Ecrit le 24 décembre 2003
Autour du Conseil Municipal du 17.12.2003 à Châteaubriant :
Rue Gabriel DELATOUR
décidément le Maire de Châteaubriant ne doute de rien : Alain HUNAULT vient de faire attribuer par son Conseil le nom d’une rue à Gabriel DELATOUR, son propre grand-père (par alliance, il est vrai).
D’origine jurassienne et ancien condisciple de Paul Huard à l’Ecole Centrale, Gabriel DELATOUR ne fait pas à proprement parler partie de la saga HUARD : il n’y est entré, ainsi qu’Ã la direction de l’entreprise, qu’en tant que beau-frère de Paul Huard.
Ce catholique de type rigide et fortement conservateur a été longtemps responsable de la fonderie Huard (actuellement FOCAST) et certains se rappellent ses colères homériques. Codirecteur de l’entreprise Huard, il prendra plutôt en charge , avec les problèmes d’atelier, la gestion du personnel avec lequel il fut souvent en conflit : on se souvient encore de certaines manifestations rue de la Victoire où il avait son domicile. Il se voulait pur, dur et juste : il fut souvent naïf et dupe d’une partie de son encadrement. Homme d’ordre et de discipline, il suivait aveuglément les directives du CNPF (actuel MEDEF). Il fut d’ailleurs un temps président départemental du Syndicat Patronal de la métallurgie Loire-Atlantique.
Si Paul Huard méritait que son nom soit donné à une place publique en tant que Résistant authentique et Maire de la Libération, on ne voit guère ce qui justifie cette promotion posthume que lui-même n’eut probablement pas souhaitée.
Sa famille a d’ailleurs toujours été d’une remarquable discrétion.
En revanche cette future rue respire encore la sueur des métallos et particulièrement des forgerons castelbriantais : il eut été plus juste et plus logique de leur rendre un hommage collectif.
Jean-Pierre Le Bourhis a proposé « rue de la métallurgie » ou « rue des forgerons ». En vain.
Ecrit le 7 janvier 2004 :
au sujet du CM du 17.12.2003 :
La trêve des confiseurs nous a conduits à différer le compte-rendu du Conseil Municipal du 17 décembre 2003 à Châteaubriant . Au menu il y avait le « débat d’orientation budgétaire » qui donne quelques infos intéressantes, mais partielles dans la mesure où ne sont inscrites que les dépenses « liquidées et engagées au 1er décembre 2003 ».
Place Ernest Bréant :
– 1 529 162 €
– (soit 10 030 000,00 F)(soit un milliard d’anciens francs)
Terrain de foot route de Vitré (tout neuf) (celui qui est impraticable) : 584 270 € (soit 3 832 560,00 F)
vélodrome : 482 076 € (soit 3 162 200,00 F)
Immeuble de la Vernisserie (en cours)
159 412 € (soit 1 046 000,00 F)
Stade des Briotais (travaux partiels)
114 897 € (soit 753 700,00 F)
Mini-golf : 106 798 € (soit 700 550,00 F)
Ces chiffres donnent « une idée » du coût, mais sans précision. Par exemple il faudrait ajouter, pour le terrain de foot de la route de Vitré, le prix d’acquisition du terrain. Et pour la Place Ernest Bréant, il faudrait ajouter le coût du ravalement de la façade d’entrée de la mairie (qui ne doit pas être donné : plus de deux mois de travail d’une entreprise de taille de pierres de tuffeau !)
Souvent chiffres varient
Bien fol qui s’y fie
De plus les chiffres donnés ci-dessus n’indiquent pas s’ils sont Hors Taxes ou TTC.
Il y a par ailleurs des distorsions : le local de la Vernisserie est indiqué à 159 412 € en page 3 du document remis par la mairie, et à 199 517 € en page 4. Allez donc vous y retrouver ! Il y a 25 % de différence. On peut dire que les instances municipales ne facilitent pas la tâche des citoyens.
