Ecrit le 8 juin 2016
27 mai 2016
Le 27 mai 2016, pour la 3e journée nationale de la Résistance, environ 120 personnes étaient réunies à la Carrière des Fusillés à Châteaubriant, avec notamment une classe d’élèves de CM2 venus du Croisic. Sur scène, pour l’évocation construite par le théâtre Messidor, une trentaine de jeunes du collège Robert Schuman et du Lycée Guy Môquet-Lenoir, ont alterné poèmes et témoignages sur cette période héroïque : une épreuve pour ces jeunes lecteurs peu habiles à lire à voix haute et en public. Christine Maerel accompagnait au chant.
Tout avait la couleur uniforme du givre
A la fin février pour vos derniers moments
Et c’est alors que l’un de vous dit calmement
Bonheur à tous
Bonheur à ceux qui vont survivre
Je meurs sans haine en moi pour le peuple allemand
(l’affiche rouge)
Ecrit le 12 avril 2017
Odette Nilès, légion d’Honneur
Le 23 mars 2017, en mairie de Drancy (Seine-Saint-Denis), la présidente de l’amicale de Châteaubriant-Voves-Rouillé-Aincourt a reçu la croix d’officier de la légion d’Honneur des mains de Jean-Marc Todeschini, secrétaire d’État chargé des Anciens Combattants et de la mémoire, pour son action continue de transmission des valeurs de la Résistance aux jeunes générations.
Odette Lecland entre en résistance dès l’âge de 15 ans, en 1940, avec distribution de tracts, manifestation sur les Grands Boulevards à Paris, et arrestation le 13 août 1941. Interrogatoire, condamnation à mort commuée en peine de prison et puis « l’université » comme elle dit : « ce dépôt de la préfecture où nous som-mes restées une dizaine de jours », avec les prostituées, avec les femmes condamnées pour avoir pratiqué des avortements. « Je les écoutais raconter leurs histoires et je n’en croyais pas mes oreilles, leur langage était si cru, si éloigné de ce que j’avais l’habitude d’entendre. Et leur expérience de la vie était si cruelle (...) je me demandais s’il existerait jamais un monde où cette injustice-là aurait disparu ». C’est là aussi qu’Odette découvre l’existence de la drogue.
Puis Châteaubriant, le camp de Choisel, et l’exécution de Guy Môquet, son amour de jeunesse, puis les camps d’Aincourt, Gaillon, Lalande, mérignac d’où elle réussit à s’évader en
juillet 1944. Elle sera plus tard l’épouse de Maurice Nilès.
En bonne santé malgré son grand âge, elle a maintenant passé le flambeau de la mémoire à sa petite fille Carine.
Guy Krivopisko, légion d’honneur
Guy Krivopissko est spécialiste des archives de la Résistance et plus particulièrement des lettres de fusillés auxquelles il a consacré plusieurs ouvrages. Il était, jusqu’Ã ces derniers jours, Conservateur du Musée de la Résistance à Champigny. En trente ans, sous sa direction, le fonds est passé de 250 000 pièces, collectées par l’association « Musée de la Résistance nationale » à plus d’un million, faisant de cette collection l’une des plus importantes dédiée à l’histoire de la Résistance. Guy participe chaque année, avec une équipe de bénévoles, à la réalisation de l’exposition annuelle du Musée de Châteaubriant.