 autres pièces dans la même session. Avec une pièce de 20 cents, elle ramasse 40 €. Pas mal non ? Elle m’a dit avoir remis encore 5 pièces après, si jamais... Comme elle avait dépensé ses 10 pièces de départ, elle a eu la sagesse de venir me trouver. C’était trop pour elle, pour une première visite. Elle avait besoin de consignes, perdue qu’elle était sous le poids des pièces dans son seau.
Royalement, dans la soirée, toujours à Quiberon, elle a réglé un parking payant et m’a offert une.... hénaurrme glace !
Signé : Pascal, de Blain