Ecrit le 11 novembre 2015
Ce n’est pas la journée de la femme (une seule fois par an !) mais l’actualité montre que la femme est un être à part qui a bien du mal à conquérir une place.
Le double statut
Dans un article publié en septembre 2015 par le journal Le Soleil (Canada), le journaliste Jean-François Cliche reprend une étude de Derek Kreager, sociologue de l’Université de Pennsylvanie, qui a suivi plus de 900 ados fréquentant les mêmes écoles de Pennsylvanie et de l’Iowa, de l’âge de 11 ans jusqu’Ã 16 ans. Il constate :
Culturellement, « on attend des hommes et des garçons qu’ils montrent une motivation sexuelle forte, qu’ils prennent l’initiative des contacts hétérosexuels, qu’ils multiplient les partenaires et qu’ils recherchent le sexe plutôt que la romance ».
Par contraste, on attend des femmes et des filles qu’elles préfèrent la romance au sexe, qu’elles désirent des relations monogames et « qu’elles agissent en »gardiennes« pour maintenir les pulsions des hommes dans les limites d’une relation sérieuse. »
Ainsi l’équipe de M. Kreiger, après la première relation sexuelle, a relevé que les garçons étaient cités comme ’’bons amis’’ par 88 % plus de participants après avoir perdu leur pucelage, tandis que le réseau d’amis des jeunes filles diminuait en moyenne de 45 %. Les auteurs de l’étude y voient bien sûrl’effet du deux poids, deux mesures avec lequel on juge une sexualité active : marqueur de virilité pour les hommes, mais comportement avilissant pour la femme.
Et embrasser ? LÃ encore les différences sont significatives : les jeunes filles ont un réseau social plus grand si elles ne font qu’embrasser, alors que les garçons semblent perdre des amis s’ils ne vont pas plus loin ! Selon l’interprétation de M. Kreiger, cela s’explique ainsi : en ne faisant qu’embrasser, les jeunes filles ’’prouvent’’ qu’elles sont capables de jouer le rôle de ’’gardiennes de la vertu’’ que la société attend d’elles, alors que pour un garçon, se montrer capable de ’’se retenir’’ cadre mal avec le stéréotype libidineux que l’on a de la masculinité.
« De manière générale, on est dans une impression d’égalité hommes-femmes parce que c’est une valeur occupant une place importante dans les discours des institutions. Mais ça n’empêche pas qu’on est encore loin de vivre dans une culture où on aurait fait disparaître les différences de genre et les inégalités des rapports de genre. ».
Cette conception culturelle est très ancienne, très ancrée dans les esprits, très injuste aussi. On voit régulièrement dans les archives de Châteaubriant des ’’filles-mères’’ indigentes pour lesquelles la municipalité demande un secours au préfet. Ces pauvres filles, qui n’ont sûrement pas fait un enfant toutes seules, supportent à la fois l’opprobre de la société, la nécessité de donner des soins et d’élever un enfant et une dégradation de leurs conditions de vie lorsqu’elles sont d’un milieu social défavorisé. Car, bien entendu, le géniteur n’est jamais mis en cause.
Effacez les femmes
Que reste-t-il si l’on retire les hommes des photographies ? L’édition anglaise du magazine Elle, pour sensibiliser l’opinion aux disparités qui subsistent entre hommes et femmes, a tenté l’expérience au profit d’une vidéo publiée sur internet. :
Le résultat est édifiant. Que ce soit dans le monde politique, les médias, ou encore au cinéma ou dans la police, le cadre se vide très vite lorsque les mâles ne sont plus là ... Le but du magazine est simple : montrer explicitement combien les femmes sont sous-représentées dans les lieux de pouvoir. « Nous voulons faire évoluer les mentalités à travers notre numéro spécial féminisme et créer un débat plus positif. Pour mettre en valeur et soutenir les femmes de pouvoir et informer sur un combat qui nous est cher : l’égalité des sexes ».
