Ecrit le 21 novembre 2007
Une usine de biogaz, près d’Issé (44)
Dans le cadre du « Pôle d’excellence rurale » du Pays de Châteaubriant, des réunions ont été menées par la Chambre d’Agriculture autour d’un projet de méthanisation. « Devenez producteur d’énergie en pays de Châteaubriant » a-t-il été dit aux agriculteurs. Constatons seulement que cela n’a pas intéressé grand monde !
méthanisation
Le projet : une usine de méthanisation qui utiliserait 30 à 40 000 tonnes de déchets et co-produits venant de la Saria et autant de tonnes venant des agriculteurs (fumiers, lisiers, résidus de céréales). Il s’agirait de produire du biogaz (méthane), de la chaleur et du digestat.
Il serait possible d’envisager d’autres usines de ce type si le besoin s’en fait sentir, par exemple pour chauffer l’eau s’il y avait construction d’une piscine à Lusanger. Ou s’il y avait un besoin de chaleur du côté des usines agro-alimentaires autour de Derval.
400 000 m3 de déchets
Actuellement les déjections agricoles (fumiers, lisiers) ne sont pas valorisées. Mais les prix du pétrole et du gaz augmentent et incitent à penser à utiliser du biogaz, sur un circuit court (production sur place, utilisation sur place).
Ce biogaz contient essentiellement du méthane, mais aussi du gaz carbonique et de la vapeur d’eau. Il s’obtient à partir de la fermentation de déchets organiques :
– Les déjections animales (lisiers, fientes, fumiers)
– Les résidus agricoles des cultures végétales
– Les déchets d’abattoirs, de cadavres d’animaux
– Les déchets verts (jardins, parcs )
– Les denrées périmées des commerces (invendus actuellement mis en décharge)
– Les restes alimentaires des particuliers, cantines, restaurants, hôtels
– Les huiles alimentaires (fritures) etc.
Tous ces déchets, hachés menu, seront dans un « digesteur » qui fonctionnera avec les bactéries présentes dans le fumier. Il n’y a aucun procédé chimique ! Le digesteur, hermétique, est chauffé à 38° et son contenu est brassé régulièrement pour homogénéiser le mélange et éviter les croûtes en surface qui empêcheraient la sortie des gaz. Au bout de 30 à 40 jours le mélange produit du biogaz et des résidus appelés « digestat ».
Attention cependant à ne pas mettre n’importe quoi ! Par exemple les résidus d’antibiotiques tuent les bactéries. Les déchets ligneux (bois) et les matières non organiques entravent la fermentation. Les boues des stations d’épuration, en raison des métaux lourds qu’elles contiennent, donneraient un digestat non utilisable par les agriculteurs.
Bio-gaz
Un mètre-cube de biogaz correspond à 0,6 litres de fuel.
Une tonne de tourteaux de colza peut produire 350 m3 de biogaz (équivalent à 210 litres de fuel). Une tonne d’herbe de pelouses peut produire 125 m3 de biogaz (équivalent à 75 litres de fuel). Une tonne de fientes de poulets peut produire 60 m3 de biogaz (équivalent à 36 litres de fuel).
Le biogaz (gaz inodore) peut ensuite être utilisé de deux façons :
– de manière directe pour produire de l’air chaud (chauffer des bâtiments, sécher des produits agricoles) ou de l’eau chaude.
– de manière indirecte (en utilisant un moteur) pour produire de la chaleur et de l’électricité. Celle-ci est ensuite achetée par EDF.
Digestat
Après fermentation il y a un résidu appelé « digestat » qui peut se présenter sous forme liquide ou solide. Un agriculteur qui apporterait 1000 m3 de fumiers et lisiers pourrait récupérer à peu près la même quantité de digestat, mais sans les odeurs, sans germes pathogènes et sans graines d’adventices, avec une bonne qualité azotée pour amender et fertiliser le sol.
Environnement
La France n’a qu’une dizaine d’installations de méthanisation (dont le projet géotexia, près de St Brieuc). l’autriche en a 200 et l’allemagne en a 3900 ! Les avantages pour l’environnement : réduction des gaz à effet de serre, suppression des odeurs d’élevage, gestion durable des déchets, production d’énergie renouvelable et création d’emplois.
