Ecrit le 10 juillet 2019
Lacrymos de la ZAD les prévenus relaxés, la mairie désavouée !
Lundi 1er juillet 2019 à Nantes, scène inhabituelle au tribunal de police. Nous,
deux Castelbriantais, et notre avocat peinons à y croire, l’officier du ministère public plaide la relaxe à notre encontre !
Nous sommes accusés d’avoir déversé devant la mairie de Châteaubriant les restes de grenades lacrymogènes tirées sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes.
En effet, le 18 Avril 2018, le comité de soutien local à la ZAD organise une action
de dénonciation de la répression et des violences policières. Le jour même un des
maires adjoints porte plainte pour dépôt d’immondices. La municipalité par la voix
du maire se porte partie civile, réclamant 1 euro de dommages et intérêts et 57 euros de remboursement de frais de nettoyage.
Le 1er juillet, jour de l’audience, nous constatons qu’aucun élu ou représentant de la mairie ne s ’est donné la peine de venir Dans le dossier manquent également les papiers officiels et obligatoires permettant au maire de se constituer partie civile au nom de la mairie ! [Ndlr : il eût en effet fallu que le Conseil Municipal autorisât le maire à ester en justice].
L’officier du ministère public, mal à l’aise avec cette affaire dotée d’un dossier vide sans preuves ni fondements, se protège et réclame la relaxe ! Notre avocat, Maître Vallée, renchérit, s’appuyant sur un texte de loi sur le droit de manifester et les désagréments communément acceptables que cela entraîne. La mairie de Châteaubriant aurait-elle donc un problème avec le droit, la démocratie et la liberté d’expression ?
A la fin du procès, l’attention est portée sur l’animosité du plaignant, l’adjoint, vis à
vis de l’un d’entre nous, gérant du bar La Charrue à Châteaubriant. Une vidéo dévoile en effet les propos agressifs et menaçants de cet adjoint le jour de l’action : « - Puisque c’est comme ça moi aussi je vais venir à La Charrue foutre le bordel () comme tout est à tout le monde là -bas on va venir tout casser » « - c’est une menace ? » « Oui, je pense bien que ça va se faire ». Le soir même la devanture du bar était fracassée. Une plainte a été déposée et à ce jour aucune nouvelle .
* En portant plainte au nom de la mairie, l’adjoint n’a t-il pas fait un bel abus
de pouvoir pour régler ses comptes
personnels ?
* Comment la plainte de la maire si hasardeuse a t-elle pu aller jusqu’au tribunal et être instruite ?
* Pourquoi certaines plaintes attirentelles l’attention des gendarmes plus
que d’autres ?
* Avons nous affaire à une justice de
classe où seule la loi du plus fort prévaut ?
Finalement nous avons été relaxés. Mais qu’importe le verdict :Ne nous résignons pas, organisons-nous et faisons face à celles et ceux confortablement installés dans leurs pantoufles !
(communiqué)