La municipalité signale par ailleurs avoir obtenu des subventions importantes allant de 31,9 % (pour la place Ernest Bréant) à 67,7 % pour le local de la Vernisserie. Elle indique en particulier qu’il y a eu 53,6 % de subventions pour le bowling. Mais dans la délibération du 30 septembre 2002 il était annoncé 67 % de subventions ... Comme quoi le bowling a coûté plus cher que prévu.
Endettement
Avec tout ça, il est évident que l’endettement de la ville est modifié. Rappelez-vous le bulletin municipal d’avril 2003. Une pleine page était consacrée à l’endettement de la ville avec un graphique montrant une baisse sensible depuis 2000.
Curieusement, cette fois-ci, pas de tableau ! Pas non plus de comparaison avec les années précédentes. Il faut aller fouiller les documents (du 9 février 2003) pour trouver que !
Total de la dette :
Au 31.12.2002 : 11 933 329 €
Au 31.12.2003 : 13 137 023 €
Au 31.12.2004 : 14 168 000 €
Ainsi la dette de la ville progressera de 7,8 % en 2004 par rapport à 2003
Pas de transparent
« Depuis deux ans, la dette de la ville augmente, il faut le savoir » dit Claude Amice, conseiller municipal d’opposition qui, pour appuyer son propos, a apporté un « transparent ». Mais la municipalité n’a pas voulu le projeter. Les citoyens n’ont pas le droit de savoir ?
Le bowling en plus
Pour brouiller un peu plus les pistes, la municipalité a mis le bowling en « budget annexe ». On voit ainsi apparaître un emprunt de 503 000 € fait pour ce bowling. « Cette somme fait-elle partie des 14,168 milliers d’euros de tout à l’heure ? » a demandé Claude Amice. réponse gênée : ben non, elle n’en fait pas partie !
14 168 000 + 503 000 = 14 671 000
Finalement la dette prévue pour la ville sera donc de
14 671 000 € soit 11,7 % de plus que l’année précédente.
La fiscalité
La municipalité continue sa politique de baisse des taux des impôts locaux. Merci c’est gentil. Mais pour chaque citoyen cela ne fait que les clopinettes. Un exemple :
2003 : taxe d’habitation 64 € par mois (sur 10 mois)
2004 : taxe d’habitation 63 € par mois (sur 10 mois)
Ainsi le gain est de 10 € par an en taxe d’habitation, à peu près le prix d’un repas dans un restau ouvrier. Y a-t-il vraiment de quoi pousser des cocoricos quand on voit que, en même temps, la dette de la ville augmentera d’environ 1 534 000 €.
Ordures !
Parmi les impôts locaux figurent aussi les taxes foncières et notamment la taxe d’enlèvement des ordures ménagères. Celle-ci, pour une maison de Châteaubriant, est passée de 12,3 % à 12,6 % de la valeur locative de la maison, entre 2002 et 2003. Cela fait une augmentation de 2,4 % (concrètement : 6 euros dans l’année). C’est une augmentation fort raisonnable. Un intéressant tableau publié par le bulletin municipal de Châteaubriant, n°81 de décembre 2003 (reprenant Ouest-France du 9 novembre 2003), montre l’évolution de la taxe des ordures ménagères dans quelques villes de l’Ouest :
Taxe d’enlèvement des ordures
ménagères, de 2002 à 2003 :
CHATEAUBRIANT + 2,47 %
Pornic + 38,48 %
Château-Gontier + 10,54 %
Vitré + 7,23 %
Redon + 6,77 %
La Chapelle s/Erdre + 5,75 %
Vertou + 2,73 %
Carquefou + 2,01 %
Sablé sur Sarthe + 1,67 %
Guérande - 3,49 %
Comme quoi l’augmentation à Châteaubriant est dans la norme des autres communes. Et pourtant, rappelez-vous le « foin » qu’a fait Alain Hunault en octobre 2002 : il disait, pour culpabiliser les élus précédents, qu’il existait un déficit énorme, que le service était mal géré, que les finances intercommunales étaient mises en péril. Les chiffres donnés par Alain Hunault lui-même, dans son bulletin municipal de décembre 2003, montrent que ses dires étaient très excessifs.