Ecrit le 24 juin 2015
Heureux
A Châteaubriant nous avons de la chance. Si on en croit les zautorités, nous sommes partout dans le peloton de tête : la ville la plus sportive, la ville amie des enfants, le 2e club de foot de Loire-Atlantique, le 4e pôle de santé de Loire-Atlantique, un territoire ’’labellisé territoire à énergie positive’’, la 2e zone d’activités du département. En 2011, le Pays de Châteaubriant a figuré parmi les trois territoires en France qui ont reçu 1,5 M€ d’aide de l’Etat, dotation la plus élevée pouvant être délivrée. Sans oublier la Marianne d’Or. Bref, c’est la valse des superlatifs, on est les plus beaux, c’est ce que dit la propagande officielle.
Malheureux
Mais pourquoi faut-il que nos élus soient malheureux ? Ils sont toujours dans la plainte, attendant plus et encore plus. C’est ce qu’on peut lire dans les propos tenus par Catherine Ciron, nouvelle conseillère départementale. Elle dit que le Pays de Châteaubriant a des routes insuffisantes et un collège qui n’a pas été refait depuis sa création en 1971. Elle se réjouit des très belles expositions du château, mais elle en voudrait plus ! « On est les oubliés » dit-elle, Bernard Douaud arrivant en écho.
Riposte
La riposte ne s’est pas fait attendre : dans un communiqué le groupe départemental « Loire-Atlantique à gauche » déclare :
Nous sommes d’accord avec les nouveaux Conseillers départementaux de Châteaubriant : le Castelbriantais mérite mieux. Mais les conseillers départementaux de droite du canton de Châteaubriant se trompent de cible en s’en prenant au président du département.
Depuis que la gauche est à la tête du département, ce dernier a versé près de 19 M€ d’aides à la communauté de communes du Castelbriantais dans le cadre des contrats de territoire. Soit 551 € par habitant quand la moyenne départementale s’élève à 280 €, le double !
Philippe Grosvalet, président du dépar-tement, et son équipe mènent donc une véritable politique de solidarité territoriale à l’échelle de la Loire-Atlantique.
Outre le tram-train, pour lequel il a contribué à hauteur de 62 M€ le département a multiplié les investisse-ments en faveur des infrastructures routières dans le Castelbriantais : le montant total représente 15 M€ sur ces dix dernières années, sans oublier les millions consacrés à l’entretien des routes.
Mais alors, pourquoi le Castelbriantais serait-il oublié ? c’est la vraie question. Celle que ne veulent visiblement pas se poser Catherine Ciron et Bernard Douaud. Car la réponse est à chercher chez leurs amis qui tiennent les rênes de la communauté de communes : si le Pays de Châteaubriant est mieux aidé que les autres mais ne profite pas de la croissance que connaissent tous les territoires de Loire-Atlantique, ce n’est pas une question de moyens mais bien d’un manque de vision et d’ambition politique.
La solidarité départementale dilapidée
Illustration : le département propose des projets culturels de territoire pour accompagner les communautés de communes qui souhaitent développer des actions culturelles. Les résultats sont là : certaines communautés de communes, dont celles de la Région de Nozay, du Pays d’Ancenis et d’Erdre et Gesvres, ont déjà créé des événements... et des emplois ! avec le soutien du département. Et la Communauté de communes de Chateaubriant ? Elle n’a jamais souhaité s’engager dans cette démarche volontariste
Pourquoi, alors que la commune de Châteaubriant touche davantage d’aides du département que les autres a-t-elle choisi, juste avant les municipales, une démagogique baisse des impôts locaux au détriment d’investissements d’avenir tant attendus par les chefs d’entreprise et leurs salariés ? (1)
s’ils veulent vraiment servir le Castelbriantais, Catherine Ciron et Bernard Douaud feraient bien de poser ces questions à ceux qui dilapident la solidarité départementale mise en place par la majorité de gauche au département.
