Ecrit le 5 février 2020
Panneaux solaires
Le Figaro.fr du 28/01 : il n’est pas toujours facile de rentabiliser un équipement d’énergie renouvelable. Les mauvaises langues rajouteront que l’énergie solaire à Roubaix n’est peut-être pas la plus performante... Mais évidemment si l’équipement n’est pas branché, il ne risque pas de produire quoi que ce soit. La mairie vient de reconnaître qu’elle s’est aperçue tout récemment que les 187 panneaux solaires installés à grands frais sur le toit de la médiathèque par une entreprise locale n’étaient en fait pas raccordés au réseau électrique.
La municipalité avait pourtant investi 103.000 euros dans cet équipement installé en juin dernier. présentés à grand renfort de publicité, ces panneaux étaient censés produire un quart de l’électricité consommée par la médiathèque.
En décembre dernier, la mairie avait souhaité raccorder une éolienne à ce dispositif. Il avait alors fallu se rendre à l’évidence : l’électricité produite n’était pas réinjectée dans le réseau.
Ni les panneaux photovoltaïques ni l’éolienne ne sont raccordés au réseau électrique pour l’instant, mais devraient l’être très prochainement. Il sera alors temps de commencer à rentrer (un peu) dans ses frais et commencer à rentabiliser ces coûteux équipements.
Mauvaise élève
LEXPRESS.fr du 30/01 : La Cour euro-péenne des droits de l’Homme (CEDH) a condamné la France pour les conditions de détention dans des prisons surpeuplées, sans toutefois rendre l’« arrêt pilote » espéré par l’Observatoire international des prisons. 32 détenus dénonçaient à la fois la surpopulation et la vétusté des établissements où ils étaient incarcérés et l’absence de recours offerts par la justice française, les juges administratifs n’ayant pas le pouvoir d’agir concrètement sur leurs conditions de détention.
Selon les derniers chiffres trimestriels rendus publics par l’administration pénitentiaire, il y avait 70 818 personnes incarcérées dans les 188 établissements pénitentiaires français le 1er octobre 2019, pour 61 065 places opérationnelles. La densité carcérale s’établissait à 116%, en baisse de 2% en un an. Le nombre de matelas au sol s’élevait à 1497 contre 1353 un an auparavant.
Dans son arrêt, la CEDH a estimé que les détenus requérants n’avaient pas bénéficié de « conditions de détention décentes » et a souligné la portée limitée du pouvoir d’injonction du juge administratif, condamnant la France à la fois pour absence de recours effectif et traitements inhumains ou dégradants.
Pour l’avocat de l’Observatoire international des prisons, l’arrêt rendu constitue « l’aboutissement des efforts de l’OIP depuis 10 ans pour faire reconnaître l’état de délabrement des prisons françaises ». Selon lui, avec cette condamnation « c’est un grand chantier qui s’ouvre », exigeant une « réflexion globale sur le sens de la peine » et non pas la seule construction de nouvelles prisons.
Bruits ruraux
France2TV du 30/01 : Les bruits de la campagne dérangent. Des procès contre des coqs qui chantent trop tôt ou des cloches de vache qui sonnent trop fort ont déjà eu lieu. Ces bruits ne sont plus seuls face à la justice : Bruno Dionis du séjour, maire de Gajac en Gironde, se place en tant que défenseur des bruits de la campagne au niveau national.
Pour lui, il faut que tout cela cesse : « Je veux que les bruits de la campagne ne puissent plus passer en justice. C’est une humiliation pour le milieu rural de se faire attaquer par des gens qui viennent de l’extérieur et ne connaissent pas la ruralité », confie-t-il.
Il ne demande rien de moins que le clas-sement des bruits ruraux au patrimoine national. Les procès contre les bruits ruraux ont provoqué un emballement de la presse française et étrangère. Plus de 500 lettres de soutien sont arrivées du monde entier, mais aussi des dons pour son association L’Écho des campagnes.
Prime SNCF
6Medias du 30/01 : La direction de la SNCF a confirmé que des primes ont bien été versées par des managers locaux à certains salariés non grévistes. « Ce sont des agents qui ont permis aux trains de circuler et aux clients d’être informés », a justifié l’entreprise, saluant au passage « l’engagement » de ces personnels qui malgré la pression sont tout de même venus travailler. D’après plusieurs sources syndicales, ces primes oscilleraient entre 300 et 1 500 euros par agent.
Les remerciements envers ces employés ne s’arrêtent pas là . La SNCF a prévu d’organiser début février « un moment convivial » où certains agents des lignes D et R du Transilien, seront conviés. Une nouvelle façon de les remercier pour leur « mobilisation » sans faille et leur professionnalisme pendant la grève contre la réforme des retraites qui a paralysé les transports pendant près de deux mois.
Cette prime accordée aux agents non grévistes risque fort de faire grincer des dents du côté des syndicalistes.
La grève à la SNCF contre la réforme des retraites, débutée le 5 décembre 2019, a fait perdre près de 600 millions d’euros à la SNCF rien que sur le mois de décembre. Le nouveau président avait estimé que le manque à gagner pourrait atteindre le milliard d’euros.
Complicité de jardinage
Libération.fr du 29/01 : Rémi, 33 ans, avait planté un jardin potager sur un rond-point de Plateau d’Hauteville (Ain), le 31 mai avec un groupe de gilets jaunes.
Ce mercredi, il était convoqué par le délégué du procureur de la République de Nantua, qui lui a proposé une journée de stage de citoyenneté dont il devra supporter le coût, 150 euros. Rémi envisage de refuser la sanction, ce qui le renverrait en audience devant le tribunal correctionnel.
Le jardinier amateur plante le décor : un rond-point face au casino municipal du Plateau d’Hauteville, ville de 5 200 habitants. Comme sur les autres giratoires de France, les gilets jaunes occupent le terrain chaque vendredi soir depuis avril, pour des grillades et discussions. « Nous n’avons jamais touché ni au massif de fleurs ni aux pancartes annonçant les événements dans la commune », explique le menuisier.
Quand le collectif décide de « planter 2 m2 de salade, tomates et potimarrons dans un pauvre gazon », la mairie réagit en moins de 24 heures. Arrachage des végétaux et plainte en justice. Rémi, figure locale militante, est le seul identifié par les gendarmes et bientôt poursuivi pour avoir « dégradé et détérioré volontairement un bien destiné à l’utilité ou à la décoration publique, en l’espèce un rond-point, en causant un dommage grave ».
Le maire (LR) justifie sa position : « J’ai voulu réaffirmer l’autorité municipale et enrayer ce climat hostile ». Sa cérémonie de voeux, le 17 janvier, a été perturbée par les gilets jaunes qui lui ont demandé de retirer sa plainte et ont tenté, en vain, de lui offrir une caissette de légumes.
Ce mercredi matin, une centaine de personnes se sont mobilisées en solidarité avec Rémi. Un « collectif de soutien au potager d’Hauteville » et une intersyndicale CGT-FSU FO-Solidaires, ont manifesté devant le palais de justice de Nantua avant de rejoindre le cortège contre la réforme des retraites à Bourg-en-Bresse.
Plusieurs militants réclament au procureur d’être poursuivis pour « complicité de jardinage ». Une gerbe de légumes a été déposée sur les marches du tribunal. L’espoir d’un acquittement demeure, vaillamment porté par une pancarte : « L’oignon fait la force ».