Ecrit le 29 octobre 2014
Pratiques funéraires
Le CREDOC (Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie) dans une étude parue en octobre 2014, s’est intéressé aux pratiques et aux attentes ayant trait aux obsèques
En 2013, 63 % des personnes résidant en France âgées d’au moins 12 ans se connectent quotidiennement à Internet et 55 % y achètent des produits et des services. Pour l’organisation d’obsèques, le recours à Internet est marginal : 5 % des interrogés déclarent l’avoir utilisé à cet effet. ll existe cependant une véritable attente à l’égard de la toile en matière de recherche d’informations sur les funérailles : 40 % des sondés seraient prêts à l’utiliser pour se renseigner sur les démarches à suivre et 31 % pourraient en faire usage pour établir un devis auprès d’un opérateur. L’instauration en 2010 d’un modèle de devis commun afin de faciliter les comparaisons entre opérateurs funéraires, s’inscrit dans cette tendance.
Parallèlement, une tendance émerge : l’hommage aux défunts par des pages dédiées sur les réseaux sociaux ou des sites spécifiquement voués à la mémoire des disparus.
La crémation est désormais choisie pour un tiers des obsèques, contre 10% des obsèques vingt ans plus tôt. Le Crédoc identifie plusieurs facteurs explicatifs de ce phénomène : recul de la pratique religieuse, manque de places dans les cimetières urbains, éloignement géographique familial, coût financier d’une inhumation. L’augmentation de cette pratique rend compte d’un détachement croissant à l’égard du caractère sacré conféré au corps par les doctrines religieuses. En souhaitant la dispersion de leurs cendres ou le dépôt de leur urne dans un columbarium, les individus questionnés cherchent souvent à épargner à leurs proches l’entretien de leur future tombe. Le temps n’est plus aux concessions perpétuelles !
En raison du vieillissement de la population, l’anticipation des obsèques progresse (instructions à la famille, contrat obsèques, choix de textes ou de musique pour la cérémonie, etc.). l’atmosphère accueillante, la diffusion de musique ou la lecture de textes se classent comme des attentes sensiblement plus importantes que les produits (monuments funéraires, fleurs, plaques du souvenir). Le rituel funéraire des générations les plus anciennes, à visée sociale, laisse lentement place à des obsèques limitées à un processus intime de deuil des plus proches. Par ailleurs, la montée de l’athéisme joue en défaveur de la dimension ostentatoire des produits et des cérémonies.
Devant la pierre abandonnée,
Fleurie de quelques fleurs fanées,
Juste une croix qui déchire le vent
Mes souvenirs sont les seuls survivants ..
Combien faudra-t-il de prières
Devant la pierre au cœur de pierre
Pour éveiller une âme qui s’est tue
Dans l’éternel silence des statues ...
Chanson de Georges Moustaki
Photo d’Alain Borgone
au vieux cimetière abandonné
de la commune de Soulvache ...