Ecrit le 10 mai 2017
Faux réfugié embarrassant
C’est l’histoire d’un jeune lieutenant allemand qui met en difficulté le cabinet d’Angela Merkel. Franco A., 28 ans, a été arrêté le 26 avril, soupçonné de préparer des attentats contre des personnalités politiques. Le soldat s’était par ailleurs fait passer pour un réfugié syrien et touchait à ce titre 409 euros par mois depuis un an.
Aujourd’hui, Ursula von der Leyen, ministre de la défense, et son collègue de l’intérieur, Thomas de Maizière, sont sous le feu des critiques. L’une pour avoir évoqué le manque de vigilance de l’armée, l’autre pour l’incompétence de ses services, qui ont enregistré comme réfugié un Allemand ne parlant pas arabe.
Champagne aux fraisde l’Union Européenne
Lexpress.fr du 05/05 : Mediapart révèle que l’euro-député et co-fondateur du Front national, se serait fait livrer plus de 8 500 euros de grands crus dans son manoir de Montretout grâce à l’enveloppe allouée par le Parlement européen pour ses « frais de secrétariat ou de représentation ».
Jean-Marie Le Pen n’a pas tapé dans le bas de gamme. Parmi les grands crus commandés par lui, rien que du très bon avec des champagnes Dom pérignon ou Bollinger. Même faste côté vins avec des Château Margaux, Saint Estèphe ou Pomerol, selon la facture de la commande datée du 28 décembre 2016.
Jean-Marie Le Pen a directement puisé dans les 50 000 euros de budget annuels mis à sa disposition par le Parlement pour ses dépenses de « secrétariat » ou « liées à des activités politiques et d’information ». Ces crédits sont d’habitude utilisés pour « l’achat de gadgets promotionnels, tels des stylos avec le logo du Parlement ou le nom du député ».
Conformément au règlement du Parlement, des échantillons ont été envoyés à Bruxelles avant de passer commande. Enfin à un détail près : le site d’informations indique que Le Pen aurait demandé à son caviste de marquer les bouteilles avec des « étiquettes spéciales en rapport avec le Parlement européen » pour pouvoir plus facilement faire tomber la facture dans ses fameux frais promotionnels.
Dernier détail intrigant, aucune des bouteilles livrées ne dépasse la somme de 100 euros, soit le prix maximum autorisé pour chaque objet « promotionnel » réglé par le Parlement. Un simple coup d’Å“il sur le site du caviste permet pourtant de constater que certaines bouteilles livrées à Jean-Marie Le Pen dépassent largement les moyens financiers de Bruxelles : 250 euros la bouteille de Bollinger, selon les prix affichés en ligne contre « seulement » 97 euros dans la facture adressée au manoir de Saint-Cloud.
Des bizarreries qui ont poussé le Parlement à déclencher « une batterie de vérifications ». Le co-fondateur du FN devra rembourser si des irrégularités sont constatées.
Le prince Philip, roi du politiquement incorrect
Courrier international du 05/05 : Le 4 mai, lors d’une réunion d’urgence à Buckingham Palace, la reine Élisabeth II a annoncé le retrait de la vie publique de son mari, le prince Philip. Le départ d’une figure nationale controversée.
« Merci, monsieur ! » titre le Daily Express, remerciant le prince, duc d’Édimbourg, pour ses « 70 années de loyaux services, de malice et de controverses » . Des polémiques souvent provoquées par des petites phrases, qualifiées par The Guardian de « gaffes » ou de « franc-parler » .
Marine Le Pen assiégée dans la cathédrale de Reims.
The Independent, lui, n’est pas très tendre avec le prince : « Un homme tellement déconnecté des préoccupations modernes qu’il nous fait rire : même si cela n’est pas intentionnel. » Il rappelle que « Phil avait insinué qu’une boîte à fusibles défectueuse avait sûrement été ’installée par un Indien’ » et, qu’en 1981, en pleine récession, avec un chômage touchant plus de 3 millions de personnes, il s’était fait la réflexion : « il y a quelques années, tout le monde disait qu’il fallait davantage de temps libre, qu’on travaillait trop. Maintenant que tout le monde a plus de temps libre, ils se plaignent d’être au chômage. Les gens ne semblent pas savoir ce qu’ils veulent. »
Ce genre de phrases n’aurait jamais été toléré de la part d’hommes politiques.
