Ecrit le 6 juillet 2011
déjeuner ensemble
Que peut-on bien faire dans une petite commune de 700 habitants. S’ennuyer assurément ! Amis des grandes villes, qui souffrez de chaleur, de rues encombrées, d’air pollué, venez donc faire un tour à Treffieux. Son centre international de culture paysanne, son lac de Gruellau, son jardin botanique, sa fête de la solidarité, ses associations, son repas communal et même ses polémiques !
Depuis des lustres, du temps où les personnes âgées étaient en grand précarité, les communes avaient institué un « Repas des Anciens », pour tenter, en un jour, de faire oublier 364 jours de galère [Même principe que pour la fête des mères ou la journée de la femme !]. Mais la galère des personnes âgées s’est atténuée, maintenant ce sont les jeunes et les familles qui souffrent le plus. C’est pourquoi le CCAS (centre communal d’action sociale) de Treffieux a voulu faire bouger les choses, mais en douceur et dans l’unanimité. Et pourquoi pas un repas communal ?
193 participants
Les associations ont été contactées et les choses se sont préparées au rythme d’une réunion par mois. Tous les habitants ont été invités (bulletin municipal, mot dans le cahier des enfants) et une lettre personnelle a été envoyée aux plus de 65 ans. Des permanences ont été tenues, il y a eu aussi des tracts, des affiches et des relais pour les villages pour que nul ne soit oublié. Et le 25 juin, 193 personnes se sont retrouvées sous la grande halle de Gruellau pour un buffet campagnard (tarif 9 €/personne, gratuit pour les plus jeunes). Cinquante deux « anciens » soit 90 % de cette tranche d’âge, ont répondu présent et, si nécessaire, des convives leur ont donné un coup de main pour le service. L’apéritif a été offert par Les amis de Gruellau, le vin a été offert par le CIA (lire plus loin), le petit train touristique était en fonctionnement, une sortie nature a été organisée et une course en sacs. Ceux qui le voulaient ont apporté jeux de cartes et palets. Et les familles qui préféraient apporter leur pique-nique en avaient toute liberté.
« Tout le monde a travaillé à ce projet commun et nous en sommes très satisfaits » ont dit Jessica Castrix, Elodie Retaillaud et Bruno Lebordais.
L’écrémeuse
Sous la halle de Gruellau, les associations locales présentaient leurs actions. René Bourrigaud et le CICPR (centre international de culture paysanne et rurale) avait sorti une écrémeuse de son importante collection. Tourne tourne la manivelle, brave homme. Tant que sonne la clochette, le rythme n’est pas bon. Quand la clochette se tait, l’homme fait 60 tours/minute et « le bol » cent fois plus ! Alors on verse le lait de vache, (pas pasteurisé évidemment), sans perdre le rythme et, merveille, le lait gicle d’un côté et la crème de l’autre. Avec cette bonne crème on peut faire des gâteaux, ou du beurre à la baratte. Hum !
Et puis il faut laver le matériel, en particulier « le bol » et ses 21 gobelets (ce sont des filtres). « Autrefois on lavait à l’eau chaude, dans le chaudron noir et les lavures étaient données aux cochons. » explique Michel Poyart.
Photo : Michel Poyart et René Bourrigaud autour de l’écrémeuse ; une rangée de 21 « gobelets » et un Larousse ménager de 1926 (1260 pages)
Ecrit le 6 juillet 2011
La CIA à Treffieux
Non, non, rien à avoir avec le service d’espionnage des Américains ! Le CIA c’est le « Comité Inter Associatif » de Treffieux, qui coordonne le téléthon chaque année et a participé à l’organisation d’une étape du Tour de Bretagne cycliste et au Safir (La vitrine de l’agriculture collective et solidaire : 28 000 visiteurs en trois jours).
Son originalité : le CIA a mis en commun le matériel des associations et peut prêter friteuse, sono, chambre froide, stand, podium, tables et chaises, vidéo-projecteur, etc. en échange d’une petite cotisation annuelle servant à acheter d’autres matériels. Tout est stocké dans un local communal et un employé municipal assure la remise et le retour du matériel. président : Bruno Lebordais