L’Ecole supérieure d’Agriculture d’Angers est chargée d’enquêter auprès des éleveurs pour savoir notamment la quantité et la qualité des effluents produits : lisier pailleux ? Pur ? - Fumier mou ? Copeaux ? Sciure ? - Fientes séchées ? Humides ? Savoir aussi la périodicité des flux de déjections, les capacités de stockage des éleveurs, les conditions de transport, etc.
Pour info : il existe des petits digesteurs de démonstration :
http://www.eden-enr.org/spip/IMG/pdf/Fiche_Biogaz_Digesteur_Demo_EDEN.pdf
Des ours dans nos forêts
On parle de temps en temps de l’existence d’ours dans les Pyrénées et de leur comportement « archi-prédateur ».
Mais on ne parle pas des ours du Pays de la Mée. Ce sont des animaux mal léchés qui sévissent dans les forêts (Forêt Pavée, Forêt de Domnesche, etc.) au point qu’il faut placer de temps en temps des interdictions de circuler sur les routes qui les bordent.
Ces plantigrades ont un comportement prédateur, rangeant voitures et 4 x 4 sur les chemins y compris sur les chemins d’accès à une ferme. Ils ont des fusils et des meutes de 40-50 chiens qu’ils ne contrôlent guère puisque les agriculteurs du coin constatent des dégradations lors de passages en plein milieu des champs. Il est même arrivé à des agriculteurs de trouver la meute au milieu de leur cour, à proximité de l’étable où les vaches s’agitaient vivement en entendant les aboiements.
Et il n’y a rien à leur dire ! Ils sont les maîtres. Ne vous avisez pas de porter plainte c’est inutile . Alors, vaut-il mieux laisser courre ?
Ce petit mot d’humeur, s’il vient sous leurs yeux, leur rappellera qu’on n’est plus au temps de la féodalité et que les plaisirs-privilèges sanglants des uns ne doivent pas compliquer la vie des autres !
Ecrit le 10 décembre 2008
séché : biogaz à Changé
séché environnement dispose d’un site de stockage des déchets à Changé (Maine et Loire). c’est là que le syndicat mixte du pays de Châteaubriant dépose ses déchets : un km en camion, ça coûte, ça coûte .
d’après La Lettre de l’aPI du 6 décembre, la société séché Environnement a le projet de transformer en électricité les biogaz de Changé et même de fabriquer un CDD (Combustible dérivé de déchets) à partir de la biomasse issue du tri mécano-biologique. Parallèlement, toujours à Changé, la coopérative agricole Codema va récupérer la vapeur de la cogénération pour déshydrater la luzerne des producteurs laitiers : un tapis sécheur sur lequel sera propulsé de l’air chaud entrera en service début 2009, une première en France.
La démarche de Codema intéresse toute la France agricole. Des agriculteurs du bassin de Châteaubriant sont allés visiter le site mayennais avec un représentant de la chambre d’agriculture. Le groupe travaille sur un projet similaire avec l’usine d’équarissage de Saria à Issé.
En effet, en novembre 2007 on a entendu parler d’un projet d’usine de méthanisation qui utiliserait 30 à 40 000 tonnes de déchets et co-produits venant de la Saria et autant de tonnes venant des agriculteurs (fumiers, lisiers, résidus de céréales). Mais on ne sait rien de plus.
Ecrit le 1er juillet 2009
méthanisation à Issé
TERRENA, premier groupe coopératif français, et SARIA, filiale du groupe allemand Rethmann, sont les promoteurs d’un projet de méthanisation baptisé VALDIS qui va produire de l’énergie et des fertilisants à partir de 58 000 tonnes de biomasse.
L’unité de méthanisation sera construite sur le site de la Grand’Lande à Issé, à proximité de l’actuelle usine SARIA. Il produira :
– De l’électricité pour le réseau (12 000 MWatts par an, équivalent de la consommation de 1 500 foyers),
– De la chaleur pour l’industrie (12 000 MWatts par an),
|Des fertilisants pour l’agriculture (220 000 unités d’azote permettant de fertiliser 2000 ha de cultures).
Deux partenaires ont rejoint la démarche :
– Verdesis (filiale EDF Energies Nouvelles) pour la production électrique,
– Castel-Viandes, société d’abattage, de découpe et de transformation des viandes à Châteaubriant.
Pôle technologique agroenvironnemental
Le pôle d’excellence rurale est plus connu aussi sous le nom de « Pôle technologique agroenvironnemental »