Ecrit le 8 mai 2019
Une équipe de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) intervient depuis novembre 2018 au lieu-dit La Répennelais. à Vritz (Loire-Atlantique), dans le cadre de l‘autorisation d’exploiter la sablière par le groupe LafargeHolcim. En six mois. les archéologues ont décapé une première zone d‘un peu plus de 5 hectares. Leurs découvertes indiquent que le site a connu plusieurs phases d‘occupation humaine entre le Néolithique et la fin du Moyen Âge.
Prescrite par le service régional de l‘archéologie (Drac Pays de la Loire), cette opération fait suite à un diagnostic réalisé par l’Inrap en 2017. Elle se poursuivra jusqu’à fin mai. Une seconde zone de 1,6 ha sera fouillée à l’automne.
Un site fréquenté dès le Néolithique
La première fréquentation du site remonte à la période néolithique. Environ 4 500 ans avant notre ère comme l’attestent les tessons de céramiques les plus anciens.
Cinq cents ans plus tard, le secteur est ré-occupé : une soixantaine de structures à pierres chauffées, évoquant des foyers à vocation culinaire, en témoignent. Quelques creusements dont l’organisation est difficile à comprendre, pourraient signer la présence d’un habitat contemporain de ces structures.
La base d’un mur
Environ 3000 ans avant notre ère. l’Homme s’implante de nouveau, laissant comme traces plusieurs excavations. Des vestiges mobiliers abondants ont été mis au jour : des silex taillés, des meules en pierre et des tessons de céramiques.
- Reconstruction d’une poterie
Plus proches de nous. quelques fossés datant de la Protohistoire. et notamment de la période gauloise (de -400 à -52), ont aussi été retrouvés sur le site.
Un habitat médiéval structuré
Aux XII-XIIIe siècles, le site, de nouveau occupé. est structuré par un axe de cheminement est-ouest qui suit le fond de la vallée et qui sera utilisé jusqu’à des périodes récentes. De part et d’autre de cet axe, un système complexe de parcelles délimitées par des fossés prend place. Au sud du chemin, trois pôles d’habitat, espacés d’environ 80 mètres les uns des autres et bordés au sud par le ruisseau du
Mandit. sont créés. Plusieurs constructions bâties sur poteaux de bois, dont certaines se superposent. ont été mises au jour ; plusieurs d’entre elles sont dotées de parois périphériques en abside.
Ces habitats perdurent jusqu’à la fin du XIIIe ou le début du XIV‘ siècle. L‘étude des fragments de poteries, recueillies dans les fosses et fossés à proximité des bâtiments. permettra de préciser la nature et la durée de l‘occupation Des prélèvements de sédiments fourniront des informations relatives à l’environnement naturel et aux cultures pratiquées sur le site.
Au nord du chemin, les archéologues ont mis au jour un habitat construit sans doute plus tardivement (XIVe-XVe siècle). Seuls quelques lambeaux de la base des murs en pierre et de sols dallés subsistent. La fouille a aussi révélé la présence d’un puits. Le site est abandonné vraisemblablement à la fin du Xe siècle.
Une étude documentaire sur ce site - dénommé le Vieux Pibois dans les archives - complétera les résultats de la fouille.
- Grenier représentation
Ces travaux offrent une opportunité rare d’étudier un habitat de la fin du Moyen Âge et la structuration des paysages agraires, dans le contexte des Marches de Bretagne et d’Anjou.
Chaque année, 700 km2 sont concernés par des travaux d’aménagement du territoire : carrières, routes, voies ferrés, bâtiments, pouvant entraîner la disparition des vestiges du passé que recèle le sous-sol.
Pour recueillir, conserver et étudier ces données patrimoniales avant leur descruction, l’archéologie préventive s’est progressivement développée depuis 1970.
L’institut nationnal des recherches archéologiques préventive (INRAP) conduit des travaux de recherche qui donne lieu à plus de 700 publication par an.
A voir nos frise chronologique du paléolithique jusqu’à nos jours :