Ecrit le 13 mai 2009
Patrick Buisson
Le cardinal de Richelieu avait à ses côtés le célèbre Père Joseph. Nicolas Sarkozy, chanoine de St Jean-de-Latran, se fait quant à lui étroitement conseiller par un catholique de tradition, érudit et plein d’esprit au demeurant, Patrick Buisson, ancien directeur de Minute et de Valeurs actuelles, ancien journaliste à LCI, ancien directeur de la chaîne Histoire.
c’est un catholique convaincu et très intransigeant, même si c’est dans une variante plus jubilatoire et plus baroque que celle de Christine Boutin. Ce qui ne manque pas d’influencer le président Sarkozy dans sa vision du catholicisme.
Patrick Buisson qui est une pointure incontestée, a convaincu Nicolas Sarkozy que l’élection présidentielle ne se gagnait pas au centre. Il a toujours préconisé le rapprochement entre la droite classique, qu’il juge sans doute "molle’ et les droites plus marquées sinon extrêmes, dans leur florissante diversité.
Peu connu du grand public, Patrick Buisson vient cependant de sortir de l’ombre en publiant une histoire de la vie sexuelle pendant l’Occupation en France :
1940-1945. Années érotiques
Tome 1 : Vichy ou les infortunes de la vertu
Tome 2. De la Grande Prostituée à la revanche des mâles (Albin Michel, 528 pages, 24 euros).
On peut s’inquiéter du rôle de relais d’une frange extrême que peut se plaire à jouer cet homme fort habile. Doté d’entregent, Il réussirait à convaincre le ciel de donner à Nicolas Sarkozy une auréole.
Source : Revue Golias du 30 avril 2009
« Travail, Famille, Patrie. » Lorsqu’on regarde la vie de la France occupée sous le prisme de la sexualité, que reste-t-il de ce triptyque qui devait symboliser la « Révolution nationale » ? Rien, en vérité. Ou plutôt une incroyable somme de contradictions.
La première divise les équipes dirigeantes de Vichy. Deux courants ne cessent de s’y affronter : d’un côté, la droite conservatrice et cléricale désireuse d’en finir avec la démocratie républicaine ; de l’autre, un courant fasciste fasciné par le modèle allemand. L’ordre moral des premiers ne parvient pas à cohabiter avec l’ordre viril des seconds.
Contradiction aussi entre une France vaincue et humiliée, que les discours officiels invitent à la pénitence, et le développement d’une sexualité de guerre marquée par des débordements en tous genres et le goût pour la fête, en particulier à Paris et à Vichy.
On y découvrira pétain, figé dans la posture de défenseur de la famille et d’apôtre du natalisme, qui était en réalité, un homme de plaisirs, nullement prêt à les « sacrifier » pour le renouveau de la patrie. Il ne s’est marié qu’Ã 64 ans, n’a pas eu d’enfants et a continué à Vichy une vie plus que leste. Pas si gaga que ça, la sainte-nitouche, devant les petites dactylos ! Le principal de l’ouvrage de P.Buisson, cependant, est consacré à l’analyse du facteur homosexuel dans les rapports entre occupants et occupés.
Dressant une fresque magistrale, qui couvre aussi bien l’histoire politique, littéraire, cinématographique que la chanson, la mode ou les faits divers, Patrick Buisson, révèle la face cachée de l’Occupation dans une enquête sans précédent, où l’anecdote le dispute à la révélation, et qui justifie une relecture vertigineuse de cette période.
(présentation de l’ouvrage de P. Buisson)