Ecrit le 17 février 2016
l’adultère de trop
Le Monde.fr du 14/02 : Il se voulait un exemple d’élu moderne et de père attentionné. C’est plein de contrition que Kensuke Miyazaki a dit adieu à sa carrière de parlementaire. Âgé de 35 ans, l’élu de Kyoto (Japon) du Parti libéral-démocrate au pouvoir avait suscité un vif débat en décembre 2015 en se disant prêt à prendre un congé de paternité : autorisé au Japon mais extrêmement rare : pour s’occuper de son enfant à naître. Il avait alors été critiqué, beaucoup estimant qu’un élu n’est pas un travailleur comme les autres. Marié à Megumi Kaneko, elle aussi élue du PLD, M. Miyazaki avait reçu l’appui du premier ministre Shinzo Abe, qui plaide pour un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée.
La belle histoire de cet ikumen, un terme qualifiant les hommes qui partagent l’éducation des enfants avec leur épouse, s’est mal terminée. L’hebdomadaire Shukan Bunshun a révélé que M. Miyazaki avait eu le 30 janvier : soit six jours avant la naissance de son fils : une aventure avec la mannequin Mayu Miyazawa. « J’ai fait quelque chose d’extrêmement cruel à ma femme, a reconnu l’élu volage. Je passerai le reste de ma vie à m’occuper d’elle. » Il a également admis que l’aventure avec la starlette n’était pas la première.
Le désormais ex-parlementaire a présenté ses excuses pour avoir « aggravé la dé-fiance de la population pour la politique en trahissant » ses engagements. Il a toutefois réaffirmé sa conviction que les hommes devraient s’impliquer plus dans l’éducation de leurs enfants. « Les temps ont changé. Nous ne devrions plus laisser les femmes jongler seules entre le travail, l’accouchement et l’éducation des enfants. »
La Suède rejette la déchéance
Libération.fr du 10/02 : Le Parlement suédois a repoussé une proposition de l’extrême droite ; les démocrates de Suède, parti anti-immigration, souhaitait introduire « la possibilité de retirer la nationalité suédoise à une personne condamnée pour un délit en lien avec le terrorisme (...) même si cela la rend apatride ». Seuls les 45 députés de ce parti ont voté pour. Les autres parlementaires ont voté contre (236) ou se sont abstenus (16 ).
Le vote est intervenu le même jour que celui en France de l’assemblée nationale pour adopter un projet de révision constitutionnelle qui doit introduire cette possibilité. La déchéance de nationalité a provoqué depuis les attentats de novembre à Paris un débat passionné en France, qui n’a pas eu d’équivalent en Suède. Dans ce pays, on ne perd sa nationalité que si on a fait de fausses déclarations ou corrompu un fonctionnaire pour être naturalisé. Le projet de loi du gouvernement suédois a été adopté par tranches, parfois avec l’aide de l’opposition de centre-droit, parfois sans.
Prêtres pédophiles
20minutes.fr du 12/02 : « Il n’incombe pas forcément à un évêque de signaler les suspects aux autorités, à la police ou à un procureur s’ils sont informés d’un crime ou d’un acte immoral » lorsque des membres du clergé sont coupables d’abus sur des mineurs. Ce texte du psychanalyste français Tony Anatrella, prêtre du Diocèse de Paris et consulteur au Conseil pontifical pour la famille, indique aux membres du clergé la marche à suivre face à des accusations d’abus sexuels.
Le Saint-Siège précise que si les évêques sont tenus de se tenir au courant des lois locales, qui peuvent leur imposer d’informer les autorités des allégations, leur unique devoir est d’en référer à leur hiérarchie. Pour le Vatican, c’est aux victimes et à leurs familles de porter plainte auprès des autorités.
l’an dernier, après des scandales à Rome et au Vatican, le souverain pontife avait présenté ses excuses. Parmi les scandales figuraient notamment l’affaire de l’ancien nonce polonais Józef Wesolowski, retrouvé mort, de cause naturelle selon l’autopsie, alors qu’il devait être le premier prélat jugé au Vatican pour actes pédophiles. « Je voudrais, au nom de l’Église, vous demander pardon pour les scandales qui ces derniers temps se sont produits aussi bien à Rome qu’au Vatican », avait alors déclaré François.
