Écrit le 20 janvier 2016
Baril en chute
LeFigaro.fr du 05/01 : L’Alaska est l’un des États américains à la politique sociale la plus généreuse et à l’imposition très légère, le tout grâce aux revenus des hydrocarbures. Il voit ses comptes publics s’effondrer. Conséquence immédiate : le gouverneur de l’État a annoncé le retour de l’impôt sur le revenu. Les contribuables de l’Alaska étaient en effet dispensés de cette fiscalité depuis 35 ans, peu de temps après la découverte des premiers gisements dans les années 70.
Environ 90% du budget dépensé par les autorités locales étaient couverts par les revenus du pétrole. L’Alaska souffrait déjà d’une baisse de sa capacité de production, tombée à 505.000 barils par jour actuellement contre 2 millions dans les années 80. Mais la hausse continue du prix des hydrocarbures maintenait l’équilibre. Avec la chute des cours, c’est deux tiers des recettes publiques pour couvrir le budget 2015 de 5,2 milliards de dollars qui n’ont pu être collectés. []
début décembre, le gouverneur de l’État a donc annoncé le retour d’un impôt sur le revenu modéré qui s’élèvera à 6% du montant qu’un habitant de l’Alaska paie en impôts à l’État fédéral. Le dispositif devrait rapporter 200 millions de dollars par an, insuffisant pour redresser la barre si les prix du pétrole ne remontent pas.
Un autre pilier du modèle social en Alaska pourrait bientôt vaciller. L’État est l’un des seuls territoires de la planète à avoir mis en place une allocation universelle pour tous ses habitants (en attendant la Finlande en novembre 2016). L’Alaska distribue depuis 1982 une allocation, issue des revenus miniers et pétroliers, à presque tous ses habitants. En 2015, une personne seule touchait un montant annuel de 2075 dollars, majoré selon la situation familiale. [] L’allocation sera réduite d’environ 1000 dollars en 2016. Et si la situation ne s’améliore pas, elle risque même de disparaître en 2020.
Chose prévisible, ce plan de sauvetage passe mal auprès de la population et du monde des affaires.
Pause pipi
Lefigaro.fr du 11/01 : Dans l’entreprise American Future Systems, tout employé qui prend une pause doit la déduire de sa rémunération. La moindre minute pour souffler se paie... jusqu’Ã la pause pipi ! ’’Aucun employé ne devrait avoir à choisir entre aller aux toilettes ou être payé’’, a déclaré le ministère américain du Travail à l’origine du procès contre cette entreprise. Cele-ci a été condamnée à rembourser 1,75 million de dollars à 6000 employés obligés de prendre le minimum de temps de pause pour avoir un salaire décent.
En France, l’employeur a l’obligation d’accorder une pause de 20 minutes consécutives à tout salarié travaillant plus de 6 heures par jour. Et surtout on considère que la pause pipi est un besoin naturel qui n’a pas vocation à être chronométré. Un bon sens que certaines entreprises semblent avoir oublié... Ainsi, au Honduras, une entreprise a pris très au sérieux la problématique de la pause-toilettes liée à la productivité puisqu’elle a obligé ses employés à porter des couches durant leur service !
Évolution à 51,5 %
Libération.fr du 09/01 : c’est la part de policiers et militaires qui ont voté Front national lors des régionales de 2015, selon une étude du Cevipof, le Centre de recherches politiques de Sciences-Po. En 2012, ils étaient 30 % à l’avoir fait. ’’L’implantation du FN au sein des trois fonctions publiques [de l’État, territoriale, hospitalière] s’est confirmée de manière impressionnante lors du premier tour des régionales de 2015’’, détaille l’enquête.
Son auteur met en avant ’’l’évolution de l’offre politique du FN qui défend désormais les services publics’’, une défiance envers la gauche et un ’’décalage entre les discours sur la République et la laïcité et les pratiques du terrain’’.
