Ecrit le 15 octobre 2014.
Le vaccin contre Ebola
20minutes.fr du 16/10 : Alors qu’Ebola a tué un homme à Dallas et contaminé un soignant au Texas, le directeur du NIH (l’Institut américain de la santé), a livré une lecture assez alarmante de la recherche contre ce virus aux États-Unis. Un vaccin aurait déjà pu être distribué si l’austérité budgétaire fédérale n’avait pas ralenti le développement de la recherche dans ce domaine. L’Institut national des allergies et des maladies infectieuses, une division du NIH qui traite les virus, aurait enregistré une coupe budgétaire de 50 millions de dollars entre 2004 et 2013.
Un financement d’urgence a été approuvé par le Congrès... Pour le directeur de l’institut Pasteur, ces dernières années, la recherche sur les fièvres hémorragiques n’a pas été considérée ’’comme un sujet prioritaire’’ parce que les épidémies précédentes étaient limitées.
« Ebola n’intéressait personne. C’était 2.000 morts en quarante ans. Autant vous dire que ça ne représentait pas un marché. Il n’y avait qu’une poignée de chercheurs qui travaillaient dessus ». Maladie négligée, Ebola est désormais au centre d’une « compétition » entre pays. Certains scientifiques ont subitement changé d’objet d’étude. Des « task forces » ont été montées et l’OMS a largement assoupli les protocoles des procédures réglementaires pour que les traitements soient rapidement disponibles.
A ce jour, l’afrique attend toujours.
Le pétrole en baisse
Courrier international du 15/10 : Les cours de l’or noir ont de nouveau chuté mardi 14 octobre. A Londres, le prix du baril de brent a diminué de 3,85 dollars, pour s’établir à 85,04 dollars : du jamais-vu depuis novembre 2010 :, tandis qu’Ã New York le baril de WTI se négociait 81,84 dollars (- 3,90 dollars), soit son plus bas niveau depuis juin 2012.
Cette baisse brutale s’explique par la publication du rapport mensuel de l’agence internationale de l’énergie, qui prévoit un ralentissement de l’augmentation de la demande mondiale : la consommation ne progressera cette année « que » de 700 000 barils par jour, soit 22 % de moins qu’elle ne l’estimait précédemment.
Plusieurs facteurs contribuent ces derniers mois à la baisse des prix. d’un côté, la mollesse de l’économie mondiale : notamment celles de l’asie et de l’Europe :, qui pèse sur la demande, et de l’autre côté, une offre pléthorique. d’abord, parce que le boom du pétrole et du gaz de schiste ne faiblit pas aux États-Unis. Ensuite, parce que la zizanie règne au sein de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep).
l’arabie Saoudite, membre le plus important du cartel, a déjà prévenu que, lors de la prochaine réunion de l’organisation, fin novembre, elle s’opposerait à toute volonté de réduire la production : quitte à s’accommoder pendant un certain temps de la faiblesse des cours.
Thomas Friedman, éditorialiste au New York Times, replace cette attitude dans un contexte géopolitique plus large : « une guerre mondiale du pétrole est-elle en train d’opposer les États-Unis et l’arabie Saoudite, d’une part, à la Russie et à l’Iran d’autre part ? » s’interroge le journaliste, en rappelant qu’une « guerre par procuration » oppose déjà ces deux ensembles de pays en Syrie.
Selon ce scénario, « Washington et Riyad s’efforceraient de faire baisser les cours du pétrole jusqu’Ã un niveau qui ne permettrait plus à Moscou et à téhéran de financer leur budget. »
Les dérives du TGV
Le Figaro.fr du 17/10 : Le TGV en perte de vitesse depuis deux ans est la cible de sévères critiques de la Cour des comptes. Selon Contexte, site d’informations sur les politiques publiques, les dirigeants de la SNCF, ceux de RFF, les élus, l’État, ont tous contribué à faire dérailler le TGV qui alourdit la dette du système ferroviaire faute de rentabilité. En 2013, la marge opérationnelle du TGV est revenue à 11,4 % contre 14,2 % en 2011. Cela a poussé la SNCF à déprécier de 1,4 milliard d’euros la valeur de son parc de TGV dans ses comptes en 2013.