Le document révélé par The Guardian tranche donc avec les dernières déclarations de François, alors que le Vatican a annoncé en avril 2015 qu’il allait mettre en place des procédures juridiques établissant les responsabilités des évêques et des supérieurs coupables d’avoir couvert ou omis de sanctionner des religieux, notamment des prêtres, ayant commis des actes de pédophilie.
Moralement contestable
LeFigaro.fr du 11/02 : Les attentats ont parfois des conséquences inattendues. Rescapée du Bataclan, Laurence s’est vu refuser une assurance en raison du « stress post-traumatique » dont elle souffre. Le 13 novembre au soir, la jeune femme se trouve dans la salle de concert. Par chance, elle parvient à sortir, sans être blessée. [] Avant les attentats, la jeune femme avait souscrit un prêt immobilier pour acheter un appartement. Après les événements du 13 novembre, elle décide de souscrire une assurance emprunteur. Elle remplit donc un questionnaire de santé, qui lui demande si elle est sous suivi médical. Honnête, elle déclare son « stress post-traumatique » et « son mi-temps thérapeutique ». L’assureur de sa banque refuse de lui accorder son contrat d’assurance : « La décision qui vous a été notifiée est motivée par l’état de stress post-traumatique que vous avez connu, suite aux attentats de Paris ».
Laurence ne s’attendait pas à une telle réaction. « Je pensais avoir une visite médicale ou un bilan psychologique de la part du médecin conseil et en fait, rien de tout ça n’est arrivé », regrette-t-elle. « Vous avez l’impression qu’on vous refuse la maîtrise de votre vie, de vos projets et qu’on vous renvoie sans arrêt [cette étiquette de] »victime du Bataclan« ».
Cette mesure est toutefois légale, comme le rappelle un avocat en indemnisations de dommages corporels au barreau de Paris. « Les assurances ont le droit de refuser des clients », explique-t-il. « Leur décision dépend de l’état de santé de la personne. Et quand ils estiment qu’il y a un risque, soit ils augmentent la prime de l’assurance, soit ils refusent d’assurer la personne, tout simplement ». Dans le cas de Laurence, l’assureur redoute qu’elle « soit en arrêt maladie, qu’elle voie ses revenus diminuer et qu’elle ait des difficultés à rembourser son emprunt », poursuit-il. « Mais dans les circonstances actuelles, je trouve que ce n’est pas correct d’un point de vue moral et éthique ». Juste avant la diffusion du reportage, l’assureur de Laurence a finalement fait marche arrière et proposé une « renégociation ». Elle hésite encore à l’accepter.
Laurence n’est pas un cas isolé. Michel Catalano, le patron de l’imprimerie de Dammartin-en-Goë le, où s’étaient retranchés les frères Kouachi en janvier 2015, a dû se battre avec l’une de ses assurances pour obtenir une indemnisation à la hauteur des dégâts causés par l’intervention du GIGN. A l’Association française des victimes du terrorisme (AFVT), qui accompagne plus de 200 personnes depuis les attentats du 13 novembre, on sait aussi que les assureurs peuvent parfois se montrer coriaces. « Nous avons eu des remontées de la part de commerçants, victimes des attentats de Paris, qui rencontraient des difficultés avec leur assureur », rapporte le directeur adjoint de l’association. Bien souvent, il s’agit de dégâts matériels que certaines compagnies d’assurance rechignent à payer. []
D’autres victimes ont été malmenées par des employeurs peu scrupuleux. « On a eu le cas d’une serveuse à Londres », rapporte de son côté Jérémy Bridier, responsable juridique à l’AFVT. « Parce qu’elle ne souriait pas assez aux clients, son patron lui a fait comprendre qu’elle devait se ressaisir, sans quoi elle devrait partir ». La jeune femme a démissionné. « On n’en est qu’au début. D’autres histoires de ce type viendront, il faudra s’y préparer ».