Comme dit un commentateur : « je vois souvent une femme conduire un bus, alors je me félicite que la société ait évolué en terme d’égalité. Puis j’attends le prochain bus ». En voilà un qui a tout compris !
A part ça la combat à mener n’est pas seulement celui homme-femme ! Il faudrait aussi assurer plus d’égalité entre les citoyens et ouvrir le monde politique aux ouvriers et aux employés à condition que ces derniers cessent de se dévaloriser et de ne faire confiance qu’aux hommes des castes supérieures . C’est pas gagné.
Des femmes aux pesticides
Une découverte fortuite perturbe les femmes : que contiennent au juste les protections hygiéniques qu’elles utilisent tous les mois ? Selon une étude de l’université de La Plata en Argentine, rendue publique il y a quelques jours, 85 % des tampons et 100 % des cotons et gazes stériles testés par leur équipe contenait du glyphosate, le fameux désherbant commercialisé par Monsanto sous le nom de Roundup, ou son dérivé l’AMPA. La découverte est fortuite mais préoccupante. Elle s’explique le fait que la quasi-totalité du coton utilisé en Argentine est génétiquement modifié. Quel est le risque ? « Ce pesticide ne s’accumule pas dans l’organisme mais les expositions répétées peuvent perturber le métabolisme humain », selon le docteur Laurent Chevallier, chef de l’unité de médecine environnementale du CHU de Montpellier, cité par « Ouest France ». Mais, comme le rappelle le quotidien, impossible de savoir actuellement à quel degré d’exposition le glyphosate devient dangereux.
« Les résultats de ces recherches sont très inquiétants. Quand on utilise des gazes et du coton pour guérir des blessures, ou pour un usage intime, on croit qu’il s’agit de produits stérilisés et, en fait, ils sont contaminés avec une substance cancérogène », affirme le docteur Medardo Avila Vazquez, référent du réseau des médecins des Peuples contaminés.
Nanotubes
« Prenez 69 jeunes asthmatiques âgés de 2 à 17 ans. Obtenez de leur famille l’autorisation de leur faire des lavages broncho-alvéolaires pour diagnostiquer de possibles maladies cachées par les symptômes de l’asthme. Examinez les macrophages alvéolaires ainsi obtenus. Vous obtiendrez ainsi un instantané de la composition des particules fines inférieures à 2,5 microns (PM2,5) présentes dans les poumons » explique Sciences et Avenir du 26.10.2015.
Et là ... surprise ! Dans ces amas émergent de nombreuses tiges rectilignes de 10 à 60 nanomètres de diamètre : des nanotubes de carbone. Des « objets » très peu naturels, dont la provenance industrielle fait peu de doute... et qui proviennent des pots catalytiques des voitures. Voilà qui n’est pas une bonne nouvelle pour la santé publique !
Ce sont bien les nanotubes de carbone composant les pots catalytiques qui se retrouvent dans les poumons humains sans presqu’aucune altération ! Et les 69 échantillons analysés ont tous révélé leur présence dans les poumons. Jusqu’alors, leur présence avait uniquement été détectée dans l’air intérieur de maisons à Houston (Texas), sur des toiles d’araignées en Inde et dans des carottes de glace polaire. Jamais encore chez l’humain.
Rappelons que selon l’OMS (Office Mondial de la santé), l’exposition à long terme aux particules fines (PM2,5) augmente le risque de maladies cardiovasculaires et respiratoires, de diabète et de cancer du poumon tandis que les expositions de court terme provoquent maladies respiratoires et asthme.
Ajoutons qu’une vingtaine de résidus de perturbateurs endocriniens, en moyenne, essentiellement des pesticides, ont été trouvés dans les cheveux de 28 femmes d’Ile-de-France en âge de procréer (entre 18 et 44 ans), selon une enquête rendue récemment publique par l’association générations Futures. L’exposition humaine aux perturbateurs endocriniens coûterait au moins 157 milliards d’euros par an dans l’Union européenne.