Première erreur, les études de rentabilité réalisées en amont pour décider de lancer une nouvelle ligne de TGV sont systématiquement trop optimistes. Conséquence, la rentabilité des lignes est très inférieure aux prévisions. La LGV Nord atteint 3 % contre 12,9 % prévus. La LGV méditerranée affiche 4,1 %, soit deux fois moins qu’espéré. Le tronçon Poitiers-Limoges est pointé du doigt.
Ce déséquilibre conduit à subventionner lourdement le fonctionnement de ces lignes, « jusqu’à 80 % » indique la Cour des comptes. L’État se rendrait complice de la pression politique exercée par les collectivités quitte à perdre de vue la rationalité économique du projet. Ainsi, le maillage extrêmement large du territoire - pour satisfaire tous les élus - est une hérésie économique. Les TGV desservent ainsi 230 gares en France, un outil d’aménagement du territoire ruineux.
Autre faiblesse coupable : le montage financier trop souvent relégué au second plan. « La recherche de financements pour la LGV Tours-Bordeaux est intervenue 12 ans après le lancement des études et seulement quatre ans avant le début des travaux », relèvent les sages de la rue Cambon. Surtout la SNCF n’a pas réussi à freiner la dérive des coûts de son TGV. L’Europe ne l’a pas aidée en cherchant à quadriller le continent du nord au sud et d’est en ouest en poussant des projets de LGV comme Lyon-Turin et la liaison de Bordeaux à l’Espagne.
La Cour relève que la disette budgétaire coupera court à la surenchère des projets. Pendant ce temps la SNCF devra restaurer la rentabilité de cette activité. Certes, la hausse des péages versés à RFF pour l’utilisation du réseau a pesé sur les bénéfices du TGV mais la Cour des Comptes pointe surtout la dérive naturelle des salaires, liée à la progression automatique des rémunérations des cheminots. Avec une dette de 44 milliards d’euros, le groupe ferroviaire - SNCF et RFF réunis - se retrouve en situation de grande faiblesse. « Le risque est grand de voir le transporteur national aborder l’inéluctable ouverture à la concurrence de son activité voyageurs dans une position de faiblesse préjudiciable à son avenir ».
Les dirigeants de la SNCF avaient prévu de présenter un scénario de sortie de crise pour le TGV ; le rapport de la Cour des Comptes servira d’état des lieux avant la présentation de ce vaste chantier.
Instituteurs non payés
Libération.fr du 17/10 : L’inspection académique de Seine-Saint-Denis a enfin promis de verser « dans le milieu de la semaine prochaine » leurs salaires aux instituteurs stagiaires et contractuels qui n’ont pas été payés depuis la rentrée dans ce département. « Tous les professeurs dont le dossier est complet recevront un acompte correspondant aux rémunérations des mois de septembre et octobre dans le milieu de la semaine prochaine », a promis l’inspection académique.
Selon le Snudi FO, dans un département défavorisé qui peine déjà à susciter les vocations, un mois et demi après la rentrée scolaire, 231 profs rencontraient encore des difficultés pour être payés. L’inspection académique leur a proposé de voir des assistantes sociales « pour pouvoir bénéficier de bons alimentaires ou d’une aide de l’action sociale, le temps que leur salaire leur soit versé ».
Selon les syndicats, ces problèmes dans le versement des salaires sont liés pour certains professeurs aux renseignements incomplets qu’ils ont pu fournir lors de leur embauche, mais pour beaucoup d’autres à la saturation des services administratifs de l’académie. La Seine-Saint-Denis connaît un renouvellement extrêmement important et a recours à des centaines de contractuels pour assurer les cours, faute de candidats.