Ecrit le 15 août 2012
Une analyse fondée sur des faits
Plus de quatre ans après le début de la crise financière, les grandes économies du monde restent profondément déprimées, dans un scénario qui rappelle trop celui des années 1930. Et la raison est simple : nos décideurs ont les mêmes idées que celles qui ont guidé la politique dans les années 1930.
Le moment est donc venu d’un manifeste dans laquelle des économistes proposent une analyse fondée sur des faits. Parmi les signataires de ce « Manifeste pour un retour à la raison en économie », des grands noms de la profession Krugman, Layard, Hodgson, Wyplosz...Seront-ils écoutés ? En voici quelques passages :
– Les causes
De nombreux décideurs estiment que la crise a été provoquée par l’emprunt public irresponsable. A quelques rares exceptions près - autres que la Grèce -, c’est faux. En réalité, les conditions de la crise ont été créées par les emprunts du secteur privé, y compris l’effet de levier des banques. Ainsi, les importants déficits publics que nous voyons aujourd’hui sont une conséquence de la crise, et non sa cause.
– La nature de la crise
Lorsque les bulles immobilières ont éclaté des deux côtés de l’Atlantique, de nombreux agents privés ont sabré dans leurs dépenses afin de tenter de rembourser leurs dettes passées. Il s’agissait d’une réponse rationnelle de la part de ces personnes, mais - tout comme dans les années 1930 - elle s’est avérée collectivement autodestructrice, parce que les dépenses d’une personne constituent les revenus d’une autre personne. Le résultat de la réduction de ces dépenses : un effondrement économique engendrant une hausse des dettes publiques.
– Ce que serait une politique appropriée
A une époque où le secteur privé est engagé dans un effort collectif pour dépenser moins, les politiques publiques devraient agir comme une force stabilisatrice, en essayant de soutenir les dépenses. Nous ne devrions pas aggraver les choses par de larges coupes dans les dépenses publiques, ou de fortes augmentations des taux d’imposition sur les gens ordinaires. Malheureusement, c’est exactement ce que de nombreux gouvernements sont en train de faire.
- La confiance
Il est tragique qu’au cours des dernières années les vieilles idées aient à nouveau pris racine. Nous ne pouvons plus accepter une situation dans laquelle les craintes erronées de hausse des taux d’intérêt pèsent plus fortement dans les décisions politiques que les horreurs du chômage de masse. Le monde entier souffre quand les hommes et les femmes restent silencieux à propos de ce qu’ils savent être faux.
Source de l’article « les économistes appellent à la raison »
Ecrit le 15 août 2012
Nous écoutera-t-on enfin ?
Les Jeux Olympiques, oui, on n’entend plus que ça pour nous changer les idées. Comme s’il ne se passait pas des choses très graves dans le monde. Comme si l’inquiétude des citoyens n’était nullement prise en compte par ceux qui nous gouvernent. La Syrie, bien sûr, mais la crise économique aussi
Syrie : les morts se comptent désormais en dizaines de milliers. Bataille de Damas, bataille d’Alep. Qui l’emportera ? Le Premier ministre syrien Riad Hijab a fait défection le 6 août et a rejoint l’opposition, devenant le plus haut responsable à rompre avec le régime du président Bachar al-Assad en 16 mois de conflit en Syrie, où des combats sanglants continuent de faire rage. Le chef de la Misnis (mission de l’ONU en Syrie), le général Babacar Gaye, s’est dit « extrêmement inquiet », appelant les protagonistes à protéger les civils et à respecter les lois humanitaires.
La situation diplomatique est complexe, les rebelles eux-mêmes sont divisés. Mais on s’étonne de l’impuissance d’une institution comme l’ONU qui devrait, pourtant, empêcher les guerres ! Il suffit donc d’une opposition des gouvernements russe et chinois pour bloquer toute intervention ?
Bloquée sur le plan diplomatique, la France a envoyé deux équipements médico-chirurgicaux militaires en Jordanie, à Za’taari, à une dizaine de kilomètres de la frontière syrienne, pour soigner les réfugiés syriens.
Et la crise économique mondiale ? Elle ne faiblit pas, et les marchés financiers responsables de ces perturbations, sont toujours aussi puissants et aussi peu contrôlés par les gouvernements. Les plus riches s’en sortent bien, trop bien, les plus pauvres en sont victimes, comme d’habitude, en perte d’emplois, en baisse de revenus. Cela n’empêche pas la ville de Girone, dans le nord-est de l’Espagne, d’installer des cadenas sur les poubelles des supermarchés pour empêcher toute récupération de nourriture ! « Cadenasser les poubelles, c’est la logique génocidaire d’une société où il faut absolument de l’argent pour satisfaire nos besoins les plus élémentaires et où, non seulement, on prive de plus en plus de gens de la possibilité d’acquérir le minimum d’argent indispensable pour juste survivre un jour de plus, mais de surcroît, on fait en sorte que toute manière de survivre en dehors de la marchandise est totalement impossible », écrit Agnès Maillard dans son blog « La misère actuelle est totalement voulue et assumée par ceux qui la créent et elle est d’autant plus ignoble qu’elle se propage dans des sociétés où le nécessaire comme le superflu est surabondant et majoritairement gaspillé ».
Dans toute la France, les mauvais chiffres du tourisme et la météo dégradée depuis le début de l’année ont un impact direct sur l’emploi saisonnier. Les indicateurs de Pôle emploi font apparaître une baisse de plus de 14 % des offres de ce type de contrat au premier semestre 2012, par rapport à 2011. L’emploi intérimaire, lui, a reculé de 9,6 % sur la même période, selon des chiffres publiés en juin par le Prisme, syndicat professionnel du secteur.
Les méfaits de la sécheresse affectant les récoltes de maïs aux États-Unis et celles de blé en Russie ont fait grimper les prix de ces deux céréales respectivement de 23% et de 19% le mois dernier.. Espérons que cela ne se répercutera pas sur les prix en France !
L’économie française, plombée par le calvaire de la zone euro, va droit vers la récession, selon la Banque de France. « Le combat que nous menons est un combat pour la croissance, et ce n’est pas un combat perdu », a cependant assuré le ministre de l’Economie Pierre Moscovici.