Un ordre des journalistes
Sud-ouest du 30/04 : Aymeric Merlaud, conseiller régional (FN ) des Pays de la Loire, souhaite « créer un ordre des journalistes » pour « sanctionner des pratiques mauvaises », a-t-il déclaré, déplorant notamment « des pratiques d’espionnage ».
« Le problème, c’est qu’en matière de journalisme, il y a un code de déontologie mais il n’y a rien pour sanctionner ». « c’est d’ailleurs pour ça qu’on souhaite créer un ordre des journalistes, un peu comme l’ordre des médecins, avec des journalistes à l’intérieur, avec des élections () en tout cas qui pourrait sanctionner des pratiques mauvaises », a-t-il poursuivi.
« Je pense que ce n’est vraiment pas sérieux de considérer que le Front national est une menace pour le journalisme, ce n’est pas le cas », a encore insisté Aymeric Merlaud. "Marine Le Pen parle à de nombreux journalistes à travers le monde, des journalistes étrangers, des journalistes français.
On agite encore le chiffon rouge comme si on était un danger pour la démocratie", a-t-il déploré.
Cette semaine pourtant, les sociétés de journalistes de près d’une trentaine de médias ont signé une pétition protestant contre la décision du Front national de « choisir les médias autorisés à suivre Marine Le Pen » et dénonçant « une entrave à la liberté d’informer ».
Obamacare
Le Point.fr du 06/05 : Aux États-Unis, l’idée de la santé comme constituant un véritable droit social ne date pas d’hier. En janvier 1944, le président américain Franklin Delano Roosevelt demandait ainsi au Congrès l’instauration de nouveaux droits économiques et sociaux.
Numéro 6 : « le droit à des soins médicaux nécessaires et à l’opportunité d’être et de rester en bonne santé ». Soixante-treize ans plus tard, après de multiples réformes, le rêve de Roosevelt reste aussi controversé qu’Ã l’époque.
Sous l’ère Obama, plus de 20 millions d’Américains ont gagné une assurance maladie. Des gens qui auparavant vendaient leur maison pour payer leur traitement contre le cancer, ou rationnaient leurs visites chez le médecin pour économiser 150 dollars, ont gagné une relative tranquillité d’esprit.
Mais, au pays du libéralisme et de l’individualisme, la santé n’a jamais gagné le statut de droit fondamental, comme l’éducation : l’assurance maladie est un service comme les autres, disent les Républicains, qui aujourd’hui tentent, sous l’égide de Donald Trump, d’abroger des pans entiers d’Obamacare, la loi emblématique mais coûteuse signée en 2010. Jeudi, un projet de remplacement de l’Obamacare a été voté, de justesse, par la majorité républicaine de la Chambre des représentants, 217 voix contre 2013. Il doit maintenant être adopté par le sénat.
Plus de 25 millions de personnes vivent aujourd’hui sans assurance. Dans le même temps, les dépenses de santé continuent d’augmenter à un rythme effréné, car les pouvoirs publics n’ont pas de prise sur les tarifs. Pour combler ces failles, des personnalités de gauche comme Bernie Sanders ont remis en avant l’idée d’un système national public et unique, à l’européenne. Une utopie, avait lâché, pragmatique, Hillary Clinton.
Obamacare
La Cour suprême des États-Unis a refusé d’invalider la loi phare de Barack Obama sur l’assurance santé l’Obamacare . Elle laisse ainsi en place la couverture maladie de millions d’Américains. Sa décision, prise à la majorité de sept juges sur neuf, représente un camouflet a posteriori pour l’ancien président Donald Trump, qui a essayé par tous les moyens de supprimer cette loi emblématique de son prédécesseur. « Le principe de couverture universelle est établi et 31 millions de personnes ont désormais accès à des soins grâce à cette loi », a réagi l’ancien président Barack Obama, en estimant qu’il fallait désormais continuer à la « renforcer et à l’étendre ».