Compléments
Faut-il rappeler que, en effet, nous avons un problème de gouvernance au Pays de Châteaubriant ? Et ce n’est pas un hasard si le Pays de Nozay s’en va voir ailleurs.
Faut-il rappeler qu’en 2008, La Mée écrivait : « le coût d’un SCOT (Schéma de COhérence Territoriale) est environ de 5,6 € par habitant et l’Etat versait une subvention forfaitaire de 1 €/hab jusqu’au 31 décembre 2007 » ! Le Pays de Châteaubriant n’ayant rien engagé à ce sujet, a donc perdu environ 33 000 €. Et, en ce mois de juin 2015, rien n’est encore vraiment engagé pour l’élaboration de ce SCOT .
Faut-il rappeler que, lorsque la réforme des rythmes scolaires a été lancée, il y avait des subventions à la clé. La mairie de Châteaubriant a tout bloqué, entraînant dans son sillage les maires-béni-oui-oui de la Com’Com’. On allait voir ce qu’on allait voir : un beau PEDT (projet éducatif de territoire) et une organisation commune sur les 19 villes de la Com’Com’. « Tous ensemble, tous ensemble, ouais ! ». Eh bien nous avons perdu les subventions et les communes se débrouillent chacune dans leur coin !
Faut-il rappeler que le Conseil Général avait prévu une importante zone d’activités du côté de Derval. Mais la mairie de Châteaubriant la voulait plus près de la ville-centre. Eh bien on n’a rien eu.
Faut-il rappeler que, après son élection, la nouvelle municipalité de Châteaubriant voulait zigouiller l’association Châteaubriant-Initiative qui avait le malheur d’avoir créée par Martine Buron et son équipe. Heureusement il a compris qu’il faisait fausse route et maintenant il fait des mamours à cette association qui, désormais, s’appelle ’’Ilan’’ et donne un gros coup de main pour la création d’activités.
La culture, dit le maire de Châteaubriant, ça ne crée pas des emplois. Le dojo non plus ! La nouvelle piscine non plus (mais elle va créer des difficultés de circulation et il faudra dépenser cher, encore, en rond-points)
Le maire de Châteaubriant ou le président de la Com’Com’ (c’est le même) a réussi à supprimer l’association qui s’occupait du Centre de Loisirs, et celle qui s’occupait de l’école de musique, et celle qui s’occupait de coordonner le tourisme , et bientôt l’ORPAC (Office des Retraités) Tout ça pour prendre le contrôle lui-même. La technique de l’étouffement
Revenons aux dires de Catherine Ciron. La route Châteaubriant-Nozay a été bien améliorée par le Conseil Général ces dernières années. Et il faudrait une Quatre-Voies ? Au prix que ça coûte ? Et pour gagner quoi ? Faites le calcul : sur les 20 km qui ne sont pas encore en quatre voies, on gagnerait 4 minutes en passant de 90 km/h à 110 km/h !
Quant au collège de la Ville aux Roses, il est encore bien tenu, il ne tombe pas en ruine, sauf les fenêtres. Celles-ci datent de 1971 et n’ont jamais été repeintes en 40 ans, alors, bien sûr, le bois est pourri ! L’isolation, c’est vrai, aurait besoin d’être refaite. Mais en période de restrictions financières ...
Retrousser les manches
Au lieu d’être dans la plainte, au lieu de se complaire dans un isolement qui n’est même pas splendide, le territoire de Châteaubriant aurait besoin d’un élan, d’un grand vent d’enthousiasme, d’un travail en commun de toutes les forces vives. Mais ça nous est refusé.
(1) notons qu’il y a là une erreur : les impôts locaux baissent effectivement à Châteaubriant depuis 2001. Cela n’avantage que ceux qui paient des impôts. Quelques sous gagnés par chacun finissent pas faire une grosse somme. Le maire a reconnu lui-même que la ville y a perdu 1,5 M€. Par ailleurs les personnes les plus en difficultés n’en bénéficient pas alors que la mise en place de tarifs liés au quotient familial, serait bien plus utile.