Ecrit le 23 octobre 2019
Dans un dossier de presse le groupe SERR (socialiste, écologiste, radical et républicain) a choisi de mettre en lumière les ratés et les rendez-vous manqués de la rentrée pour démontrer l’inefficacité et l’inconsistance de l’action régionale.
Les ratés de la rentrée
Une rentrée ratée dans les transports scolaires : la Région, qui a pourtant bénéficié d’un délai de 18 mois pour mettre en œuvre la compétence transports scolaires, n’a pas réussi à la préparer dans de bonnes conditions. Celle-ci s’est déroulée de façon particulièrement chaotique pour les élèves et leurs familles.
1. Dysfonctionnement de la plateforme d’inscription au service « Aléop », entraînant retards et erreurs dans l’adressage des titres de transports,
2. pénurie de conducteurs d’autocars conduisant à la suppression de certaines dessertes,
3. Horaires de ramassage non communiqués aux familles,
4. Temps de parcours allongés et certains arrêts non desservis,
5. Gilets « haute-visibilité » livrés en retard,
6. Absence de lecteurs de cartes dans certains cars,
7. Listes d’élèves inscrits non transmises aux mairies,
8. Harmonisation tarifaire en trompe l’Å“il : le Conseil régional avait annoncé une baisse des tarifs pour la grande majorité des usagers, mais le nouveau système entraîne une hausse des coûts pour de très nombreuses familles ligériennes et aggrave les inégalités.
Une rentrée ratée dans le transport ferroviaire : la politique menée par la majorité s’avère très inéquitable et peu transparente. Ainsi, nous constatons la poursuite de l’augmentation massive du coût des abonnements au TER (+15% en trois ans : +7€ en 2018, +7€ en 2019, +7€ en 2020), la poursuite de la réduction des horaires et la fermeture de guichets, notamment dans les zones rurales (Châteaubriant, Vertou, Evron, Fontenay-le-Comte 33 gares sont concernées au total dans la Région), la poursuite de la dégradation d’une offre de service déjà insuffisante en période de pointe avec des trains surchargés suite à la vente de sept rames à la Région Centre Val de Loire, et enfin une procédure d’ouverture à la concurrence sans garantie préalable de l’amélioration du service rendu.
Nous avons pourtant besoin de transports en commun plus efficaces pour répondre à la demande des usagers et à l’urgence écologique. Aujourd’hui, il faut sans tarder dresser un bilan de cet échec et trouver des solutions rapides et efficaces afin d’y remédier. c’est pourquoi nous avons demandé à la présidente de Région Christelle Morançais, en lien avec nos collègues du groupe écologiste et citoyen, la création d’une mission d’information dont le rôle sera de procéder à l’évaluation de la manière dont la Région a mis en œuvre les compétences transférées en termes de transport scolaire et périurbain dans le cadre du service public de transport régional.
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Rendez-vous manqués
La rentrée a été marquée par des événements majeurs qui auraient dû interpeller la majorité régionale, l’inciter à réagir fortement ou à prendre des initiatives nouvelles. Cela n’a pas été le cas.
ï ® Chômage des jeunes : la Région dans le déni
Si, entre l’été 2018 et l’été 2019, le chômage des jeunes de moins de 25 ans s’est stabilisé à l’échelle nationale, il a en revanche fortement progressé en Pays de la Loire (+5%), contredisant le discours d’autosatisfaction de l’exécutif et infirmant la thèse selon laquelle l’apprentissage est la solution au chômage des jeunes.
Ces chômeurs supplémentaires méritent l’attention et la mobilisation de la Région. Nous proposons donc la mise en œuvre d’un plan d’urgence pour l’emploi des jeunes avec notamment la création d’un parcours « Entrée dans l’emploi » pour les 16-25 ans pas ou peu qualifiés et la mise en place d’un véritable plan pour l’orientation et la formation tout au long de la vie offrant à chaque jeune un accompagnement de qualité et adapté.
