Ecrit le 19 janvier 2011
Metalogik une association d’entreprises de métallurgie : ABRFi, Acco, Cocaud, méca-Atlantique, Euro-mécanique, SIMM, Dixence, SRVU, CIMC - en étroit lien avec le lycée polyvalent Etienne Lenoir, le Conseil Régional des Pays de Loire, la Chambre des métiers et l’aDIC (Association pour le développement Inter-entreprises de la région de Châteaubriant).
Tout ce beau monde, depuis 2006, consacre du temps, beaucoup de temps, à la promotion des métiers de la métallurgie : usinage et chaudronnerie. Avec des actions destinées à assurer la pérennité des sections de formation du Lycée Etienne Lenoir dont, tous, ils reconnaissent la qualité. « Nos entreprises ont des outils très performants. Nous avons besoin de salariés ayant une formation de qualité supérieure » dit Patrick Carcouë t en rêvant d’une future section de BTS (Brevet de technicien supérieur) au Lycée Etienne Lenoir.
Les Pays de Loire sont la quatrième région de France pour les emplois industriels. « Dans la région castelbriantaise, nous comptons 70 entreprises, 1700 salariés dont 80 % sont formés à Châteaubriant. Ces entreprises participent à la fabrication des joyaux français. Nous voulons le faire savoir »
Les entreprises multiplient donc les contacts auprès des collèges, dans les classes de Troisième.
« Nous travaillons pour l’avenir de Châteaubriant et de nos entreprises » dit encore Patrick Carcouë t. « Le lycée Lenoir est un beau lycée, équipé de machines modernes : la Région Pays de Loire y veille. Les entreprises locales font des investissements lourds, 500 000 voire 600 000 euros la machine ! Bien sûrnous avons connu la crise, mais les licenciements, chez nous, ont été moindres qu’ailleurs, nous avons tout fait pour garder notre personnel et utiliser les baisses d’activité pour accentuer la formation ».
métiers d’avenir
La Chambre des métiers soutient les actions du groupe Metalogik ! « Il faut continuer à former les jeunes, pour répondre aux besoins de demain et notamment pour remplacer ceux qui partiront en retraite bientôt » explique Joêl Fourny « Dans cette région, les chefs d’entreprise ont une moyenne d’âge élevée. La reprise et la transmission sont un enjeu important pour ne pas fragiliser le tissu industriel. Il faut que le lycée Etienne Lenoir conserve ses filières de formation et se fasse connaître au-delà du Pays de Châteaubriant ».
Et puis, ajoute-t-il : « Il faut faire comprendre aux familles que la métallurgie n’est plus le métier pénible, sale, mal payé qu’il était autrefois. c’est un métier d’avenir où, même en commençant à un niveau faible, il est possible d’évoluer grâce à la formation ».
Oui mais, les contrats de travail, les salaires ?
Oui mais les contrats de travail, les salaires, incitent-ils au choix de ces métiers ? « Au-delà du salaire, il y a dans nos entreprises la prise de considération du salarié » dit Joë l Fourny.
[Ndlr : c’est pas la considération qui permet de faire face à une hausse de 20 % du prix du fuel de chauffage ! Les pères qui ont connu les bas salaires, la dévalorisation voire le mépris pour leur métier manuel, n’incitent pas les jeunes à entrer dans cette voie. Ceux qui connaissent encore, en 2011, dans des entreprises de Châteaubriant, le stress et les horaires décalés, ne les incitent pas non plus].
« Je ne supporte pas qu’on dise que le secteur des PME paie mal ses salariés. Nous sommes des entreprises à taille humaine. Nous offrons, en plus du salaire, des avantages intéressants, comme les chèques-déjeuner par exemple. En période de crise les grosses entreprises n’ont pas hésité à débaucher. Ici nous avons fait le maximum pour garder notre personnel » s’emporte Joë l Fourny.
« Quand je vois les chiffres donnés sur la moyenne des revenus de la région, je pense que ceux-ci ne prennent pas en compte ceux des hauts dirigeants qui, eux, ne résident pas à Châteaubriant » [Ndlr : Tiens ! Et pourquoi donc ?] dit Alain Malgogne, président de l’aDIC, en défendant, lui aussi, le lycée professionnel Etienne Lenoir. « Ce lycée ne sera maintenu que s’il y a suffisamment d’élèves inscrits dans les sections de formation ». Le Proviseur du Lycée, lui, déplore voir plus de candidats dans les sections commerce ou carrières sanitaires et sociales, sans débouchés, que dans les filières métallurgie.
Et les contrats de travail ? Pendant trop longtemps les entreprises ont embauché les jeunes en intérim. « Maintenant les gens ont envie de gérer leur temps de travail et aussi de repérer les entreprises qui les intéressent » dit M. Jacquemin, cependant que M. Malgogne reconnaît que « l’intérim a été dévoyé depuis 25 ans ». Maintenant, surtout en période de crise, les salariés cherchent un CDI, les entreprises ont besoin de stabilité, de conserver leurs professionnels. « L’intérim sauvage ne sert des intérêts de personne » dit encore M. Malgogne.
Entreprise 1 : Neuf salariés à 1200 € et un dirigeant à 3500 €. Moyenne : 1430 €/mois Entreprise 2 : Neuf salariés à 1200 € et un dirigeant à 8000 €. Moyenne : 1880 €/mois Dans quelle entreprise le salarié est-il le mieux payé ? réponse : la 1 ou la 2 c’est pareil ! La moyenne est un trompe l’Å“il. |
En conclusion, oui, faut y aller :
— il y a des métiers fort intéressants (22 corps de métier : tourneur, fraiseur, ajusteur, dessinateur, programmeur, etc). Ceux qui sont dans le métier vous le diront. Très souvent ils sont fiers de leur métier, à juste titre.
— Il y a de bonnes possibilités d’évolution, jusqu’Ã des postes de BTS, ingénieur, chef d’entreprise.
— Il y a aussi de fortes raisons d’indignation et la nécessité de se syndiquer et s’organiser dans les entreprises, de réclamer de meilleurs salaires, de meilleures conditions de travail. Les salariés ne sont pas des pions, ils sont indispensables à l’entreprise : certains chefs d’entreprise l’oublient.
Alors, le 28 janvier, venez à la soirée du « savoir-fer » . 02 40 44 60 59.
28 janvier : savoir-fer Le 28 janvier prochain aura lieu la soirée du « Savoir fer » à partir de 16 heures, ouverte à tous et plus spécialement aux jeunes et aux familles : ce sont les jeunes actuellement en formation qui feront visiter les équipements du lycée et montrer l’ampleur de leur savoir-faire. Et puis, début février, auront lieu des visites d’entreprises (mais uniquement sur réservations au 02 40 44 60 59) |
Je bondis ...
« Je bondis littéralement de mon siège lorsque j’entends ou lis que, pour s’en sortir, il faut plus de mobilité de la part des employés et moins de contraintes au niveau du marché du travail. Tout ceci se traduit depuis des années soit par l’éclatement des familles concernées, soit par des plans dits ’sociaux’ dès que les règles autorisant les licenciements sont assouplies. Je tombe des nues face au mot d’ordre ’travailler plus’, alors que nos emplois ont été depuis longtemps délocalisés vers la Roumanie, l’Inde ou la Chine, et ’plus longtemps’, alors qu’un jeunisme forcené règne dans les entreprises et que le chômage touche plus de 50% des seniors de 55 ans et plus » écrit Philippe Béchade, « chronique-agora ». (1)
(1) http://www.la-chronique-agora.com/articles/20110111-3314.html