Ecrit le 15 octobre 2014
Prix Nobel de la Paix pour Malala et Kailash
Malala Yousafzai est une personne extraordinaire. Aujourd’hui âgée de 17 ans, fille d’un propriétaire d’écoles de filles dans la vallée de la Swat, au Pakistan, elle s’est fait connaître du grand public début 2009, à 11 ans, par son témoignage intitulé Journal d’une écolière pakistanaise où elle dénonce les violences des Talibans qui, après avoir pris le contrôle de la vallée de Swat en 2007, incendient les écoles pour filles et assassinent leurs opposants. Elle apparaît alors en larmes dans une vidéo et dit vouloir devenir médecin. Après la reprise de la vallée par l’armée pakistanaise, lors de la seconde bataille de Swat en mai 2009, elle est reconnue comme une héroïne et son nom est attribué à son école.
Le 9 octobre 2012, elle est victime d’une tentative d’assassinat par des talibans du Tehrik-e-Taliban-Pakistan à la sortie de son école. Très grièvement blessée au cou et à la tête, elle est soignée en Angleterre et échappe à la mort, gardant seulement une rigidité d’une partie du visage.
Son père, également connu pour ses prises de position anti-talibans, a soutenu une intervention de l’armée dans sa région. Le 10 décembre 2012, il est nommé conseiller spécial de l’ONU pour l’éducation.
Le 12 juillet 2013, à la tribune de l’ONU, Malala Yousafzai parle de l’accès à l’éducation pour les filles. Elle y déclare notamment que « Les extrémistes ont peur des livres et des stylos. Le pouvoir de l’éducation les effraie. ».
Le 10 octobre 2014, le jury du prix Nobel lui a accordé le Nobel de la Paix. Mais cette attribution peut-elle faire oublier que, en Palestine, l’armée israélienne a tiré, aussi, sur de nombreuses écoles à Gaza.
Le Prix Nobel attribué à Malala est à partager avec Kailash Satyarthi, militant de la lutte contre le travail des enfants, un fléau qui est encore loin d’avoir disparu en Inde.
Kailash Satyarthi,
M. Satyarthi est ingénieur électricien de formation. Il dirige depuis 1980 l’ONG (organisation non gouvernementale) qu’il a fondée, le Bachpan Bachao Andolan (« Mouvement pour sauver l’enfance »), mobilisée pour arracher les enfants aux griffes du travail forcé. Familière des raids dans les ateliers ou les chantiers, Bachpan Bachao Andolan a sauvé 82 000 enfants de l’« exploitation », selon les chiffres fournis par l’ONG.
Disciple de Gandhi, M. Satyarthi est également organisateur de marches non-violentes visant à sensibiliser le public à sa cause. Le nombre des enfants employés (entre 5 et 14 ans), qui était de 12,5 millions en 2001 est tombé à 4,9 millions aujourd’hui, du moins si l’on en croit les chiffres officiels du pays. De l’avis de nombreux chercheurs, ces chiffres sous-évaluent toutefois le phénomène. En effet, 43 millions d’enfants (5-14 ans) ne sont enregistrés ni dans un emploi ni à l’école, où sont-ils ?
Mais le phénomène ne se limite pas à l’Inde. On estime que 250 millions d’enfants travaillent dans le monde, occupés à des tâches qui dépassent leurs forces. L’attribution d’un prix Nobel de la Paix peut-elle faire oublier les règles ultra-libérales de l’économie mondiale et les conséquences de la récession, alors qu’une spéculation boursière à Wall Street peut contraindre des centaines d’enfants en Afrique ou ailleurs à abandonner l’école et à vendre leurs petits bras pour assurer leur survie ou celle de leur famille.
Ecrit le 10 juillet 2019
Héroïsme, Unicef
Jusqu’au 1er septembre prochain, UNICEF France invite les adolescents âgés de 15 à 20 ans à profiter de la période estivale pour partager leur talent et leurs émotions, sur le thème « Héroïnes et héros du quotidien : change le monde avec tes mots ».
Les adolescents sont encouragés à écrire le premier chapitre d’une histoire sur le thème de l’héroïsme et de l’engagement. Le texte gagnant paraîtra au Livre de Poche, dans un recueil collectif, en 2020. Les dix textes finalistes seront aussi réunis dans un recueil collectif sur la plateforme numérique Librinova.
s’inscrire ici : voir le site unicef