Ecrit le 13 avril 2016
Smartphone
Une enseignante après le dîner, a commencé à lire les rédactions faites par ses élèves. Son mari, dans un fauteuil, manipulait son smartphone, jouant à son jeu préféré ’Candy Crush Saga’.
Pendant qu’elle lisait le dernier devoir, les larmes ont commencé à rouler silencieusement sur le visage de la femme.
Le mari a demandé « Pourquoi pleures-tu ma chérie ? Que se passe-t-il ? »
La femme : « Hier, j’ai donné un devoir à mes élèves de première année, sur le sujet ’Mon Souhait.’ » « et ce soir, le dernier essai m’a fait pleurer ».
Le mari curieux : « qu’est-il écrit dans cet essai qui t’a fait pleurer ? »
La femme : " Écoute :
’Mon souhait est de devenir un smartphone. Mes parents aiment tellement leur smartphone. Ils se préoccupent tellement de leur smartphone que parfois ils oublient de s’occuper de moi. Quand mon père rentre fatigué du travail, il a du temps pour son smartphone, mais pas pour moi. Quand mes parents sont en train de faire un travail important et que le smartphone commence à sonner, ils répondent au téléphone à la première sonnerie. Mais pas moi même si je pleure. Ils jouent des jeux sur leur smartphone, pas avec moi. Ils ne m’écoutent jamais, même quand je suis en train de leur dire quelque chose d’important.
Alors, mon souhait est de devenir un smartphone.’ « Après avoir écouté l’essai, le mari ému, a demandé » Qui a écrit ça ? ".
réponse : « Notre fils »
Ecrit le 16 août 2021
Pouce !
A chaque fois que je vois ma mère en train d’écrire sur son smartphone, je ne peux réfréner un petit sourire condescendant. Faut dire que la scène est attendrissante : lunettes sur le bout du nez, bouche mi-ouverte mi-crispée, langue presque sortie, sourcils un peu froncés, elle pointe son écran avec son index, puis clique dessus pour taper lettre par lettre, chaque mot. L’autre main n’intervient pas dans le processus d’écriture, mais tient bien fermement l’appareil. J’ai eu beau essayer de lui apprendre à utiliser ses deux pouces, pour gagner du temps, rien n’y fait.
Et à chaque fois je me demande : mais pourquoi ma mère persiste-t-elle dans l’usage chronophage de ses index pour tapoter sur son écran ? Les résultats d’études diverses et variées peuvent apporter des éléments de réponses.
Une étude internationale de cinq chercheurs, menée en 2019 sur 37.000 volontaires, a montré qu’en moyenne ce sont les 10-19 ans qui ont la frappe la plus véloce, atteignant 39,6 mots par minute. Les ’vingtenaires’ les talonnent en écrivant en moyenne 36 mots à la minute contre 32 pour les trentenaires. Les quadragénaires sont à 28, les quinquas à 26. résultat, plus on avance en âge, moins on tape vite sur son smartphone.
Deuxième constat : les plus rapides (les jeunes) utilisent en majorité leurs pouces pour taper sur leurs écrans. Avec les deux pouces, on tape en moyenne 38 mots par minute.
La dextérité des jeunes est due à plusieurs facteurs. D’abord, les jeunes ont plus l’habitude d’utiliser leur smartphone. Contrairement à leurs aînés, c’est le premier équipement qu’ils ont utilisé - et non les ordinateurs à clavier. La désormais fameuse maxime « ils sont nés avec » a, donc sa part de responsabilité.
De ce presque « réflexe » découle un autre facteur : ils utilisent leur smartphone plus que les autres. Avec plus de 150 déverrouillages de leur smartphone par jour, la génération Z est celle qui consomme le plus de temps d’écran. En 2019, les petits Français y passaient même quatre heures par jour, soit deux fois plus que l’ensemble de la population (2,3 heures), selon le cabinet américain App Annie. L’immense majorité (entre 92 et 98 %) d’entre eux possède un smartphone. Et hop, le cercle vertueux de la performance est enclenché : plus on l’utilise, plus on est rapide.
« Les jeunes font également plus confiance à la machine », souligne un professeur d’informatique s’appuyant sur des travaux de recherche finlandais dédiés au mouvement de l’oeil lorsqu’on utilise son téléphone. Cette étude démontre que moins on est âgé, moins on regarde la correspondance entre ce que l’on écrit et ce qui s’affiche à l’écran. Les jeunes écrivent plus souvent avec leurs deux pouces car ils ont foi en eux, en le téléphone, en le correcteur orthographique qui va les corriger croient-ils !