Ecrit le 9 novembre 2016
Vin de lune
20minutes.fr du 03/11 : mélanger du vin d’appellations prestigieuses avec de la piquette pour compenser des pertes sur ses propriétés, c’est ce qui est reproché au négociant François-Marie Marret. Ce propriétaire de trois châteaux de Gironde a été condamné jeudi par le tribunal correctionnel de Bordeaux à deux ans de prison et près de 8 millions d’euros d’amende pour une vaste fraude au « vin de lune », un mélange illégal transporté de nuit, d’où son nom. Le négociant a décidé de faire appel de cette décision qu’il a jugé d’« une sévérité ahurissante ».
Il était poursuivi pour avoir acheté du vin interdit à la vente, car destiné à la distillerie, en 2011 et 2012, et l’avoir mélangé avec ses vins, d’appellations plus renommées, Saint-Emilion, Pomerol et Listrac-médoc. Le négociant Vincent Lataste, en difficulté financière, avait demandé à deux courtiers, dont l’un est membre de QualiBordeaux (organisme de contrôle de la qualité des vins), de trouver des viticulteurs ayant des excédents de vin pour compenser les pertes dans les trois propriétés de François-Marie Marret.
Du vin de terroirs bien moins prestigieux, parfois même de mauvaise qualité, était mélangé avec ceux du fraudeur qui les écoulait ensuite auprès de nombreux clients, dont les grandes surfaces Auchan et Intermarché. Selon les douanes, « les ventes réalisées représentent près de 800.000 euros ». 6.000 hectolitres de vins ainsi élaborés auraient été écoulés entre 2010 et 2012. François-Marie Marret a réfuté les accusations de tromperie. [] Le négociant Vincent Lataste a été condamné à 18 mois de prison avec sursis, 5.000 euros d’amende et sa société à 30.000 euros d’amende. Les trois viticulteurs ayant fourni le « vin de lune » ont écopé de six mois d’emprisonnement avec sursis, ainsi que des amendes et pénalités allant jusqu’Ã 12.500 euros. Un des courtiers, qui avait servi d’intermédiaire, a été condamné à un an d’emprisonnement avec sursis et cinq ans d’interdiction d’exercer, notamment « en raison de sa fonction au sein de QualiBordeaux ». Le deuxième courtier a été condamné à huit mois avec sursis.
Mise à l’écart
Le Huffington Post du 03/11 : Presque deux ans après les attentats de Charlie Hebdo, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve inaugure, jeudi 3 novembre à Marseille, une place en l’honneur du brigadier Franck Brinsolaro, le garde du corps de Charb, tué le 7 janvier 2015 dans la salle de rédaction du journal satirique. Une cérémonie d’hommage qui se fera sans la veuve et la fille du policier. Et pour cause, « elles n’ont pas reçu d’invitation », selon Me Philippe Stepniewski, l’avocat d’Ingrid Brinsolaro. « Cela ne peut pas être un oubli », explique l’avocat, qui dénonce une « situation indigne » mais pas nouvelle. « Ce n’est pas la première fois. Il y a déjà eu l’inauguration d’une école et d’une salle dans un ministère au nom de Franck Brinsolaro sans la présence d’Ingrid ni de sa fille » explique-t-il.
Le maire du 8e arrondissement de Marseille explique que la mairie n’est pas à l’initiative de cet hommage. Selon lui, c’est l’association Partenaire Police 13 qui a demandé la création de cette place en hommage au policier qui s’était illustré sur la Canebière avant de devenir le garde du corps de Charb. Une explication qui ne convainc pas Philippe Stepniewski : « Apparemment le ministère de l’Intérieur n’est pas à l’initiative . (...) On peut aussi rejeter la faute sur une seule personne. Celle qui colle les timbres sur les bulletins d’invitation par exemple », dénonce-t-il avant de préciser que la veuve de Franck Brinsolaro se réserve le droit de saisir les hautes autorités de l’État.
Depuis l’attentat, Ingrid Brinsolaro n’a cessé de dénoncer la mise à l’écart des familles des victimes, et l’opacité des autorités sur l’attentat de Charlie. Au début de l’année 2016, elle avait porté plainte contre X pour obtenir « la vérité ».