ï ® Pesticides et évolutions de notre modèle agricole : quand les élus et les citoyens se mobilisent pour lutter contre l’utilisation des pesticides et leurs conséquences pour l’environnement et la santé humaine, la Région répond « démagogie » et « irresponsabilité ». Elle se cabre dans une réaction défensive et conservatrice plutôt que de chercher à construire avec toutes et tous une voie d’avenir.
Le monde agricole traverse une crise profonde. Les mobilisations d’agriculteurs qui ont émaillé la rentrée montrent que le malaise est général. répondre à leur détresse en termes de reconnaissance, de rémunération et de qualité de vie implique d’engager avec eux un changement de modèle pour les aider à sortir de celui qui se referme sur eux comme un piège. c’est bien avec les agriculteurs qu’il sera possible de trouver les solutions au nécessaire changement de modèle qu’impose la transition écologique et qu’appellent de leurs voeux nos concitoyens.
Nous demandons le lancement en urgence d’états généraux de l’agriculture et de l’alimentation en Pays de la Loire pour construire ensemble un nouveau contrat régional entre l’agriculture et la société.
ï ® Climat : Feux en Amazonie, hypothèses revues à la hausse pour le changement climatique, échec du sommet des Nations unies pour le climat, renoncement de l’allemagne à l’objectif de neutralité carbone en 2050... tous les clignotants climatiques sont passés au rouge écarlate depuis notre dernière session.
Que fait la Région ? Nous donnons rendez-vous à la majorité au budget prévisionnel de décembre pour proposer une autre stratégie régionale pour le climat et la transition écologique.
ï ® Risques Seveso : dans le sillage de la catastrophe survenue à Rouen le 26 septembre et de sa gestion calamiteuse par les pouvoirs publics, nous proposons un voeu, afin que le Conseil régional interpelle l’Etat au sujet des risques Seveso en Pays de la Loire. Notre Région abrite vingt-trois usines Seveso classées « seuil haut », et qui présentent donc un danger majeur pour les populations voisines en cas d’accident. Un audit complet doit être réalisé sur l’état de ces sites, les dispositifs de sécurité et les procédures prévues en termes d’information et de mise hors de danger des populations le cas échéant. Il s’agit d’établir un contrat de confiance solide entre les populations et la filière industrielle que nous devons défendre et valoriser
ï ® Usines Michelin de La Roche-sur-Yon et Cholet : ces deux sites sont aujourd’hui lourdement concernés par un large plan de restructuration. l’annonce de la fermeture fin 2020 de l’usine vendéenne qui emploie 619 salariés est un coup de tonnerre. Après la disparition d’Arjowiggins en Sarthe, nous refusons de nous résigner à une nouvelle catastrophe pour l’industrie et l’emploi en Pays de la Loire. Face à ce potentiel drame humain et économique, nous avons sollicité la présidente de Région afin qu’elle s’engage avec force auprès de ces hommes et femmes, inquiets pour leur avenir et qu’elle interpelle le Ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, afin qu’il déploie tous les leviers de l’Etat pour empêcher à tout prix cette fermeture et les retombées dramatiques qu’elle induirait sur le plan social et
humain.
ï ® Face à la réorganisation de la direction générale des finances publiques, défendons le service public !
Le projet de réorganisation de la Direction générale des finances publiques (DGFIP) prévoit, dès 2020, la suppression de très nombreux guichets partout en France. En Loire Atlantique c’est l’ensemble des trésoreries rurales qui sont vouées à disparaître. A la clé, de nombreuses suppressions de postes mais également un service très fortement dégradé pour les usagers qui n’auront plus accès qu’Ã des « points de contact » aux horaires d’ouverture réduits et souvent éloignés de leur domicile.
Les premières victimes sont les habitants des zones rurales, nous exhortons la majorité à demander le retrait de ce plan de réorganisation au nom de la défense du service public et de l’emploi.