Corruption
Les Echos du 14/01 : La corruption au sein de la fédération internationale d’athlétisme (IAAF) était plus vaste encore que ce qu’avaient laissé penser les premières conclusions de l’agence mondiale antidopage (AMA) dévoilées en novembre. l’aMA a rendu publique la seconde partie de son rapport. Elle est particulièrement accablante pour Lamine Diack, l’ancien président de l’IAAF, et son entourage.
Lamine Diack, mis en examen début novembre 2015 par la justice française pour corruption passive et blanchiment aggravé, a ’’autorisé et était personnellement au courant de la fraude et des extorsions d’argent effectuées auprès de certains athlètes’’, note le texte qui souligne que ’’la corruption était partie intégrante’’ de l’organisation. Les deux fils de Diack sont également impliqués dans cette affaire, tout comme l’ancien directeur du département médical et antidopage, Gabriel Dollé, et le conseiller juridique de Lamine Diack, Habib Cissé.
Mais le scandale pourrait concerner un nombre plus important d’acteurs que ne l’avait d’abord envisagé l’aMA. [] Les enquêteurs tentent également de mettre au jour ’’l’ensemble des flux financiers’’ suspects. La première partie du rapport de l’aMA avait révélé que des responsables de la fédération internationale d’athlétisme, parmi lesquels Lamine Diack, avaient essayé de soutirer de l’argent à des sportifs de premier plan, en échange de leur silence sur le fait qu’ils étaient dopés. Il mettait en outre en lumière un système de dopage généralisé dans l’athlétisme russe en vue de ’’produire des vainqueurs’’ à tout prix, ce avec l’assentiment du gouvernement russe.
Résurrection
L’Obs du 13/01 : Enchaînant les shots de vodka avec ses amis dans un bar de Khasanky, une petite ville de l’Est de la Russie, un Russe s’est réveillé à la morgue après une soirée trop arrosée. Appelé en urgence sur place, un médecin le déclare mort - victime d’un coma éthylique foudroyant - et fait transporter le corps de la victime à la morgue.
Sauf que le « mort » se réveille ; il se lève et commence à tituber au milieu du personnel de la morgue. Après avoir été questionné par les médecins, l’homme a finalement été autorisé à quitter la morgue pour rentrer chez lui se remettre de ses émotions et oublier ce cauchemar.
Pas calmé par cette expérience traumatisante, le buveur est reparti illico en direction du bar qui l’avait vu mourir plus tôt dans la soirée afin de trinquer à sa « renaissance ». A la vodka, bien sûr !
Geneviève tourne la page
Le Point.fr du 14/01 : Après avoir régné pendant plus de soixante ans sur les concours de beauté, Geneviève de Fontenay, fondatrice des Miss France, annonce à 83 ans : ’’La page des Miss est bel et bien tournée pour moi. Je crois que je ne me sens plus trop dans l’air du temps’’. La ’’ dame au chapeau ’’ dit n’avoir ’’aucun regret’’. [] Elle refuse toutefois qu’on lui ’’ parle de retraite ’’ : ’’Je ne vais pas disparaître du jour au lendemain ! Je compte toujours me rendre là où l’on m’appelle, pour des séances de dédicaces dans les foires, les salons, les supermarchés’’, explique-t-elle.
Élue ’’ Miss Elégance ’’ 1957, ex-mannequin pour Balenciaga, elle avait croisé la route de Louis Poirot, dit de Fontenay, quatre ans plus tôt. Ensemble, ils avaient fondé en 1954 le Comité et la Société Miss France, vendus en 2002 à Endemol.
Peu de temps après, Geneviève de Fontenay claquait la porte, estimant être en conflit éthique sur l’organisation de Miss France. Elle a soutenu un concours dissident, déclenchant une guerre judiciaire avec Endemol qui a pris fin en 2013. Son franc-parler, notamment dans sa lutte ’’ contre le débraillé ’’, ou ses prises de position paradoxales en faveur de l’extrême gauche ont forgé sa popularité, nourrie aussi par un décalage entre sa gouaille et son look d’aristocrate faussement coincée.