Harcelé à l’école
20 minutes.fr du 03/11 : Impossible aujourd’hui de deviner que Jacky, 21 ans, a connu le traumatisme du harcèlement scolaire. Sa malchance : un bégaiement très prononcé que ses « camarades » de 6e ont décidé de lui faire payer.« J’étais insulté et frappé par certains élèves. Ces agressions avaient lieu aussi bien en salle des casiers que dans le bus scolaire ». A ces humiliations, s’ajoute la lâcheté des témoins. Pire : ceux qui étaient ses amis finissaient par se détourner de lui, par peur de la contagion sans doute.
Ses souffrances, Jacky les tait à son entourage et à ses proches : « J’avais honte de ne pas savoir me défendre et je ne voulais pas faire de la peine à mes parents. Je me sentais aussi coupable car je finissais par me dire que je devais mériter ces mauvais traitements ». Isolé, Jacky se réfugie dans les livres. « Le côté positif de cette époque c’est que j’ai certainement plus travaillé que si j’avais eu plus de copains. J’enchaînais donc les bonnes notes », ironise-t-il. Son calvaire dure un an et c’est grâce à un déménagement de la famille qu’il prend fin. Dans son nouveau collège, il évoque sa situation avec un professeur d’histoire et géographie, qui organise une discussion en classe.
Ce n’est qu’au bout de cinq ans que Jacky crève l’abcès en se confiant à ses parents. « J’ai alors regretté mon silence. Car le fait d’en parler aurait peut-être permis que le harcèlement ne continue pas ». Une porte ouverte qui lui donne envie d’en ouvrir d’autres. « J’ai d’abord écrit un livre témoignage. Et puis j’ai créé une association, Hope for éducation en 2013, dont le but est de sensibiliser les élèves au phénomène ». Depuis 2015, Jacky fait aussi partie de la réserve citoyenne, née après les attentats de janvier. « Au nom de mon association, je me rends quasiment chaque semaine dans un établissement de ma région pour prêcher la bonne parole ». Il insiste beaucoup sur le cyber harcèlement auprès des élèves et en profite pour leur donner des conseils pour bien paramétrer leurs comptes sur les réseaux sociaux.
« Je vais mieux à chaque fois que je sors d’une école après une intervention. J’ai le sentiment de contribuer à ce que d’autres ne subissent pas ce que j’ai vécu, et ça, ça n’a pas de prix ».
Sinophile
Marianne.net du 02/11 : le président du Medef, était la semaine dernière en Chine avec une délégation de chefs d’entreprises. Et il est tombé en admiration devant la Chine, en extase même Lors d’une conférence, Pierre Gattaz s’est ému : « Ce pays, en trente ans, est passé du Moyen Âge à la modernité ». Emporté dans son élan, dans une comparaison hors-sol, il ajoute : « J’ai quitté un pays communiste, la France, pour venir dans un pays libéral, la Chine ! »
On se pince ! D’abord sur la France. Dans les yeux de Pierre Gattaz, François Hollande est donc un affreux rouge, couteau entre les dents et mangeur de capitalistes. La gauche française, des frondeurs au Parti communiste en passant par les écologistes et les mélenchonistes, qui dénoncent tous en cœur « la trahison » social-libérale du chef de l’État, se seraient donc effroyablement planté...
Pierre Gattaz élève donc la Chine au rang de pays libéral, et absout les autorités de la répression dont elles se rendent coupables dans la seule perspective de gagner quelques parts de marché.
Que ce soit sur la pratique de la torture lors des interrogatoires, des arrestations pour des raisons politiques, des conditions de détention des prisonniers du régime ou sur les libertés publiques, rien ne permet d’estimer que la Chine est « un pays libéral ». Tout au plus peut-on considérer que si la Chine a bien décidé de s’ouvrir à l’économie de marché, c’est avant tout pour enrichir un peu plus l’oligarchie liée au parti unique, le Parti communiste Chinois, qui n’a de communiste que le nom.
A part si l’on considère que l’on peut tout dire et tout faire, dans la seule perspective de « se positionner sur un marché »
Quant à l’honnêteté intellectuelle, il faudra repasser !